En Israël, Tsahal arpente incognito les aéroports

Quiconque veut embarquer dans un avion à partir de l’aéroport international de Tel-Aviv doit passer quatre zones de sécurité et onze contrôles différents. Certains sont parfaitement visibles et destinés à mettre un terroriste potentiel mal à l’aise, tel le barrage fixe gardé par des hommes en armes à l’entrée du domaine aéroportuaire. Mais d’autres sont beaucoup plus discrets. En effet, outre les réseaux de caméras et de postes d’observation invisibles du commun des mortels, de nombreux agents de sécurité formés dans les unités spéciales de Tsahal (l’armée) arpentent les halls de départ ou d’arrivée et fouillent les poubelles pour y repérer d’éventuels objets suspects. D’autres ressemblent à des passagers et se livrent à ce qu’ils appellent un « screening de foule ». Ce qui les amène parfois à suivre des personnes au faciès louche ou dont le comportement éveille leurs soupçons.

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«  La différence entre la Belgique et Israël, c’est que nous avons commencé à nous prémunir contre le terrorisme il y a quarante-quatre ans, peu après qu’un commando de l’Armée rouge japonaise opérant pour le compte du FPLP eut mitraillé la foule dans le hall des départs, avec 26 morts et 80 blessés. Depuis lors, nous n’avons cessé de perfectionner nos méthodes  », explique le consultant en sécurité Amnon G., un ancien des Renseignements militaires. Qui poursuit : «  Chez nous, se présenter à l’aéroport trois heures avant l’embarquement est considéré comme acceptable. Et personne ne s’offusque de devoir, avant d’enregistrer ses bagages, répondre à des questions posées par des profileurs et profileuses formé(e)s pour détecter des comportements hors norme. Voilà pourquoi, à l’occasion des Pâques juives, l’aéroport Ben Gourion a pu absorber un flux d’un million de personnes (de 70 à 80.000 par jour), et mener des contrôles renforcés vingt-quatre heures sur vingt-quatre sans que cela ne pose de problème majeur. En tout cas, sans que l’on ne voit une file s’étaler comme à Zaventem  ».

Le « profiling positif »

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York, la technique de « profiling positif » développée par les services israéliens à fait de nombreux adeptes aux Etats-Unis. Et tout porte à croire qu’elle trouve désormais preneurs en Europe. Concrètement, en observant les passagers et en leur posant des questions simples du genre «  Est-ce que vous avez empaqueté vous-même vos affaires ?  », ou bien : «  Où se trouvaient vos valises la veille du départ ?  », les examinateurs – souvent issus des unités spéciales de l’armée – éliminent les 70 à 80 % de passagers considérés comme étant « sans risque ». Quant aux autres, ils sont soumis à un traitement approfondi. A une deuxième série de questions posées en présence d’un supérieur. Si l’examen n’est pas concluant, le « suspect » est poliment extrait de la file pour une fouille des bagages, voire pour subir un interrogatoire tatillon susceptible de lui faire rater l’avion.

Ce traitement, les ressortissants Arabes en sont les principales victimes mais les responsables sécuritaires de l’Etat hébreu n’en ont cure car, pour eux, l’aéroport de Ben Gourion doit continuer à être considéré comme «  le plus sûr du monde  ». Quel que soit le prix à payer.

Source : http://plus.lesoir.be/38589/article/2016-05-02/en-israel-tsahal-arpente-incognito-les-aeroports

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