
Donc, la photo publiée à la Une du New York Times, le jeudi 24 juillet, d’un enfant palestinien décharné dans les bras sa mère, censée illustrer la famine qui sévit à Gaza, c’était du pipeau. Et peut-être, du coup, que les autres photos de la même eau, aux Unes de la presse mondiale, comme celle de Libération, sont aussi du pipeau. Ce n’est pas sûr, mais le doute ne peut que planer, désormais, sur l’ensemble de ces photos, et, partant, sur les récits qui les accompagnent.
Car ce qui est sûr, c’est que l’enfant de la photo du New York Times ne meurt pas de faim à cause d’une famine dans la bande de Gaza, mais qu’il est atteint d’une grave maladie dégénérative, une « paralysie cérébrale » qui l’empêche de se nourrir. Une première preuve très grossière sautait aux yeux : son frère, à côté, qui, lui, semble normalement nourri. C’est une preuve, ou un élément de doute, qui aurait sauté dès le premier instant aux yeux de tout le monde, même à ceux des lecteurs du New York Times pourtant bien embués de larmes pro-palestiniennes. Sauf que les lecteurs du New York Times n’ont pas vu le frère en question qui pourtant se tenait juste à côté de la « mère à l’enfant », la madone palestinienne. Ils ne l’ont pas vu car le New York Times ne l’a pas montré.
De deux choses l’une : ou le New York Times ne l’a délibérément pas montré alors qu’il disposait de la photo, ou le photographe local qui a envoyé la photo au New York Times a délibérément choisi de ne pas envoyer celle avec le frère à côté de la mère, et le New York Times a gentiment consenti à se faire manipuler en prenant la photo et l’information qui l’accompagnait pour argent comptant.
Bref, vous aurez compris (depuis longtemps) que quel que soit le cas de figure il s’agissait d’ajouter une pelletée d’ignominie sur la tête d’Israël : la photo était trop belle. Mais patatras, le dossier médical de l’enfant est sorti, fourni par le ministère israélien des Affaires étrangères, contredisant la légende de la photo. Légende que voici : « Mohamed Zakaria al Mutawaq, environ 18 mois, avec sa mère, Hedaya al-Mutawaq, qui a dit qu’il était né en bonne santé mais qu’il a été diagnostiqué récemment en état de malnutrition sévère. Un médecin a dit que le nombre d’enfants morts de faim à Gaza est en augmentation drastique. »
Notez la participation de la mère à la falsification : l’enfant d’après elle serait né en bonne santé alors que nous savons maintenant qu’il souffre depuis sa naissance d’une maladie génétique. Et admirez comment chacun participe allègrement à la désinformation : le photographe gazaoui, la mère gazaouie, et bien sur le New York Times américain.
Alors forcément, après la révélation du dossier médical de l’enfant, le New York Times a bien été obligé de publier un rectificatif penaud. Penaud, mais pas tant que ça : « Les enfants à Gaza sont mal nourris et affamés, comme l’ont rapporté les reporters du New York Times et d’autres. Nous avons récemment publié un article à propos des civils les plus vulnérables, dont Mohammed Zakaria al-Mutawaq, qui a environ 18 mois et qui souffre de malnutrition. Nous avons appris depuis une nouvelle information, provenant de l’hôpital qui l’a soigné et de son dossier médical, et nous avons mis à jour notre article pour le contextualiser avec ses problèmes de santé qui préexistaient. Ce détail supplémentaire apporte aux lecteurs une plus grande compréhension de la situation. Nos reporters et photographes continuent d’envoyer des reportages depuis Gaza, avec courage, sensibilité, et en prenant des risques, afin que les lecteurs puissent voir de première main les conséquences de la guerre. »
Si le sujet n’était pas si grave, on s’exclamerait : Tu parles Charles ! Car on a connu des mea-culpa plus sévères… Allez faire confiance aux « reporters et photographes » du New York Times à Gaza après une telle mise en scène et un si malhonnête rétropédalage : le New York Times a « contextualisé » (« add context ») sa photo !
On pourrait toutefois se calmer et considérer que, d’abord, on sait qu’il n’y a pas grand-chose à attendre duNew York Times, et ensuite, que l’erreur est humaine et qu’il n’y a pas de quoi faire tout ce plat, puisqu’on peut considérer, avec quelques efforts, que tout le monde a été trompé par la mère de l’enfant.
Le problème, c’est que ce type de comportement dépasse largement le New York Times : il est mondial, et grave. Il consiste à se laisser volontairement manipuler. Les plus récents exemples proviennent de Grande-Bretagne et de Bruxelles. C’est le premier ministre britannique qui, au lieu d’exiger la libération des cinquante otages vivants et morts détenus par le Hamas (car le Hamas monétise aussi les cadavres), déclare soudain, au vu des photos en question et des récits qui les accompagnent, que le Royaume Uni reconnaîtra l’État de Palestine si Israël ne met pas fin à la famine qu’on prétend qu’il organise : Ah mais ! C’est l’Union européenne qui, pour les mêmes raisons, et sans non plus exiger la libération des otages, a sorti de son chapeau la menace d’une punition collective contre les start-up israéliennes. C’était Emmanuel Macron déclarant sentencieusement : « On ne défend pas une civilisation en semant la barbarie. »
Toutes ces prises de position et déclarations officielles sont le fruit d’une désinformation systématique à laquelle le monde prête des oreilles complaisantes. Et qui ont des effets de ruissellement qui se traduisent partout dans le monde par des actes antisémites de plus en plus décomplexés.
Alors pour une fois qu’on dispose d’un cas d’école de désinformation, il faut le décortiquer bien à fond. Pour tenter d’enrayer cette vague d’irresponsabilité collective.
© Julien Brünn
Journaliste. Ancien correspondant de TF1 en Israël.
Dernier ouvrage paru :

L’origine démocratique des génocides. Peuples génocidaires, élites suicidaires. L’harmattan. 2024

Quelle honte cette bande de journalistes falsificateurs menteurs complices des terroristes du Hamas ! Ça sent le traquenard cette histoire de famine avec le Qatar aux manettes et le Macron en exécutant zèlé qui rameute ses copains
Cette photo est issue d’une série où la mère et l’enfant sont présentés pour figurer la Sainte vierge et le Christ. Je suis certain qu’elle aura touché hélas nombre de chrétiens.
La désinformation, en France, on connaît… avec des merdias à 90% de gauche adoubés par le pouvoir en place !