Joe Biden c’est François Hollande

Il faudrait plusieurs années à une idée pour franchir l’Atlantique. Et les Français vivraient ainsi toute chose avec retard par rapport aux Américains. Toute chose… sauf une : la politique économique. Le programme du très probable futur Président des États-Unis ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de… François Hollande, présenté en 2012.

L’un comme l’autre conçoivent leur projet en pleine crise (subprimes pour le Français, Covid pour l’Américain) et usent strictement du levier fiscal pour en sortir. En matière d’impôt sur le revenu, Biden fait fidèlement du Hollande : le socialiste français voulait monter à la tranche supérieure 45 % pour les hauts revenus (et même 75 % pour les super-riches), le démocrate américain entend la porter à 39,6 % et donc revenir sur les baisses consenties par son devancier Trump. Même gémellité fiscale avec l’impôt sur les entreprises : dans ses 60 propositions présentées en 2012, Hollande promet de prélever 35 % sur les bénéfices des grands groupes, contre 28 % du côté de Biden (soit une hausse de 7 points).

Pas touche à la toute-puissance des Gafa

En bons socio-démocrates – ou socio-libéraux pour les plus critiques – ils comptent donc sur le percepteur pour rétablir la justice, pour corriger les inégalités. Leur souci commun de développer l’assurance maladie s’inscrit d’ailleurs dans cette logique de « réparation ». Sous de louables intentions, Hollande et Biden s’emploient à repriser le tissu social tailladé par la crise mais ne s’en prennent pas à ses origines. Le « care » – ou politique du soin – rafistole les conséquences d’un système mais en accepte les lois fondamentales.

De là sans doute le discrédit des « socio-dem » réformistes auprès des classes populaires. En effet, ni l’un ni l’autre ne touche vraiment « au dur » : Hollande s’inclinera devant le lobby de la finance « son ennemie », renoncera à renverser la table européenne de l’orthodoxie et acceptera sans ciller les lois du libre-échange. Biden présente ni plus ni moins une version américaine et réactualisée de cette résignation hollandienne : pas d’impôt sur la fortune des super-milliardaires, pas touche non plus à la toute-puissance des Gafa.

Huit ans et six fuseaux horaires séparent Flanby de Sleepy Joe.

Source : Marianne

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2 Comments

  1. Ce que je constate c’est que toute la presse la plus malodorante (du New York Times et Washington post à l’obs, Liberatiob, France Amérique, Slate, Le Monde etc) soutient Biden, tout comme les chaînes de désinformation télévisuelle ou radiophonique. Avec de tels ennemis Trump ne peut pas être quelqu’un de tout à fait mauvais.

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