Je défends Israël, et je refuse de me taire. Par Charles Rojzman

Je le dis sans détour : défendre Israël aujourd’hui, ce n’est pas simplement prendre position — c’est désobéir à l’air du temps. C’est refuser les récits convenus, les indignations à géométrie variable, les slogans moraux qui transforment Israël en coupable universel, et ses ennemis en victimes sanctifiées.

Je regarde ce qui se dit, ce qui s’écrit, ce qui s’enseigne. Et je vois une obsession : Israël. Un pays, un seul, dont on exige la perfection sous menace d’excommunication. Un seul, qu’on accuse de tous les maux, qu’on juge sur des critères que personne d’autre n’a à subir. On parle d’Israël comme d’un symbole, jamais comme d’un peuple. On lui refuse même le droit d’avoir peur.

Je n’accepte pas cette inversion.

Critiquer Israël, bien sûr que c’est possible. Les Israéliens eux-mêmes le font avec une vigueur que peu de démocraties toléreraient. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus de critique. Il s’agit de délégitimation. De mise en accusation permanente. De volonté d’effacement. On n’attend pas d’Israël qu’il s’améliore, mais qu’il disparaisse.

Et je m’y oppose fermement.

Je défends Israël parce que je connais la menace réelle à laquelle ce pays est confronté. Parce que je n’oublie pas les massacres, les attentats, les enfants tués dans leur lit, les civils brûlés vifs, les femmes violées comme armes de guerre. Parce que je refuse que ces crimes soient relativisés, minimisés, excusés au nom d’un « contexte » qui ne sert qu’à blanchir l’horreur.

Je refuse qu’on exige d’Israël ce qu’on n’exige de personne d’autre. Je refuse qu’on lui interdise de se défendre. Je refuse qu’on transforme une démocratie assiégée en monstre imaginaire, pendant qu’on ferme les yeux sur les véritables monstres, ceux qui rêvent de l’anéantir.

Israël n’est pas un pays parfait. Aucun ne l’est. Mais c’est un pays réel, vivant, traversé de contradictions, de tensions, de débats, de colères — c’est-à-dire un pays humain. Et cela suffit à lui reconnaître le droit d’exister, de respirer, de se protéger.

Je ne mets pas les camps dos à dos. Je ne cherche pas l’équilibre artificiel. Il y a un État attaqué, et il y a une organisation qui se définit par la volonté de le détruire. Il y a un peuple qui veut vivre, et un fanatisme qui veut tuer. Je choisis clairement mon camp.

Je sais que cette parole dérange. Elle fait de moi un suspect, un dissident, un corps étranger dans l’écosystème intellectuel qui prospère sur la haine d’Israël. Mais je persiste. Je ne me tairai pas. Je ne courberai pas l’échine pour rester fréquentable. Je n’échangerai pas la vérité contre l’applaudissement.

Je défends Israël non par réflexe tribal, mais parce que je refuse le mensonge. Parce que je sais reconnaître la propagande quand elle se drape dans les habits de la justice. Parce que je ne confonds pas morale et soumission.

Et si cela dérange, tant mieux.

Cela prouve que cette parole est nécessaire.

© Charles Rojzman

Dernier ouvrage paru: « Les Masques tombent »

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13 Comments

  1. La France coule a pic. Elle coule par sa lâcheté, elle coule par sa complaisance envers les tueurs qui la mettent à genoux sans difficultė.
    Elle coule par son acceptation de l’antisemitisme islamique, par son adhésion veule à la bassesse la plus grande.
    Israel est debout, Am Israel Haï 🇮🇱

  2. Votre Edito m’a retourné les tripes. Je signe chaque phrase. Oui, il est devenu difficile de défendre Israël. J’essaie de le faire avec mes modestes moyens, mais depuis le 7 octobre 2023, mon carnet d’adresses a bien rétréci. L’argument qui tue : pourquoi tu les défends, tu n’es même pas Juive. En effet. Mais je connais Israël, j’y ai séjourné a plusieurs reprises, j’ai fait deux fois le Sar-el. J’ai vu un pays particulier, avec des problèmes, mais aussi avec des ressources humaines et scientifiques formidables. J’ai préféré Tel Aviv à Bnei Brak, je suis tombée amoureuse de Haifa et de Tiberias, j’ai pleuré à Yad Vashem. J’ai parlé avec des soldats, je n’ai pas rencontré des monstres assoiffés de sang. Venant d’un pays qu’ils auraient toutes les raisons de haïr, j’ai toujours été accueillie avec amitié par les Israeliens. Il faut aller en Israël pour comprendre. C’est un pays complexe, mais merveilleux.

