La « Reconnaissance de la Palestine » par la France met une cible dans le dos des Français juifs. Par Didier Long

L’annonce par Emmanuel Macron d’une reconnaissance immédiate et sans conditions à l’ONU de la Palestine par la France lors de la fête de Roch-Achana – ce Nouvel an juif qui inaugure les 10 jours de repentance jusqu’à la fête du Grand Pardon de Kippour, est un symbole funeste pour les Français juifs et la société française, qui sera probablement accompagné de violences pour les Juifs.

Alors que commence le 08 septembre une phase d’incertitude avec la chute du gouvernement; puis un appel insurrectionnel à « Tout bloquer » le 10 – majoritairement noyauté par l’extrême gauche propalestinienne plus politique que social; des grèves dans toute la France le 18 septembre… personne ne peut prévoir un possible effet domino ou un dérapage à la Nahel en 2023. Ce genre d’évènements que les responsable de sécurité guettent un black swan lors des pleines lunes. Dans ce contexte l’appel à l’ONU le 22 septembre relève de la pyromanie.

Comme nous le verrons, quoi qu’en dise le gouvernement ou certains responsables communautaires mal informés, l’actualité du conflit israélo-palestinien se traduit directement en violences pour les membres de la communauté juive en France puis en Alyah vers Israël. Ces sont des faits chiffrés.

Enfin, derrière ce geste présenté comme « moral » ou « équilibré », se cachent en réalité des implications sécuritaires et politiques lourdes de conséquences pour notre pays, déjà démontrées en Belgique par exemple; une situation qui devrait prévenir les Français dans leur ensemble de ce qui va leur arriver.

Une faute diplomatique et stratégique pour la France qui rompt avec sa neutralité et choisit le camp de la terreur

La France a toujours joué un rôle singulier au Moyen-Orient : défense du droit international, médiation entre Israël et ses voisins, attachement au multilatéralisme. Reconnaître un État palestinien en dehors de toute négociation directe entre les parties revient à rompre avec cette ligne de neutralité constructive.

La diplomatie française perd alors toute crédibilité comme médiatrice, en se rangeant de facto dans un camp. Quoi qu’on en dise, reconnaitre l’Etat de Palestine maintenant revient à prendre la parti du Hamas.

Il suffit d’écouter Eric Méchoulan, historien, ENS 1994, 5 ans de DRM, puis 16 ans de DGSI comme chef de l’analyse stratégique pour comprendre la complexité de la situation :

Mais il semble que l’échelon politique de l’Etat français perdu dans son hubris n’écoute plus ses analystes de renseignement depuis longtemps. Exactement comme les dirigeants israéliens avant le 07 octobre 2023 ou le département d’Etat US avant le 11 septembre 2001. Avec les résultats que l’on connait.

Reconnaitre la Palestine comme Etat aujourd’hui signifiera bine sûr reconnaitre ses dirigeants en cas d’élection.

La Reconnaissance de la France légitime le Hamas, seule autorité reconnue par 57% des palestiniens… et la violence antisémite en France

En réalité le Hamas est actuellement la seule autorité reconnue par les Palestiniens à Gaza ou dans les Territoires. 

  • Après le 7 octobre selon un sondage mené le 13 décembre 2023, par le Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), principal centre palestinien d’études à faire autorité en matière de sondages indépendants, publiait la popularité de Hamas explose(jusqu’à 70 %), alors que l’Autorité palestinienne était au plus bas : 60 % réclamaient sa dissolution et 90 % la démission d’Abbas.( source  )
  • Un sondage de mai 2025 du même Palestinian Center for Policy and Survey Research rapporte que 40 % des Palestiniens estiment que Hamas est le plus légitime pour représenter et diriger le peuple palestinien aujourd’hui, contre seulement 19 % pour Fatah (AP présidée par Mahmoud Abbas). 60 % considèrent l’Autorité palestinienne comme un fardeau. (source ).
  • Selon une autre source (the Australian), 57 % des Palestiniens sont satisfaits du Hamas,avec un soutien plus élevé en Cisjordanie (67 %) qu’à Gaza (43 %), tandis que seulement 15 % sont satisfaits de Mahmoud Abbas. (source )

En cas d’élections le lendemain de la reconnaissance de la Palestine comme Etat par la France,  le Hamas passerait donc haut la main à la tête de Gaza et des Territoires avec une ambassade (du Hamas) à Paris.

