Mamdani, un maire islamiste à New York !

La victoire de Zohran Mamdani à New York, érigé en rempart de Donald Trump, n’est pas sans évoquer la chute du Shah d’Iran face à Khomeini. Après l’euphorie, le douloureux réveil islamiste ?

24 ans après les terribles attentats du 11 septembre 2001, la destruction des Twin Towers de New York, et ses milliers de morts qui pouvait prédire la victoire d’un candidat Démocrate proche des mouvements islamistes à la Mairie de « la Grosse Pomme » ? Face aux excès de Donald Trump, plutôt que de prôner le rassemblement, le premier discours de Zohran Mamdani, fraichement élu, est à sa manière tout aussi clivant. Identitaire et offensif, il assume sa radicalité politique, de quoi inspirer l’extrême gauche de par le monde.

Un mélange de TikTok, de radicalité politique et identitaire

Tel Barbella en France, mais à l’opposé de l’échiquier politique, le nouveau maire issu du mouvement des « Democratic Socialists of America (DSA) » fait partie de cette nouvelle génération sans réelle expérience qui mise sur l’image, les réseaux sociaux et un discours populiste pour s’imposer. Derrière des propos progressistes pointent une réalité faite de radicalité politique et identitaire, à l’image de ses soutiens comme le Cair (Council on American-Islamic Relations).

Né en Ouganda et élevé dans un milieu aisé, il n’a rien d’un self made man issu du prolétariat. Son creuset familial est celui de l’islam chiite, de la lutte décoloniale et de l’antisionisme. De fait, il peine à condamner le pogrom du 7 octobre, reprend la rhétorique du Hamas sunnite et de son parrain l’Iran des mollahs chiites. Ainsi, il considère le groupe terroriste comme des « résistants », condamne « l’apartheid israélien », parle de « génocide à Gaza » et prône le boycott (BDS). Récitent à soutenir le récent cessez-le-feu à Gaza, le désarmement des milices islamistes, il n’est pas un partisan de la solution à deux Etats, niant la légitimité d’un Etat juif. Ce qui a de quoi inquiéter les Démocrates modérés, les Républicains et la communauté juive.

Son ambition était de devenir le premier maire musulman de la ville, d’incarner le changement et, à son image, un espoir pour tous les immigrés. C’est désormais chose faite. Sera-t-il le maire de tous les Newyorkais, pour la plupart issus de l’immigration, comme lui et le reste de l’Amérique, ou d’une seule communauté ? Nous aurons rapidement la réponse !

Un cadeau pour Donald Trump ?

On peut également se demander, si cette victoire, n’est pas tant une défaite de Donald Trump, qu’un levier opportun pour se relancer à mi-mandat, face à un candidat dont il pourrait aisément instrumentaliser les points faibles. En effet, si le but du président était de tout mettre en œuvre pour faire obstacle à Mamdani, il lui était facile d’obtenir le retrait du candidat Républicain, Curtis Sliwa qui avait peu de chance de l’emporter et de soutenir Andrew Cuomo, ayant perdu les primaires Démocrates.

Une élection locale est bien différente d’un scrutin d’envergure nationale. Les catégories d’électeurs soutenant le Démocrate Mamdani à New York peuvent se reporter sur des Républicains ailleurs, en fonction des dossiers et du moment. Cela a été le cas pour le second mandat du maître de Mar-a-Lago. Connaissant sa rouerie politique, il ne reculera devant rien pour jouer sur les peurs et l’inexpérience du nouveau maire de New York et ainsi plomber le parti Démocrate. Son mandat, dans l’une des plus emblématiques villes des USA, serait, en quelque sorte, un laboratoire préfigurant ce qu’il pourrait advenir à tout le pays si les Démocrates redevenaient majoritaires.

Un exemple pour tous ?

Les partis d’extrême gauche, partout dans le monde, ont accueilli cette victoire comme si c’était la leur, à l’image de LFI en France. Ils y voient la validation de leur ligne politique polarisant la société. Cependant, aux Etats Unis, les effets pervers de cette radicalisation gauche-droite sont déjà manifestes. En fonction de leur orientation politique, des citoyens américains changent de lieu de résidence pour ne plus être confronté au camp adverse. A terme, si cette logique se poursuit, pour paraphraser la citation de Manuel Valls, il y aura deux Amériques irréconciliables. Et certains pointent le spectre d’une nouvelle guerre de sécession à l’image du film « Civil War ».

Plus grave encore est la convergence des progressistes avec l’islam politique pour atteindre le pouvoir. Son emprise ne cesse de s’affirmer dans tous les pays occidentaux, qu’il soit sunnite, avec les Frères musulmans, ou chiite, avec la République islamique d’Iran, – les deux agissant souvent de manière synergique. Son succès est d’autant plus grand qu’il utilise le masque de la cause palestinienne, souvent confondu avec le soutien au Hamas, véritable « cheval de Troie islamiste ». Ces courants sont désormais combattus ou interdits dans un nombre croissant de pays arabes et musulmans, il serait paradoxa,l que sous nos latitudes, nous n’en fassions pas autant.

« Cassandre n’a jamais raison » ?

Il a fallu attendre des attentats sur notre sol pour prendre conscience du danger islamiste. Ainsi, en 2015, j’avais participé à la commission d’enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus djihadistes qui a donné lieu à un très important rapport (Rapport d’enquête n°2828). Malgré ce travail, force est de constater que la situation a empiré. Dans la France qui a été Charlie, on entend désormais dans les rues et les Universités des tenants de la « globalisation de l’intifada ». Espérons qu’avec la récente commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste, cette collusion sera démasquée, que les élus et la justice prendront leurs responsabilités.

