Finkie? Shame on You

Monsieur Finkielkraut entre dans le club très fermé des « Shame Miles »

Ou comment une élite française croit pouvoir corriger Israël depuis un fauteuil de Radio France

Il fut un temps — pas si lointain — où Alain Finkielkraut faisait figure d’îlot lucide dans l’archipel des renoncements. Son attachement à la mémoire, à la complexité, à l’identité, le plaçait souvent à rebours des slogans faciles. Et voilà qu’en ce mois de septembre 2025, il vient de franchir le Rubicon : il soutient la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître un État palestinien.

Reconnaître quoi, au juste ? Une entité toujours dirigée en partie par le Hamas, organisation terroriste non désarmée, non dissoute, non repentie ? Une construction politique fondée sur l’effacement de l’autre ? Qu’importe. Pour l’élite française, le geste compte plus que la réalité.

La reconnaissance en échange de la reconnaissance

Finkielkraut ne soutient pas un État palestinien pour ce qu’il est, mais pour ce que ce soutien lui permet d’être : un penseur fréquentable, audible, encore invité.

Il faut dire que le barème de fidélité aux valeurs médiatiques évolue vite : soutenir Israël, c’est désormais s’assurer d’un passage éclair dans les médias avant d’être effacé du programme. S’opposer à sa politique, en revanche, c’est garantir une présence récurrente, une citation dans Libé, une interview dans L’Obs, un sourire approbateur sur France Culture.

Les Shame Miles : la nouvelle carte de fidélité du renoncement

Et c’est là qu’intervient la nouvelle grille de fidélité symbolique : les Shame Miles. À chaque déclaration contre Israël, un penseur accumule des points dans le grand programme de récompenses du reniement stratégique.

Voici quelques avantages proposés dans la brochure non-officielle :
• 3 000 Shame Miles : une tribune dans Le Monde, rubrique « Israël, on t’aime mais tu exagères ».
• 5 000 Miles : un séjour sponsorisé au Qatar, « Conférence pour la paix » comprise, buffet végétarien certifié ONU.
• 7 500 Miles : un portrait élogieux dans Libération titré : « Le courage discret de penser contre sa tribu ».
• 10 000 Miles : un poste d’enseignant-chercheur invité à Columbia, spécialisé en “déconstruction de l’identité juive par elle-même”.
• 12 000 Miles : un dîner privé avec Judith Butler et Roger Waters.
• 15 000 Miles : la direction d’un comité d’éthique à l’ONU, pour y expliquer que la vraie Shoah est celle que vivent les Palestiniens à cause des checkpoints israéliens.
• 20 000 Miles (bonus) : votre propre podcast sur France Inter, « Penser contre soi », avec pour générique une version remixée de Hatikvah au oud palestinien.

Une philosophie qui ne traverse plus la Méditerranée

Ce qui est fascinant chez ces grands donneurs de leçons, c’est leur capacité à penser Israël sans jamais vraiment s’y confronter.
Finkielkraut est de ceux qui évoquent la démocratie israélienne comme on parlerait d’un pays imaginaire : sans y vivre, sans y voter, sans en subir les conséquences.

Il parle d’un peuple, de décisions souveraines, comme s’il en était le tuteur philosophique. Ce que le peuple israélien choisit, lui le corrige. De loin. En bon professeur de lycée européen, il rature au stylo rouge les bulletins de vote d’un peuple qui résiste encore et toujours au politiquement correct.

Mais qu’importe la réalité du terrain, la terreur, les roquettes, les enfants kidnappés, les décisions difficiles d’un État démocratique encerclé par la haine. Il faut bien continuer à plaire.

Chez ces intellectuels-là, le courage ne consiste pas à affronter l’inconfort, mais à épouser la bonne doxa au bon moment. Leur devise ? « Je pense, donc je suis réinvité ».

Le confort contre la cohérence

Finkielkraut n’est pas antisémite. Il n’est pas traître. Il est incohérent.
Il est ce penseur qui a tant lutté contre la détestation d’Israël qu’il finit par s’en excuser.
Il est ce philosophe qui disait que l’Europe ne voulait pas savoir, mais qui s’associe à ceux qui la flattent pour rester dans la lumière.
Il est ce Français qui admirait le sionisme historique, mais qui aujourd’hui, sans le dire, préfère le judaïsme de la honte, celui qui s’excuse d’exister, qui ne gêne pas, qui s’exprime bien, mais n’élève plus la voix.

Conclusion : Shame on You

Qu’il parle, bien sûr. Qu’il pense. Mais qu’il sache que ceux qu’il méprise — ceux qui vivent là-bas, ceux qui enterrent leurs enfants, ceux qui n’ont pas France Culture pour pleurer leurs morts — ne l’écoutent plus.