Un État ne peut pas naître de la terreur, et la France, Patrie des droits de l’homme, ne peut légitimer un mouvement qui commet des exécutions sommaires, des viols programmés, des prises d’otages, des venets de cadavres, et des crimes contre l’humanité tels que des meurtres et des emprisonnements injustifiés, un « Etat » qui ne reconnaît pas le droit d’Israël à exister, et impose à sa propre population un régime de terreur et un statut de bouclier vivant.

Reconnaître la Palestine maintenant, sans condition, au lendemain d’attentats sanglants et d’agressions répétées contre des civils israéliens, n’aura aucun impact sur la paix au Moyen Orient (Un sondage du renseignement militaire israélien montre même que cette décision n’intéresse pas les palestiniens).

Par contre, dans les banlieues islamisées françaises ou chez les ennemis de la République (Etat Islamique, satellites plus ou moins directs de l’Iran, FPLP, frères musulmans, etc…) cela signifiera une récompense donnée à la violence.

Le signal est clair : le terrorisme paie. Au Moyen Orient… et en France ?

« la reconnaissance de la Palestine alimente le feu de l’antisémitisme en France » (Netanyahou), une affirmation « erronée, abjecte » (Macron) ?

Désormais, la progression des actes antisémites est directement corrélée aux rebonds du conflit israélo-palestinien. Le nombre d’actes antisémites comptabilisés par le ministère de l’Intérieur suit l’actualité du conflit. D’une centaine dans les années 1990, leur nombre est passé à plus de 700 après le début de la deuxième Intifada et il a explosé depuis le 07 octobre à 1500-1700 actes antisémites par an.

En réalité les actes antisémites en France sont directement corrélés au conflit israélo-palestinien depuis 35 ans :

La reconnaissance à l’ONU alimente donc la victimisation des populations musulmanes alimentée chaque jour par LFI et ses comparses avec un argumentaire connu : Tout musulman est un Palestinien… Tout juif, où qu’il soit est donc un colonisateur et un génocidaire qu’il convient d’éliminer.

La reconnaissance à l’ONU alimente cette rhétorique délirante et importe encore plus le conflit sur notre territoire en y légitimant la violence.

La violence envers les juifs est le premier facteur de l’Alyah, et on en est au début seulement

Dans 61% des cas, l’insécurité est citée comme un des facteurs de l’Alyah en Israël et, dans 47%, comme le premier facteur de l’Alyah (J. Fourquet, L’an prochain à Jérusalem).

Depuis 20 ans les faits sont têtus. La violence envers les juifs est le premier facteur d’Alyah en Israël. 

Le meurtre d’Ilan Halimi, en février 2006, a profondément choqué la communauté juive en France, réveillant d’importantes anxiétés quant à l’antisémitisme dans le pays. Plus aucun juif ne se sent à l’abri en France. L’alyah vers Israël explose.

Avec le massacre islamiste de l’école juive Ozar Hatorah en 2012, les chiffres de l’émigration vers Israël s’envolent deux ans plus tard. Le temps de se préparer. 15 000 personnes en 2 ans. Loin d’être anodine de la part de l’assassin de militaires français musulmans puis d’enfants juifs, le choix de la date de ces tueries était célébré comme une « revanche coloniale » : il s’agissait du 50ème anniversaire des accords d’Évian qui avaient signifié le départ des Français d’Algérie, dont environ 150 000 juifs. L’auteur du massacre déclare au RAID vouloir « venger la mort d’enfants palestiniens ».

En 2015, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait déclaré : 

« Si 100 000 Français d’origine espagnole venaient à partir, je ne dirais jamais que la France n’est plus la France. Mais si 100 000 juifs partaient, la France ne serait désormais plus la France. Ce serait un échec de la République »[1]. Manuel Valls

80 à 100 000 juifs ont quitté la France depuis 25 ans. Il en reste 440 000. Tous les sondages sur les campus aux US et en Europe, France en tête, montre un fort antisémitisme chez les jeunes. On est donc au début de la vague antisémite.