Sinon, nous risquons de subir, à notre tour, le drame qui s’est joué à Téhéran quand la gauche s’est alliée aux mollahs pour terrasser le régime du Shah d’Iran et mettre au pourvoir l’Ayatollah Khomeini. Les progressistes furent les premières victimes de la dictature cléricale puis ensuite virent tous les autres. Ne soyons pas comme les Troyens incapables d’entendre la prophétie de Cassandre, tout à la joie de la victoire de Mamdani. Et pour une fois, faisons-en sorte que la fille de Priam ne s’exprime pas en vain !

© Hagay Sobol


Hagay Sobol

Hagay Sobol, Professeur de Médecine est également spécialiste du Moyen-Orient et des questions de terrorisme. A ce titre, il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée Nationale sur les individus et les filières djihadistes. Ancien élu PS et secrétaire fédéral chargé des coopérations en Méditerranée. Il est Président d’honneur du Centre Culturel Edmond Fleg de Marseille, il milite pour le dialogue interculturel depuis de nombreuses années à travers le collectif « Tous Enfants d’Abraham ».

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14 Comments

  1. Si j’ai bien compris , Trump souhaitait qu’un maire musulman né en Ouganda soit élu à New York ! Pour effrayer les électeurs démocrates et les inciter à voter Républicain ! Il a laissé le candidat républicain au lieu de l’inciter à abandonner afin que soit élu un musulman islamiste qui va faire fuir les électeurs démocrates ! Coup tordu mais efficace!

    • andre Simon,
      Je l’avais déjà écrit dans u article en 2017 qui s’appelait « La cape, le toréro et l’épée ».
      Trump agite sa cape, et nus tels des taureaux nous fonçons tète baissée sans votre l’épée…
      Et l’on se fait prendre à chaque fois !

  2. La seule chose positive à noter sur ce personnage est qu’il ne pourra pas prétendre à la présidence car né à l’étranger. Pour les reste, c’est désespérant. La gauche qui n’a rien appris du désastre iranien fait un triomphe à un islamiste. Même des Juifs ont voté pour celui qui traite Israël d’état génocidaire et parle d’apartheid. Lui comme d’autres qui accusent Israël d’apartheid sans jamais avoir mis les pieds dans ce pays : allez-y, informez-vous, parlez avec tout le monde. Bien sûr, Israël n’est pas parfait, mais quel pays au monde l’est ? Demandez donc aux Druzes dans quel pays de la région ils se sentent en sécurité.

    • Jutta,
      Vous avez tout à fait raisons.
      Le problème est qu’il représente la gauche post-woke et donc une nouvelle réalité alternative.
      Si Israël ne prend pas un autre virage dans ses relations avec les USA, viendra un nouveau pharaon qui ne connaitra pas Joseph !

  3. On serait bien avisé de plutôt se demander quel trou ce style de profil islamico gauchiste peut-il bien boucher dans un occident à l’abandon.
    Le choix donné entre saint Donald et le diable Zorhan, ou l’inverse tout aussi bien en dit plus que les dénonciations croisées de l’un ou l’autre.
    Le trou noir au milieu a aspiré tout le restant, et aucune exhortation, surtout pas celle d’un temps désormais perdu, n’y peut rien, puisque, sauf exception, on ne resuscite ni les morts ni les choses mortes.
    Tout change, et parfois revient, comme les éternels retours des juifs comme boucs émissaires, vieux standard qu’on sait bien vite remettre au goût du jour.
    Puisque maintenant tant de belles âmes au coeur gros comme ça rêvent d’abord de les marquer, voir le cas Amir, pour pouvoir mieux les annuler, puisqu’on dit comme ça maintenant, ces temps des aubes toujours nouvelles sont revenus.

    • Gilles Bouquerel,
      Le pourquoi n’a jamais été une question juive mais plutôt le comment.
      Et aujourd’hui plus qu’hier nous devons collectivement nous demander comment faire face à cette nouvelle réalité.

  4. Nous voyons la nuit descendre peu à peu. Pourquoi nous étonner de nous retrouver dans les ténèbres. Après Londres, voici New York, à quand le tour de Paris? L’Occident abandonné par les occidentaux eux-mêmes.

    • Nathalie69,
      Non pas s’étonner mais porter un diagnostic lucide afin d’y apporter une remède approprié. Depuis la nuit des temps, nous nous adaptons à notre environnement car nous sommes « am ségoula », non pas le peuple élu mais le peuple qui évolue

  5. Ce maire, inculte, qui vient d’ailleurs, d’une autre culture, ne fera pas long feu. Les américains sont fous par moments, puis ils se reprennent, comme lorsqu’ils avaient élu Obama, musulman et communiste.

    • daniela,
      Malheureusement, il s’agit d’une tendance lourde qui va remplacer le wokisme par une idéologie toute aussi radicale à gauche.
      Trump aussi son règne sera temporaire.
      Il est urgent qu’Israël se prépare à ces changement en adoptant une autre ligne politique en particulier dans la reconstruction du Moyen-Orient

  6. New York, capitale du 4ème Reich Islamonazi aux États-Unis…En attendant que d’autres grandes villes étasuniennes tombent.
    Cette islamonazification du monde occidental (à la suite d’une partie de l’Afrique et de l’Orient) est l’aboutissement d’un long processus de déshumanisation et de lobotomie de masse (et le terme n’a rien d’excessif, comme le prouvent nombre de commentaires), d’inversion des valeurs et de novlangue généralisées _ où le mal absolu a pris l’apparence du bien.

    Je constate que même depuis le pogrom génocidaire du 07/10/2023, la progression de la prise de conscience n’est pas seulement faible. Elle est nulle, inexistante.

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