Eyes wide shut

Par Patrick Atlan

Réveillons-nous, ils sont devenus fous.

On aime citer Martin Niemöller, mais on oublie le sens de son puissant avertissement.

Après huit années de camp de concentration, ce pasteur allemand dénonçait, en 1946, la peur et la lâcheté, qui ne protègent de rien et avaient fait sombrer l’Allemagne dans la barbarie nazie :

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit.
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit.
Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit.
Je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher,
et il ne restait plus personne pour protester ».

Eyes wide shut… La France de 2025 est, hélas, en train de rejouer ce misérable scénario.

On banalise les slogans de haine contre Israël, bouc émissaire de substitution.

On tolère les insultes « Sale juif » dans les stades de foot. On relativise les agressions physiques contre des étudiants, des familles, des fidèles à kippa devant des synagogues.

On refoule des enfants israéliens d’un parc de loisirs au nom de « convictions personnelles ».

On déprogramme des artistes, des films, des scientifiques. On censure des écrivains comme Raphaël Enthoven, banni d’un salon du livre sous prétexte de sécurité. En fait par soumission. Pour ne pas « énerver » des populations trop susceptibles.

On lit, effarés, la prose militante pro-palestinienne d’un syndicat de l’Education nationale.

On écoute, hallucinés, une Rima Hassan – députée européenne par la volonté du prince Mélenchon – nous faire croire dans sa novlangue orwellienne revue à la sauce du FLN algérien que le massacre du 7 octobre était une « opération », les otages des « prisonniers de guerre », et les terroristes des « résistants »…

On s’habitue à voir des croix gammées sur les murs, un arbre planté à la mémoire d’Ilan Halimi tronçonné, une plaque dédiée aux enfants d’Izieu profanée, etc.

Certains minimisent: « Ce n’est pas si grave », « Pas de vague ».

D’autres justifient par le « contexte de la guerre à Gaza », prétexte à tous les débordements antisémites qui se sont multipliés partout dans le monde cet été.

D’autres encore sont dans le déni de réalité et affirment qu’on exagère. L’abjection est insondable.

Mais attention, bonnes gens: l’histoire ne s’arrête jamais aux juifs.

Le poison antisémite, une fois libéré, s’attaque à tout le corps social. Il finira par viser – dans l’ordre ou le désordre – les laïcs, les libres-penseurs, les femmes, les homosexuels, les journalistes, les opposants.

Se taire aujourd’hui, c’est consentir.
Se taire aujourd’hui, c’est préparer le terrain à la prochaine cible.
Se taire aujourd’hui, c’est déjà être complice.

Niemöller n’était pas un saint, et il a vu clair trop tard. Nous, nous n’avons plus l’excuse de l’aveuglement.

Réveillons-nous.

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1 Comment

  1. Macron, par sa décision autocratique de reconnaître un État palestinien, légitime l’antisémitisme galopant. Les médias, gangrenés par le gauchisme de salon, mènent la danse de l’inversion des responsabilités, tout comme ils font désormais du musulman le nouveau forçat de la Terre à défendre envers tous. Ce pays est foutu. Et nous ne pourrons, nous qui ne sommes pas juifs, faire notre aliyah.

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