
Il deviendra bientôt évident que le plan de paix de Trump est un simple interlude, une sorte d’entr’acte imposé par un pouvoir supérieur, chacune des parties concernées y consentant, sous pressions interne et externe.
Imagine-t-on une seconde que le Hamas, ayant sacrifié au moins 20.000 de ses combattants, soit prêt à disparaitre, alors que sa raison d’être est « sacrificielle » par définition, la mort étant le passage obligé, et pour l’individu, puisque c’est l’assurance du paradis (il a tué des juifs), et pour la cause sacrée, éradiquer toute présence juive sur les terres conquises par l’islam, pour l’islam, jusqu’au jour du jugement dernier (charte du Hamas). Dès le retrait partiel de l’armée israélienne, le Hamas a immédiatement procédé à des exécutions « publiques » des traitres. Est-ce ainsi qu’on abandonne le pouvoir ? Non. Le message est adressé aux Gazaouis et aux soutiens du Hamas, le Quatar et la Turquie.
Imagine-t-on sérieusement que le Quatar et la Turquie, qui promeuvent et diffusent vigoureusement l’idéologie des frères musulmans, vont activement contraindre le Hamas à désarmer ? Seule la Jordanie en 1970 avait massacré entre 10.000 et 20.000 terroristes palestiniens (septembre noir) parce que ceux-ci menaçaient directement le trône hachémite. Pour le Quatar et la Turquie, le Hamas n’est pas un danger mais un outil à préserver.
L’Autorité Palestinienne avec Mahmoud Abbas est un mort-vivant, une fiction sans aucune assise populaire, sans pouvoir, sans influence; elle ne compte pas dans l’équation.
Quant aux États-Unis, le plan de paix tenait autant au besoin irrésistible de Trump d’obtenir le prix Nobel de la paix qu’à une stratégie délibérée de recherche de la paix. Trump est un narcisse impulsif et si son soutien à Israël ne fait aucun doute, il n’est pas sûr du tout qu’il pèsera de tout son poids constamment pour réaliser les diverses phases de son plan de paix. Si son attention bascule vers autre chose, les autres parties prenantes de son plan ne se sentiront plus autant contraintes à l’exécuter fidèlement.
Israël est divisé, mais une chose est sûre, aucune confiance ne peut être accordée au Hamas, d’une façon ou d’une autre, il doit être détruit militairement.
Quant au peuple gazaoui, comment imaginer mettre en place une quelconque structure démocratique dans le court ou moyen terme, alors que les 2,5 millions de gazaouis ont été biberonnés depuis leur naissance à l’image du juif voleur et sanguinaire. Les Allemands au lendemain de la défaite ont pu changer en quelques décennies, parce qu’il n’y avait aucune coalition de puissances pour les encourager à maintenir vivace l’idéologie nazie. Ce n’est pas le cas des Gazaouis, il y a 57 pays musulmans, qui distillent quotidiennement a haine des juifs, même ceux qui ont signé des traités de paix comme l’Egypte ou la Jordanie, il y a surtout un livre, le coran, qui présente les juifs comme l’ennemi de l’humanité. Comment imaginer que dans un tel contexte, le narratif dans le monde musulman, dans le monde arabe, à Gaza, puisse évoluer. C’est un auteur algérien musulman qui reconnaissait que l’antisémitisme chez les Arabes se transmettait avec le lait de la mère.
Il faut espérer la paix à la manière d’Albert Camus déclarant : « Il faut imaginer Sisyphe heureux ».
© Léon Ouaknine

En 1945, Allemands et Japonais avaient compris qu’ils avaient perdu la guerre. Pour les Arabes qui ont perdu cinq/six guerres contre Israël, cela paraît moins évident. Les Palestiniens réclament, exigent. Israël est sommé de rendre des territoires conquis ce que aucun vainqueur de guerre ne fait. Les pays occidentaux soutiennent cette bizarrerie, allez savoir pourquoi. Enfin, on a tous une petite idée sur les raisons.