Un meurtre diabolique et le cauchemar d'Israël

Avec l’arrestation

de six jeunes extrémistes juifs

impliqués dans le meurtre

d’un jeune Palestinien brûlé vif

Israël prend conscience du danger croissant d’une idéologie violemment anti-arabe diffusée par des groupuscules plus ou moins structurés.
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“Le meurtre diabolique de Mohammad Abou Khdeir est le cauchemar du Shin Beth un scénario dans lequel le conflit israélo-palestinien se transforme en lutte inter-ethnique entre deux communautés, guidée par la loi biblique du Talion”, explique lundi l’éditorialiste du quotidien Maariv.
Deux groupuscules sont pointés du doigt par les médias israéliens: “La Familia”, un groupe de supporteurs d’extrême droite du club de football Betar Jérusalem, connus pour leurs dérapages racistes, et l’organisation “Lehava”, qui bataille contre les mariages mixtes, en particulier avec des Arabes.

LA FAMILIA,

LES JEUNES DES COLLINES

Sur les réseaux sociaux, ces organisations et ces militants sont bien visibles (13.000 “like” sur la page de “La Familia”). Ce n’est pas le cas en revanche des activistes des colonies ou des juifs ultra-orthodoxes, appartenant eux à des mouvances beaucoup plus souterraines, notamment le mouvement des “Jeunes des Collines”, des jeunes colons radicaux qui font régulièrement parler d’eux depuis l’évacuation unilatérale d’Israël de la bande de Gaza en 2005.
Certains se sont spécialisés dans les agressions anti-arabes, généralement signées du slogan “Tag Mehir” (“Le prix à payer” en hébreu) tagué sur les lieux des attaques.
L’ensemble de cette mouvance radicale revendique une filiation idéologique avec le mouvement raciste anti-arabe “Kach”, fondé par le rabbin Méir Kahana en 1971 et mis hors-la-loi en 1994 après qu’un de ses partisans, Baruch Goldstein, eut abattu 29 fidèles musulmans au Tombeau des Patriarches (Mosquée d’Ibrahim), un lieu saint musulman et juif à Hébron (sud de la Cisjordanie).
Plusieurs ministres et ex-chefs du renseignement demandent en vain depuis des mois que les auteurs de ces actes soient considérés comme des “terroristes” et non comme de simples militants “d’organisations illégales”.

MALADIE SOURNOISE

“Même Satan n’a pas encore conçu la vengeance pour ceux qui répandent le sang d’enfant”, avait déclaré M. Netanyahu, citant le poète israélien Nahman Bialik.
Quelques minutes après ces déclarations, 200 extrémistes juifs, s’étant donné le mot d’ordre sur Facebook, ont pris part à un défilé à Jérusalem qui a dégénéré en “chasse aux Arabes”, selon des témoins. Le lendemain matin, le 2 juillet, le corps carbonisé du jeune Palestinien était retrouvé dans un bois de l’ouest de Jérusalem.
Les autorités israéliennes ont tenté d’endigué une campagne raciste sur les réseaux sociaux en menaçant de sévir contre les responsables de ces incitations à la haine. De nombreux internautes israéliens ont aussi exprimé leur stupeur et leur dégoût.
“Il est arrivé quelque chose à notre société, sans que nous nous en rendions compte, une maladie sournoise s’est propagée”, se lamente la commentatrice Sima Kidmon dans le quotidien Yediot Aharonot.
Depuis le meurtre de Mohammad Abou Khdeir, plusieurs rassemblements ont été organisés par des organisations anti-racistes à Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa, tandis qu’en Cisjordanie, un rabbin influent, Eliakim Levanon, a appelé à condamner à mort les auteurs juifs du crime.
Daphné Rousseau pour AFP
 
 
 

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