Isabelle Didi Oliel: Je n’étais pas à Nova le 7 octobre, à Nir Oz, à Be’eri… Je n’ai pas d’enfant soldat à Gaza… Mais je suis une pièce de ce peuple blessé

Je n’étais pas à Nova le 7 octobre. Je n’étais pas dans les kibboutzim de Nir Oz ou Be’eri. Aucun de mes enfants n’était dans cette base militaire tombée sous les coups des terroristes. Je n’ai pas d’enfant soldat qui combat à Gaza. Personne parmi mes proches n’a été pris en otage par les barbares du Hamas.

Alors bien souvent, je tais mes angoisses, mes peurs, même mes larmes. Je ressens comme un sentiment d’illégitimité à cette douleur que je rends sourde, pour ne pas déranger. Comme si je n’avais pas le droit de me plaindre face à cette guerre qui ravage, qui tue, Qui détruit des familles entières, Cette guerre qui, depuis bientôt deux ans, continue de ronger nos esprits, Sans qu’on parvienne vraiment à poser des mots dessus.

Cette guerre nous a volé une part de nous-mêmes. Elle a emporté avec elle quelque chose d’heureux… perdu pour toujours. Mais surtout, elle a volé l’insouciance que nos enfants n’ont pas eu le temps de goûter.

Et les plus jeunes ? Ceux qui s’émerveillaient encore devant les dessins animés, Ont-ils perdu leur innocence quand les sirènes hurlent et qu’ils doivent courir vers les abris ? Quand leur maîtresse a perdu son fils soldat, Quand leur voisin, leur père, Quand leur copain, leur frère, Ne reviendra pas.

Nous avons tous l’air de continuer à vivre. De poster des photos, faire des stories, sortir, boire, danser. Nous avons tous ce devoir de rester debout, De garder la foi, de prier, de ne jamais baisser les bras. De croire encore que la vie est belle et qu’elle mérite d’être vécue.

Nous avons tous cette mission : Combattre les détracteurs sur les réseaux, Répondre aux fake news, à la désinformation, à la haine, à l’antisionisme.

Faire flotter notre drapeau, inonder nos comptes d’images, d’infos, Partager les prises de parole de ceux qui, avec hargne et courage, Démasquent les mensonges de certains médias.

Oui, nous avons tous un devoir moral, Un devoir commun de défendre le seul pays juif de la terre. Mais… Ai-je le droit de dire que j’en ai assez ? Qu’il m’arrive de vouloir tout éteindre : Les réseaux, la télé, WhatsApp… Ne plus entendre. Ne plus savoir. Juste oublier. Oublier, un instant, pour respirer.

Respirer mieux, différemment Parce que la guerre est partout, même quand elle ne hurle pas. Elle est dans les regards fatigués, dans les silences lourds, Dans les anniversaires où il manque quelqu’un, Dans les chansons qu’on n’arrive plus à écouter sans pleurer. Elle est dans le rire qu’on retient, de peur qu’il paraisse déplacé. Dans la joie coupable d’un moment de bonheur. Dans l’angoisse diffuse qui ne nous quitte plus. Et dans cette force qu’on puise chaque jour… sans trop savoir comment.

Alors oui, je veux encore croire. Croire en la lumière, malgré la nuit. Croire en demain, malgré les larmes. Croire en nos enfants, en notre peuple, en notre terre. Mais parfois, je veux juste poser les armes. Pas celles de fer, non. Celles qu’on porte à l’intérieur. Ça fait trop longtemps maintenant, Les larmes coulent dès qu’une photo apparaît, Un sourire figé pour l’éternité. Il y a trop de douleur, trop de peine que porte Israël dans ses entrailles.

Je n’étais pas à Nova, à Nir Oz, à Be’eri… Je n’ai pas d’enfant soldat à Gaza… Mais je suis une pièce de ce peuple blessé, et la douleur de l’un est devenue la douleur de tous.

Am israel hai !

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3 Comments

  1. Que les femmes juives sont jolies et très souvent intelligentes autrement dit remarquables.
    En comparaison, vous savez pourquoi le dieu des musulmans demande aux femmes de se voiler ? Pour qu’elles ne soient pas une offense à ses yeux !

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