J’Accuse : une Présidence complice de l’antisémitisme. Qui accompagne les Juifs à leurs enterrements,  mais  refuse de  marcher  avec  eux  de  leur  vivant. Par Richard Abitbol

« Le contraire de l’amour n’est pas la haine, c’est l’indifférence. Le contraire de l’art, ce n’est pas la laideur, c’est l’indifférence. Le contraire de la vie, ce n’est pas la mort, c’est l’indifférence ». Elie Wiesel

Le Président d’une République qui accompagne les Juifs à leurs enterrements,  mais  qui refuse de  marcher  avec  eux  de  leur  vivant

J’ACCUSE

J’accuse Emmanuel Macron d’avoir fait de l’antisémitisme en France non plus une honte, mais un climat.

J’accuse ce Président de l’avoir instrumentalisé comme arme électorale et abandonné comme fardeau une fois le scrutin passé.

J’accuse ce pouvoir de s’être servi des Juifs comme d’un paravent républicain, pour mieux les laisser seuls face à la haine.

Sous son mandat, les insultes dans le métro, les menaces dans les quartiers, le harcèlement dans les universités, les agressions dans les rues et les tabassages dans les halls d’immeubles sont devenus un quotidien. Des synagogues protégées par des barrières et des policiers : voilà la normalité de la République. Des familles forcées d’ôter la mezouza de leur porte, des enfants sommés de cacher leur prénom, des mères suppliant leurs fils de retirer la kippa : voilà l’héritage d’Emmanuel Macron.

J’accuse Emmanuel Macron d’avoir refusé de marcher le 12 novembre avec la nation contre l’antisémitisme. Ce jour-là, il a choisi l’absence. Ce n’était pas un oubli, c’était un signe : celui d’un Président qui préfère la distance au courage, la communication à la solidarité.

J’accuse Emmanuel Macron d’avoir instrumentalisé un ministre juif, Benjamin Haddad, en le désignant pour répondre à la lettre de Netanyahou. Comme si la judéité du porte-parole suffisait à délégitimer l’alerte d’Israël. Comme si mettre en avant un Juif au service du pouvoir blanchissait le silence présidentiel. Cette mise en scène cynique est une indécence de plus : l’instrumentalisation d’un homme pour masquer l’abandon d’un peuple.

J’accuse Emmanuel Macron de s’être entouré de figures complices de la haine. Yassine Belattar, son « ami », proche des islamistes et provocateur antisémite. Elie Hatem, figure d’extrême droite fascisante. Voilà les fréquentations qu’il promeut. Voilà les visages qu’il normalise. Voilà les signaux qu’il envoie à une société où l’antisémitisme n’attend qu’un feu vert.

J’accuse son gouvernement d’avoir gardé le silence face à l’indicible. Silence quand des enfants juifs sont maltraités sur un vol Vueling. Silence quand des touristes juifs sont chassés d’un hôtel en pleine nuit. Silence quand 150 enfants juifs se voient interdire l’accès à un parc d’attractions. Silence quand des foules manifestent au cri de « Mort aux Juifs ». Silence assourdissant, qui résonne comme un cri strident de haine.

J’accuse ses ministres, Gérald Darmanin, Olivier Véran et d’autres, de se glorifier du dérisoire : quelques policiers devant les écoles, une cérémonie aux Invalides. Comme si des barrières et des commémorations pouvaient remplacer une politique. Ils appellent cela protection. C’est une capitulation.

J’accuse les intellectuels de cour, les « moralisateurs » médiatiques, d’avoir couvert cette faillite par leur relativisme. Philosophes mondains, éditorialistes stipendiés, universitaires subventionnés : tous complices par leur silence ou leur complaisance.

Et j’accuse surtout Emmanuel Macron d’avoir inversé l’Histoire. De présenter Israël, peuple victime du pogrom du 7 octobre, comme le bourreau. De laisser prospérer l’idée que les Juifs sont responsables de la haine qu’ils subissent. Car c’est exactement ce que les antisémites veulent entendre : que leur inversion est légitimée par le sommet de l’État.

Alors oui, le drame de la collaboration, hier comme aujourd’hui, n’est pas tant la minorité agissante que la majorité silencieuse.

À Vichy, Bousquet prétendait « protéger » les Juifs en organisant des rafles encadrées par l’État. Aujourd’hui, Macron se glorifie de « protéger » les enfants juifs en les faisant entrer à l’école sous escorte policière. Hier comme aujourd’hui, on prétend protéger en normalisant l’inacceptable. La méthode a changé, mais la logique demeure : habiller la lâcheté du costume de la responsabilité.

Voilà la République macronienne : une République qui accompagne les Juifs à leurs enterrements,  mais  qui refuse de  marcher  avec  eux  de  leur  vivant. Voilà le legs de ce Président : une République qui se glorifie de commémorer les morts, mais qui abandonne les vivants.

Et l’Histoire, elle, ne pardonnera pas. Car cette fois, Monsieur Macron, vous n’avez même pas l’excuse de l’Occupation.

© Richard Abitbol

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3 Comments

  1. L’idéologie raciste et antisémite des indigènes de la République est celle de l’Etat français. J’en profite pour vous montrer ce témoignage https://www.facebook.com/share/p/16r4a3bY5G/
    L’omerta existant en France (comme au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne, en Suède, en Amérique du Nord) est la manifestation d’un racisme d’Etat. Que Macron, contrairement à ses prédécesseurs, ne cherche même plus à dissimuler. La haine antisémite est la partie saillante de ce racisme institutionnalisé et de cette Nazification de nos institutions _ scolaire, universitaire et judiciaire en tête.

  2. comme votre édito j’accuse !! Votre écriture n’appelle à aucun commentaire.
    Tout est dit que je partage avec force .
    Bien respectueusement à vous

  3. Macron n’est ni Pétain ni Laval, MAIS mais il pourrait être un HYBRIDE moderne des deux : Il se pense protecteur (à la Pétain) / Il agit en gestionnaire des forces sociales (à la Laval) / Et il produit une situation où les Juifs ne sont plus en sécurité dans leur propre pays, sans jamais en assumer la responsabilité.
    Il n’est pas Néron non plus même s’il est aussi un dirigeant déconnecté, préoccupé par son image, au détriment de la cohésion nationale . S’Il n’y a pas de risque immédiat d’effondrement institutionnel à la romaine, il y’a un risque de paralysie et de fracture durable, car les tensions sociales, identitaires et politiques ne sont pas prises au sérieux.
    L’histoire ne se répète pas, mais elle peut rimer, disait Mark Twain.

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