Iran: Le génocide continue. Les exécutions s’accélèrent. Par Hamid Enayat

Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani
En danger immédiat d’exécution

Alors que reprennent les négociations sur le programme nucléaire iranien, le rythme et le nombre des exécutions s’accélèrent dangereusement.

Dans les cercles iraniens — y compris parmi les proches du pouvoir — les négociations en cours entre l’Iran et les États-Unis sont interprétées comme la « coupe de poison » que le dictateur iranien est contraint d’avaler.
Cette expression a été utilisée pour la première fois par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique, lorsqu’il a été forcé d’accepter un cessez-le-feu avec l’Irak après huit années de guerre inutile.
Lui qui répétait qu’il fallait « se battre jusqu’à la dernière maison à Téhéran », a cherché à compenser cette retraite humiliante — et à fuir ses responsabilités face à deux millions de morts et mutilés, et plus de mille milliards de dollars de pertes pour l’Iran — en ordonnant le massacre de 30 000 prisonniers politiques, dont 90 % étaient membres de l’OMPI (Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran).
Ces prisonniers auraient pu, s’ils restaient en vie, réveiller une population déjà exaspérée. Pour Khomeiny, la guerre était une bénédiction, un outil de survie politique.

Aujourd’hui encore, au plus haut niveau du pouvoir, les négociations avec les États-Unis sur le nucléaire sont désignées comme une nouvelle « coupe de poison ».
Ali Khamenei, pour terroriser la société iranienne et échapper à toute responsabilité sur un programme nucléaire qui a ruiné les deux tiers de la population et coûté plus de 2 000 milliards de dollars, a de nouveau recours à des exécutions massives.

Aujourd’hui, même au sein de la structure du pouvoir, certains évoquent ouvertement la possibilité de sa destitution comme seul moyen de sauver le régime.

L’intensification brutale des pendaisons est directement liée à ce climat d’incertitude et d’effondrement imminent.

Négociations : « Boire la coupe de poison » et accélération des exécutions

Les signes indiquant que le dictateur iranien est en train de « boire la coupe de poison » deviennent de plus en plus visibles, ainsi que les conséquences qui en découlent. La signature d’un protocole d’accord entre le ministre de l’Éducation et le commandant des forces de l’ordre, le 20 avril, en est une illustration frappante.
D’un côté, cela officialise l’implication directe, tant ouverte que secrète, des agents des forces de sécurité dans les écoles ; de l’autre, cela révèle la peur profonde du régime face à une potentielle révolte des élèves. Ce document traduit avant tout la montée en puissance de la panique du régime et l’émergence manifeste de cette fameuse « coupe de poison ».

Parallèlement, des informations en provenance d’Iran, confirmées par les familles de prisonniers politiques, signalent l’imminence d’exécutions. Les appels en révision des condamnations à mort de deux prisonniers politiques, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, ont été rejetés. Ils sont désormais en danger immédiat d’exécution.

De plus, le mercredi 16 avril 2025, cinq autres prisonniers politiques, membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) et condamnés à mort, ont été transférés de la tristement célèbre prison d’Evin à celle de Ghezel-Hesar, centre connu pour les exécutions.

Dans son dernier rapport accablant, le Professeur Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains en Iran (2018–2024), a qualifié les deux grandes vagues de massacres de 1982 et 1988 en Iran de génocides. Il s’agit bien d’un génocide, car la dictature théocratique a cherché à exterminer ses opposants uniquement en raison de leur foi, de leur appartenance ethnique ou de leurs convictions politiques.

Tout récemment, la BBC World Service a publié un enregistrement audio inédit d’une rencontre entre l’ayatollah Montazeri — alors successeur désigné de Khomeiny — et les membres du tristement célèbre « comité de la mort ». Cet enregistrement dévoile de nouveaux aspects du génocide commis contre les Moudjahidine du peuple et d’autres groupes politiques. Dans cet échange, Montazeri souligne clairement la responsabilité directe d’Ahmad Khomeiny, le fils de L’ayatollah Khomeini, et du ministère du Renseignement dans les massacres, et rappelle cette phrase glaçante adressé à Ahmad Khomeiny lui-même :

« Tu m’as dit toi-même : Ces Monafeghin (= hypocrites, nom péjoratif donné par le régime iranien aux Moudjahidine du peuple), 10 000 d’entre eux, y compris ceux qui ne font que lire les déclarations de cette organisation, devraient tous être exécutés.

© Hamid Enayat

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*