Et peut-être qu’un jour, lorsqu’il aura cumulé assez de Shame Miles, il se rendra compte que la seule chose qu’il a gagnée… c’est d’avoir perdu son peuple.

Finki , il te reste 3 semaines pour te faire pardonner, ensuite seul Haim pourra le faire, il te comprend si bien.

À part ça j ai beaucoup aimé tes livres anciens et ma mère t’aime encore.

© L’Étoile de David

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21 Comments

  1. Finkielkraut , histoire d un naufrage, avatar de la sénilité ou amour immodéré des honneurs factices d une république moribonde ? Je n ai pas de réponse, juste un petit regret, mais toujours aucun doute sur le juste combat de mon peuple.

    • pourquoi tout le monde s’étonne? les intellectuels ne peuvent pas vivre sans les applaudissements, la reconnaissance. Cela a commencé il y a bien longtemps. les Hugo,Zola, Camus, Aron, Revel c’est fini! Hélène.

  2. Effondrement moral et intellectuel de ce malheureux Finkielkraut.
    Car:
    1/ séparer juifs et arabes(aidez nous à divorcer disait Amos Oz qui lui aussi n’avait rien compris)supposerait de transférer tous les arabomusulmans israéliens dans l’état « palestinien «  or ce n’est pas du tout ce qui est prévu
    Ce qui est prévu dans cette solution a 2 états 1/c est un état arabomusulman ( avec une infime proportion d’arabes chrétiens dhimis) mais TOTALEMENT JUDEN REIN pas un seul juif dans cet état arabe .ZERO.
    2/et un état appelé Israël mais a qui on refuse même la qualité d’état juif et qui serait obligé de conserver ses plus de 2 millions d’arabomusulmans dont tous les sondages montrent que ce plus de 75 pour cent d’entre eux sont opposés à un Israël juif et sont favorables à sa disparition.
    D’un côté un état arabe sans juif a 100 pour cent arabe
    De l’autre côté un état avec plus de 2 millions d’arabes qui n’aurait d’Israël que le nom sans la qualité d’état Juif .
    3/alors qu’existe un état a appelé Jordanie installé sur le territoire originel du mandat britannique sur la Palestine que les anglais (Churchill au colonial office)ont soustrait à ce territoire mandataire pour le donner à l’émir Abdallah (le frère du Faycal grand ami de Lawrence dit d’Arabie, un hachémite de la Mecque )
    Un état dont tout le monde sait qu’il est peuplé a 80 pour cent de ce que l’on appelle des palestiniens et dont la propre épouse du Roi , la reine Rania se revendique comme palestinienne.un état deja JUDEN REIN puisque l’épuration ethnique antijuive a été faite en 1948 par l’expulsion des juifs de Jérusalem , et l’anéantissement de la population juive de judee et samarie conquise par les jordaniens en 1938 que les jordaniens se sont empressés de baptiser Cisjordanie (west bank en anglais) un terme qui n’existait pas auparavant.
    Et c est ça que Finkielkraut soutient.
    Et tout cela dans un contexte que tout indique que c’est le Hamas et ses alliés qui prendrait immédiatement le pouvoir dans cet état .
    Un désastre moral et intellectuel certainement non dénué d’arrières pensées de juif de cour attaché à conserver ses postes (académie française),ses médailles et son émission sur France Inter,et ses entrées dans les maisons d’édition parisienne.
    Une faillite totale effroyable.

    lhttps://israj.media-j.com/article/40420/alain-finkielkraut-annonce-soutenir-la-decision-de-reconnaitre-un-etat-palestinien

  3. A.F.est venu il y a quelques mois faire un petit aller-retour en Israël pour vendre son nouveau livre, “écouter” pour „comprendre“ (selon ses propres mots). Il rendit visite à des universitaires gauchistes au discours prévisible, rencontra la plèbe, pardon, le public, et se mit en colère, littéralement, dès qu‘un intervenant semblait vouloir s‘ecarter le moindrement du prêt-à-penser habituel. Et monsieur rentra bien vite à Paris. Consternant.

