Humeur du jour. De choses et d’autres. « Délirer » avec Khaled Slougui

Délirer est un des mots de la langue française que je préfère. Pour moi, il suppose de sortir du convenu, du conventionnel, du convenable, de l’établi… C’est simple pour moi, il y deux types d’humains : ceux qui sont capables de délirer et les autres; c’est cruel, mais ceux qui ne délirent pas, sont morts avant d’être nés. Dernièrement, j’ai déliré avec mon pote Brel et les gens ont aimé.

Une fois, une commerçante de mon quartier m’a raconté que son mari ne délirait jamais : il ne boit pas, il ne fume pas, jamais il n’a tenté de séduire une autre femme, elle a tout le temps droit aux fleurs, aux croissants; il ne la contrarie jamais, il s’occupe de la maison … Un jour, elle lui a dit : va voir ailleurs, je n’en peux plus.

Bien sûr, il n’y a pas de modèle du délire, et chacun peut le faire à sa façon.

Donc aujourd’hui, c’est ce que je vais faire en parlant de choses et d’autres.

1- Suite à l’HUMEUR sur la présidente de l’UNEF, une amie m’a demandé pourquoi je n’écrivais pas un livre ? Je tiens à préciser que je ne suis pas écrivain, j’ai trop de respect pour Dostoievski, Naguib Mahfouz, Camus, Flaubert, Garcia Marquez,… Et la littérature de façon générale.

J’écrirai certainement d’autres livres, mais je ne serai pas pour autant un écrivain.

Je compte rassembler toutes les HUMEUR et les tribunes dans un livre, puisque les gens ont l’air d’apprécier. J’ai même pensé à un titre ” Chroniques d’un musulman atypique “, il y a même la rime.

2- En 1991, dans un meeting du FIS (algérien), les islamistes qui adorent la modernité du gadget, oui à la technologie, mais non aux idées qui l’accompagnent, ont utilisé un appareil à lazer qu’ils ont ramené de Londres.

Durant un meeting du parti, ce miraculeux appareil leur a permis d’écrire dans le ciel “ALLAH OU AKBAR”, de façon bien étudiée, cela devait relever du miracle, sinon où aurait été l’intérêt.
Les gens y ont cru dur comme fer, toutes catégories confondues.

L’anachronique dans cette histoire, c’est qu’une fois, j’ai rencontré un ami d’enfance, médecin de son Etat. J’ai commencé à dénoncer l’imposture islamiste qui ne recule devant rien pour embrigader et endormir le peuple en lui racontant cette histoire; et l’ami de me rétorquer qu’il était présent au meeting et qu’il avait vu ça de ses propres yeux. J’en fus désespéré. Incroyable!

3- Un jour, je dispensais une formation sur les valeurs de la république. L’un des participants, c’était un jeune algérien, pick pocket de métier, mais il fait la prière, ça va très bien ensemble, par les temps qui courent.

D’un air arrogant, et très sûr de lui, il m’avertit qu’il ne reprendra pas la formation à 13h 30 comme tout le monde, il reviendra à 15h à cause de la prière du vendredi.

Putain ! C’est le bon Dieu qui t’a envoyé à moi, me suis-je dit en mon for intérieur, Je vais te faire ta fête. En guise de réponse, il fallait que je fasse de la pédagogie, pour que cela serve à tout le monde.
Ecoute jeune homme, si tu ne reviens pas à l’heure, il vaut mieux que tu rentres chez toi après la prière. Parce que tu n’auras pas droit à l’attestation, et si tu insistes, je fais un rapport à la police pour te dénoncer comme terroriste.

A 13h 30, c’était le premier devant la porte.

L’après-midi, je suis revenu sur le sujet : jeune homme, il ne faut pas croire que mon but c’était de t’empêcher de faire la prière. Je voulais simplement que le règlement prime sur la religion qui doit rester une affaire privée.

Par ailleurs, la foi, c’est aussi de la responsabilité qu’il faut prendre. Tu ne peux pas rejeter sur les autres le fait d’avoir manqué ta prière.

C’est pas cela la religion, il faut arrêter le cinéma.

A bon entendeur.

La fermeté paie! et c’est le seul langage que peut comprendre ce type de public.

4- Dans la même formation, un jour, une jeune maghrébine débarque, elle était habillée normalement, mais elle portait un foulard. Elle me dit bonjour et se présente comme l’interprète, je lui répond, mais elle a tout de suite compris que mon regard était lourd de sens.

Elle rentre dans la salle, dépose ses affaires, ensuite, elle revient me voir à l’accueil.

– Elle : j’ai vu dans votre regard que vous étiez gêné
– Ne vous inquiétez pas, j’allais vous appeler pour vous parler. Madame, je n’ai rien contre la liberté de s’habiller comme on veut, mais moi, je suis tenu par des règles de fonctionnement, parce que j’interviens sur un dispositif d’Etat, et donc dans la sphère publique. Les signes ostentatoires ne sont pas admis.
– Elle : mais en quoi cela gêne ? Et pourquoi en Angleterre, par exemple, le foulard et le voile sont tolérés ?
– Moi : La France n’est pas l’Angleterre, chaque pays a ses lois. En Angleterre, le RSA n’existe pas, ni la CMU, ni toutes les aides sociales, ni le statut de citoyen, il faut choisir.

Madame, je vous parle comme à ma fille : si vous avez envie de travailler, allez dans la salle du fond, vous enlevez votre foulard, et vous venez faire votre interprétariat , il y a des participants qui en ont besoin. Et je vous garantis que rien ne se passera parce qu’on aura vu vos cheveux. Sinon, vous rentrez chez vous.

Elle a enlevé son foulard et fait son travail. A la fin de la journée, je l’ai revue, je tenais à lui expliquer que la foi n’est pas une question de forme. Elle m’a remercié. Par la suite, nous sommes devenus amis, puisque nous avons assuré pas mal de formations ensemble.

Morale de l’histoire : ne pas faire de concessions sur le règlement et la loi, et ne pas traiter les situations avec l’émotion, mais avec la raison.

5- L’amour courtois, de l’Andalousie à la France médiévale.

C’est le titre d’une conférence que j’ai donnée dans le cadre d’une animation culturelle. En voici quelques bribes.

C’est au moyen âge (13è siècle) qu’est apparu l’amour courtois, comme mode de vie de certaines cours, dans l’Andalousie et la France médiévale.

Il est fondé sur une inversion des rapports entre les hommes et les femmes. Celles-ci se retrouvent suzeraines de leur amant.

Accéder à leur amour requérait sincérité, désintéressement, générosité, respect d’autrui, patience et constance.

Au départ, jeu amoureux de la noblesse, l’amour courtois devient un code de vie qui se démarque de la vie religieuse.

Dans le climat de bouillonnement culturel qui caractérisai l’époque, l’amour courtois a certainement influencé toutes les sphères de la vie.

Franchement ! J’aurai voulu vivre à cette époque.

N’oubliez pas de délirer !

Une bonne Journée !

Khaled Slougui

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