« La France sans les juifs ne serait plus la France ? ». Ce n’est visiblement pas ce que croit Emmanuel Macron.

Reconnaitre la Palestine c’est clairement choisir l’Alyah des Français juifs au moment où l’Etat dit les protéger.

La Belgique, avenir de la France ?

En septembre 2024, à Bruxelles, le match Belgique-Israël ne s’est pas tenu afin de ne pas froisser les musulmans et « de ne pas provoquer de manifestations et contre manifestations » au stade Roi Baudouin, selon les autorités de cette ville. Le match a été délocalisé à Budapest.

22% des Belges pensent que « les Juifs forment une race qui ne peut pas s’assimiler en Europe« [1].

Tout comme la France, le Royaume-Uni, l’Australie ou le Canada, la Belgique reconnaîtra l’État de Palestine lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un exemple pour la France ?

La Belgique comme la France ont :

  • Une importante communauté musulmane (en France la première d’Europe)
  • Une forte concentration urbaine de populations musulmanes : Seine-Saint-Denis, Marseille, Lyon, etc. en Belgique Bruxelles en tête.
  • Une influence idéologique forte de courants islamistes (dont les Frères musulmans).
  • Des débats permanents sur le voile, l’école, la neutralité de l’État.
  • Une classe politique qui hésite entre intégration, fermeté et accommodements.

La Belgique est moins centralisée que la France, avec une tradition de laïcité plus faible… elle montre cependant jusqu’où peut aller l’influence des Frères musulmans quand l’État est faible ou divisé. 

Voilà ce qu’en dit Fadilia Maaroufi experte de terrain de ce pays, qui observe la progression des islamistes et la catastrophe sociale que découvrent les belges. Avec 42% de musulmans à Bruxelles pour 18 000 juifs, la situation des 35 000 juifs belges n’est pas bonne.

Est-ce bien cela qu’on veut en France ?

La reconnaissance de la Palestine ne serait pas sans répercussions pour les juifs en France. Dans un pays marqué par la montée de tensions communautaires, une telle décision boostera les divisions, alimentera un climat de manifestations violentes, encouragera les actes antisémites. 

La politique étrangère de la France doit viser à protéger la cohésion nationale, non à l’exposer à des fractures supplémentaires en plaçant un cible sur le dos de ses citoyens de confession juive le jour de Roch Achana.


Notes

[1] https://jonathas.org/wp-content/uploads/2024/06/Institut-Jonathas-1er-sondage-en-Belgique-sur-les-Juifs-lantisemitisme-et-la-guerre-a-Gaza.pdf

[1] “If 100,000 French people of Spanish origin were to leave, I would never say that France is not France anymore. But if 100,000 Jews leave, France will no longer be France. The French Republic will be judged a failure.” https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2015/04/is-it-time-for-the-jews-to-leave-europe/386279/


© Didier Long


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2 Comments

  1. Ce sont les « dignes » heritiers des pires criminels de l’Histoire, qui manifestent aujourdhui dans nos rues leur soutien au monumental mensonge : « La cause bidon palestinienne ».
    Il veulent ignorer qu’il y a seulement quelques décennies, leurs leaders, Hitler, Staline, Pétain, Franco. Mussolini et autres  » leaders » participaient, étaient responsables ou participaient activement au pire des génocide antijuif, la Shoah.
    Aujourd’hui, des populaces ignares de décérébrés, qui feignent d’ignorer leur histoire, manifestent leur haine aveugle et mortifaire, et plus encore leur solidarité pour « la cause bidon palestinienne », dont la finalité revendiquée « Free palestine » n’est rien moins qu’un nouveau génocide obsessionnel voulu par une Communauté Internazionale en perdition, pétri de haine à l’égard de l éternel bouc émissaire, le Juif.
    Lorsqu’on veut monter au cocotier, mieux vaut avoir le cul propre.
    On peut leur suggérer de se laver, mais aucune toilette n’effacera leurs crimes génocidaires passés et ceux actuels

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