  4. Les shame miles, quelle bonne idée ! Il y a du monde pour les acquérir ! Même si, honnêtement, un diner, en privé en plus, avec Judith Butler, c’est trop dur, même pour Finkielkraut 🙂

  5. Dans une une dictature islamonazie et eurofasciste déguisée en démocratie, le seul moyen de se faire bien voir est d’être un islamonazi ou/et un eurofasciste (et souvent les deux à la fois). Le double discours est également très répandu : les Fourest et les « Je suis Charlie » qui n’ont jamais dénoncé le racisme inversé, les atrocités commises à Telford et à Rotherham, les crimes racistes comme le viol collectif d’Évry ou le récent meurtre de cette jeune Ukrainienne à New York sont-ils foncièrement différents des mélenchonistes ?…Sur le fond, pas tant que cela. Mais Finkielkraut nous avait effectivement habitué à tout autre chose. On aurait cependant tort de sous-estimer : 1) Le naufrage intellectuel de nos «  » »élites » » » (devenu synonyme d »antiélites »), et les exceptions sont rares 2) le phénomène structurel et contagieux de la corruption dans un pays où elle est quasiment généralisée (y compris dans le milieu du travail et le milieu culturel). Celles et ceux qui y résistent et continuent à faire preuve de droiture morale (ex : Céline Pina, Charles Rojzman) représentent des oiseaux rares.

    • Merci madame de votre générosité. Finkielkraut doit être un homme totalement déchiré face à un gouvernement israélien qui mène le pays dans le mur, avec un premier ministre qui n’a aucun plan pour le jour d’après à Gaza et en Cisjordanie, et face aux velléités messianiques de ses ministres d’extrême droite.

  6. « Finkielkraut ne soutient pas un État palestinien pour ce qu’il est, mais pour ce que ce soutien lui permet d’être : un penseur fréquentable, audible, encore invité. »
    Je veux tout de même croire qu’il y a d’autres raisons à sa lâcheté, des raisons plus sympathiques, plus honorables, moins égoïstes surtout, que celle-là.
    Mais s’agissant de quelqu’un que j’aimais bien, j’avoue que la déception est amère.

  7. Finkielkraut : « La solution réside dans une séparation claire et définitive entre les deux peuples. (…) Il faut libérer les Israéliens des Palestiniens et donner un espace aux Palestiniens. »

    Alain Finkielkraut n’est donc pas pour une solution à deux États mais pour une solution à deux ghettos ! Et que faire dans ce cas des Israéliens arabes ? Les expulser d’Israël ? Faire de l’État d’Israël, un État strictement juif ? Quant à l’État palestinien, dans les mains du Hamas, n’aura-t-il pour autre projet politique que de parachever la shoah c’est-à-dire d’accomplir les rêves du Mufti de Jérusalem ? Israël ne doit compter que sur lui-même. Après Sciences Po, La Sorbonne, voici que l’Académie le lâche. Illustration du progrès spectaculaire de l’islamo-gauchisme en France.

    Un mal qui répand la terreur,
    Mal que le ciel en sa fureur
    Inventa pour punir les crimes de la terre,
    L’islamo-gauchisme puisqu’il faut l’appeler par son nom,
    Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
    Faisait aux animaux la guerre.
    Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…

  8. En fait, comme je l’ai déjà écrit dans ces mêmes colonnes, A. Finkelkraut ne comprend rien à la société israélienne ; il pense qu’il suffit de lire régulièrement Haarets et le New York Times pour être bien informé sur la géopolitique israélienne.
    Sa compréhension d’Israël est inversement proportionnelle de sa compréhension de la France.
    Alors, comme déjà dit cher M. Finkelkraut, il vous faut soit arrêter de lire ces médias nauséabonds, soit vous taire sur Israël, vous vous trompez gravement.

  9. il veut être fréquentable, comme d’autres biens connus. syndrome Post soviétique?
    comme en 1978 son soutien aux islamistes de Téhéran. moralisateur. game over.

    • @Henryk Paszt
      Oui…Enfin, dans le monde réel, ce n’est pas l’URSS qui a soutenu l’ayatollah Khomeiny (qui était autant anti-communiste qu’anti-américain) : c’est la France de Giscard et des infâmes Sartre-Beauvoir. Par contre, l’URSS a combattu les Islamistes afghans soutenus par les USA, la GB et la France (les combattants modérés du commandant Massoud représentaient l’exception et non la règle).

      Finkielkraut a été formaté, comme presque tous les bobos, pas l’idéologie européiste.

  10. La vieillesse est parfois un naufrage. C’est bien triste. J’ai 80 ans et j’espère ne pas en arriver là…
    Un doute me saisit: de quelle position s’agit-il? La première, une coalition pour combattre le Hamas ? la suivante, reconnaissance conditionnée à la libération de tous les otages et au désarmement du Hamas ? La dernière sans condition? La « jeunesse » ne saurait être une excuse….est bien fol qui s’y fie. Hélas!

  11. Pour un palestinien qui aurait l’intention d’égorger un juif, Finki fera très bien l’affaire même s’il est pour la creation d’un état palestinien qui n’existe pas. Combien de juifs, les faux palestiniens ont massacré le 7 octobre, des centaines et beaucoup étaient pour un état palestinien, malheureusement cela n’a servi à rien.

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