
5 Tombés à Gaza la nuit du 7 au 8 juillet 2025
Benjamin – שירתו האחרונה
Et le jeune homme, Benjamin, fils d’Israël,
a pris sa guitare comme on prend son talit.
Sous l’olivier rugueux il s’est assis,
et les cordes frémirent comme des veines ouvertes.
Il ne chantait pas pour les foules,
mais pour les pierres, pour sa mère, pour l’âme du peuple.
Chaque note qu’il pinçait pleurait un ancêtre,
chaque silence parlait plus haut qu’un cri.
Et sa mère lui disait :
« Reviens, mon fils, le temps est long,
tes frères dorment déjà dans la poussière ».
Mais lui :
« Ne crains rien, Maman. Je veille.
Si je tombe – alors que ce soit debout.
Si je meurs – alors que ce soit en héros ».
Son nom : Benjamin Assouline.
Son âge : vingt-huit printemps brûlés en huit mois de feu.
Réserviste, étudiant, veilleur.
Il ne dormait pas, il gardait.
Il ne parlait pas, il tenait parole.
Et l’oncle, Yossi, se souvient.
La voix du neveu passait dans le fil comme une prière :
« Tonton, dors tranquille. Je suis là ».
Et ce matin-là, ils étaient cinq.
Cinq graines tombées sur le sable de Beit Hanoun.
Cinq enfants de la tribu,
détruits par les pièges d’un monde qui hait la lumière.
Parmi eux, Moshe Shmuel Noll,
vingt ans et une étoile dans le sourire.
Il portait sa famille sur les épaules,
la guerre l’a fauché quatre mois avant l’aube.
Alors nous, les vivants,
nous portons leurs noms comme des psaumes secrets.
Pas sur des pierres funéraires –
dans la chair, dans la langue, dans le cœur qui se cabre.
Benjamin a tenu parole.
Il ne reviendra pas.
Il est mort en héros.
Mais son chant, lui, ne se taira pas.
Tant qu’un enfant naîtra ici, sous cet olivier,
tant qu’une guitare vibrera,
Israël vivra en Benjamin.
© David Castel

Il ne faut pas pleurer mais je pleure cette jeunesse qui a perdu la vie. Mais il faut espérer la victoire pour Israel, la paix et le retour des otages.