Le CCIF crée un “hatemeter” pour mesurer la haine antimusulmans

Des femmes participant à la marche contre l’islamophobie, le 10 novembre 2019, à Paris. Photo © ISA HARSIN/SIPA

L’association entend “répondre à la haine en ligne par des contre-récits et des campagnes de sensibilisation”.

Qui est le grand méchant islamophobe ? Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) sera bientôt en mesure de le dire… en calculant la récurrence de certains mots-clés et hashtags, jugés islamophobes, sur les réseaux sociaux. L’objectif étant de « répondre aux propagandes de haine déployées contre la communauté musulmane sur les réseaux sociaux », a indiqué l’association dans une publication Facebook, vendredi 6 mars.

« Si vous êtes contre l’islamisme et contre la charia, vous êtes islamophobes »

Le CCIF annonce ainsi avoir mis au point « un outil informatique qui permet le suivi et l’analyse de données sur l’islamophobie en ligne » afin de produire « des réponses assistées et des conseils » pour endiguer la haine sur les réseaux sociaux. Un algorithme, sorte d’intelligence artificielle, va donc s’occuper d’identifier les propos jugés islamophobes, tout en essayant de dégager des tendances quant au profil de leurs auteurs. Le CCIF prévoit ensuite « l’adoption d’une approche innovante de persuasion assistée par ordinateur » afin de répandre la bonne parole sur la toile au biais de « contre-récits » et de « campagnes de sensibilisation ». 

Problème : le choix des mots-clés considérés comme islamophobes pose question. Si les termes « remigration », « grand remplacement » et « criminels musulmans » ne laissent que peu de place au doute quant à une défiance envers la communauté musulmane, les hashtags « Stop islamisme » et « Ban sharia » (interdire la charia, en français), sont eux aussi considérés comme des indicateurs de haine antimusulmans. « Si vous êtes contre l’islamisme et contre la charia, vous êtes islamophobes et vous alimentez les stats du CCIF », résume un internaute, qui s’alerte d’une telle méthode. Un projet qui ferait moins polémique, malgré sa partialité apparente, s’il n’était pas financé par la Commission européenne, et donc les impôts des contribuables. 

Lutte contre la haine ou contre les idées ?

Parmi les partenaires de l’opération, on retrouve les ONG Amnesty International et Stop Hate UK, mais également des facultés, comme l’université Toulouse-I-Capitole et la Teesside University, au Royaume-Uni.  « Maintenant, il suffit qu’il y ait un article qui soit publié, qui traite des musulmans ou de l’islam en général, pour lire ce genre de commentaire haineux », indique Chafika Attalai, membre du CCIF, dans une vidéo de présentation de ce nouvel indicateur, qui rassemble les témoignages de différents militants anti-islamophobie à travers l’Europe. À ce rythme-là, faudra-t-il bientôt cesser d’écrire sur la communauté musulmane pour éviter purement et simplement tout soupçon ?

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1 Comment

  1. Le CCIF, le PIR et l’UNEF (entre autres) auraient dû être dissous depuis longtemps. Il existe tout un arsenal juridique et législatif destiné à empêcher ce genre de groupuscule d’agir impunément, encore faudrait-il qu’il y ait derrière une volonté politique. Ce qui n’est pas le cas. La France est aujourd’hui une société en état de pré guerre civile et, avec la classe politique irresponsable et les médias extrémistes dont elle est affublée, il serait étonnant que le pire ne finisse pas par arriver.

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