Michel Rosenzweig. De l’hydroxychloroquine à Gone with the wind : la tyrannie des minorités

De l’hydroxychloroquine à Gone with the wind : la tyrannie des minorités.

Le monde est divisé en deux catégories selon la célèbre réplique de Clint Eastwood, comme dans le dossier de l’hydroxychloroquine qui oppose vivement et souvent brutalement voire même sauvagement ses partisans et ses opposants.

Une ligne de fracture parcourt cette molécule le long d’une faille à plusieurs ramifications : idéologique, politique, économique et culturelle. Cette faille dessine une géographie et donc une carte et un territoire, deux notions bien différentes, la carte correspondant à la représentation que l’on se fait du monde, le territoire étant le monde tel qu’il est réellement selon la formule célèbre d’Alfred Korzybski, fondateur de la sémantique générale.

La carte de l’HCQ est celle de deux représentations du monde totalement opposées et irréconciliables, mais le monde reste tel qu’il est et il résiste en vertu du principe de réalité.

La carte de l’HCQ est idéologique et politique, elle sépare par une frontière très nette deux camps : celui des progressistes cosmopolites adeptes d’une mondialisation sans frontière, sans nation, sans culture, sans peuple et celui des souverainistes encore attachés à leur nation et conscients d’appartenir à un peuple singulier et à une culture particulière et unique.

La fracture n’est plus celle de la gauche s’opposant traditionnellement à la droite mais celle qui sépare les mondialistes et les souverainistes, les premiers sont dans le déni de la réalité, enfermés mentalement dans leurs représentations et donc dans leur carte mentale, tandis que les deuxièmes sont inscrits dans la réalité de leurs territoires.

Ce n’est donc pas tant la validité et l’efficience du traitement préconisé par la Pr. Raoult ni la toxicité de cette molécule jusqu’ici inconnue du public dont il est réellement question, mais bien ce que l’un et l’autre représentent : une carte idéologique, politique et symbolique, inscrite dans une dimension émotionnelle et affective.

L’homme médecin et chercheur de l’IHU est atypique, hors normes, rebelle, narcissique, conscient de sa valeur et relativement indifférent aux critiques et aux attaques personnelles plus destinées à l’abattre en le discréditant qu’à démontrer scientifiquement l’inefficacité de son traitement.

A lui seul, cet homme et cette molécule concentrent et cristallisent la crise existentielle, politique, sociale et ontologique de notre époque déboussolée qui a perdu son Nord et tous ses repères cardinaux.

Quant à l’hydroxychloroquine, jamais une molécule n’aura autant clivé le champ sociopolitique, non pas pour la question de son efficacité ou pour celle de son potentiel toxique connu depuis longtemps, mais bien aussi pour ce qu’elle représente : une carte de la santé, une conception et une idée du soin et donc de l’art de guérir, la médecine de terrain et de proximité contre l’étude académique et ses protocoles contraignants. Ici encore carte et territoire s’opposent : l’expérience du terrain et donc du territoire de l’IHU et sa représentation sociopolitique, idéologique et émotionnelle.

Ainsi, le Pr. Raoult et l’HCQ dérangent au point de rendre certains totalement hystériques sur les plateaux, c’est le poison qui rend fou, à l’instar du radjaïdjah dans le Lotus Bleu de Tintin. C’était le cas récemment de Raphaël Enthoven, philosophe officiel du pouvoir et des médias qui éructait en faisant des sauts de carpe, n’en pouvant visiblement plus du succès populaire du Professeur marseillais, le philosophe se sentant probablement détrôné par un charlatan selon lui.

Et puis souffla un vent d’ouest antiraciste, puissant, déferlant partout comme un ouragan aurait dit Bob Dylan dans sa chanson protestataire « Hurricaine » dans les années 1970 et qui évoquait la condamnation du boxeur noir américain Rubin Carter accusé de trois meurtres et condamné parce que noir d’après ses défenseurs.

C’est dans le sillage de la disparition du coronavirus et de son appel d’air que s’engouffre aujourd’hui ce courant émotionnel comme un exutoire après deux mois de confinement : rassemblements de masse pourtant interdits, appels à la justice mais aussi malheureusement à la haine, policiers et politiques à genoux en signe de solidarité mais aussi en signe de contrition, de repentance et de soumission, déboulonnages de statues sensées incarner l’oppresseur blanc esclavagiste en France (Colbert), en Belgique (Léopold II), en Angleterre (Edward Colston) et enfin retrait provisoire emblématique du film « Gone with the wind » du catalogue HBO, le temps de faire une mise à jour explicative et contextuelle.

En 1968 il était interdit d’interdire au nom de la liberté, en 2020 il est obligatoire d’interdire au nom d’un antiracisme dévoyé qui tourne parfois au racisme anti blanc et à la haine d’être blanc dans un climat qui rappelle à certains moments celui de la terreur des révolutions violentes et sanglantes.

De l’hydroxychloroquine à Gone with the wind, c’est un vent de protestation aux relents vengeurs et racialiste qui souffle à présent sur les traces du Covid-19 en clivant un peu plus le champ sociopolitique en deux catégories, deux camps qui s’opposent selon la représentation et les faits, la périphérie et la métropole, la majorité et les minorités, la carte et le territoire. © Michel Rosenzweig

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2 Comments

  1. Le pari de la haute bourgeoisie française d arrimer le pays au monde arabe , reglant ainsi plusieurs problemes : demographique , financier , politique rencontre desormais ses limites .
    La France beneficie d une natalité arabe qui refuse de s integrer et va faire face a une partition sur le terrain , alors qu en parallele le pari financier est perdu , car l economie est en ruines , reste la partie politique et le ” prestige ” qui fait toujours fantasmer les classes possedantes …. la je crains que l Allemagne , puissance regnante en europe ne regle ce sujet en supplantant la France partout dans le monde ….. le naufrage français ne fait que commencer

  2. “La carte de l’HCQ est idéologique et politique, elle sépare par une frontière très nette deux camps” : celui des démocraties gouvernées par des dirigeants honnêtes, attachés à leur nation, qui écoutent les scientifiques et qui voient bien que rien ne prouve (pour le moment) que l’HCQ ait plus d’effet qu’un placebo en préventif comme en curatif, et celui des pays dirigés par des populistes sans culture, qui préfèrent mentir à leur peuple, qui attend un remède miracle, plutôt que de dévoiler la vérité qui dérange – il n’y malheureusement pour le moment aucun traitement efficace contre la covid-19.

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