    • Je ne peux dire mieux que vous , même si je ne suis jamais allée en Israël je soutiens ce pays ,ce peuple et je ne me fais pas que des amis en le soutenant ,contre vents et marées .

  3. Un très beau message que j’approuve totalement. Du coup cela me donne envie d’acheter le livre de Charles Rojzman. Tout au long de son histoire, le peuple juif, à travers toutes ses épreuves a développé des stratégies de survie et de résilience aux diverses agressions. Je défends Israël parce que j’aime ce pays et depuis toujours, très attachée à la communauté juive. je défends Israël, car Israël n’est coupable de rien, ce pays a le droit de vivre en sécurité et en tranquillité. Il est attaqué de tous les côtés par des gens qui veulent anéantir ce pays, et le pogrom du 7 octobre a été vite oublié par les donneurs de leçons. Je défends Israël, car cela suffit, c’est toujours le pays que l’on dénigre en permanence, le bouc-émissaire. On ne fait pas de procès à certains pays où les droits humains ne sont pas respectés, (tortures, privation de liberté, régime autoritaire, etc). Je défends Israël, pas d’explication à donner, je n’ai pas besoin de justifier mes propos, même si mes propos dérangent, cela m’est bien égal. Je défends Israël car je suis admirative de votre force, votre volonté de vivre et de vous relever après toutes ces tragédies. Et comme dit l’auteur, si cela dérange tant mieux, il ne faut pas se taire, la parole est importante. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts.

  4. Guillaume Erner analyse avec une acuité tranchante comment la question juive s’est invitée dans tous les débats de société, même les plus éloignés de cette thématique.
    L’antisémitisme contemporain présente cette particularité unique d’être « une haine vertueuse » selon Erner. « On fait ça pour défendre une conception du bien, car pour ces gens-là, qui ont une vision extrêmement simpliste de la géopolitique, la totalité du mal du monde vient d’Israël. » Le plus troublant, selon le sociologue, c’est cette faculté qu’a l’antisémitisme de traverser les époques en se réinventant sans cesse.
    L’un des aspects les plus frappants de cette « judéo-obsession » réside dans le détournement de termes historiquement liés à la Shoah. Le mot « génocide », explique Erner, a été « embarqué, capté, kidnappé » dans le contexte du conflit israélo-palestinien. « C’est la fin de la conscience d’Auschwitz depuis le 7 octobre, » déplore-t-il. Il pointe la redéfinition du concept même de génocide par certaines ONG : « Amnesty International avait tout simplement redéfini la notion même de génocide, » sans en avertir clairement le public. « Un génocide, c’est une intentionnalité d’extermination, » rappelle-t-il, interrogeant l’absence d’analyse de l’intentionnalité du Hamas dans ces mêmes rapports.
    A présent, à Bruxelles, des affiches portant les noms et les photos de personnalités juives, accompagnées de l’accusation incendiaire « Il/elle fait pression pour le génocide », ont été placardées dans des espaces publics à plusieurs endroits à Bruxelles, notamment dans le quartier européen, écrit le quotidien Eurereporter. Le communiqué ajoute : « Cette campagne n’est pas le fruit du hasard. Elle a été planifiée, coordonnée et menée intentionnellement. Son objectif était de délégitimer et de mettre en danger les dirigeants de la communauté juive en les accusant d’une des pires horreurs imaginables. »
    Le lundi 16 juin, un débat avait lieu dans l’émission “Bonsoir chez vous” sur la manifestation “Trace une ligne rouge pour Gaza”, qui s’était tenue la veille à Bruxelles, rassemblant 75.000 personnes selon les uns, plus de 100.000 selon les autres. Parmi le panel de chroniqueurs: Alain Kupchik, directeur de l’asbl IMAJ (Institut De La Memoire Audiovisuelle Juive), Jean-Marc Gheraille, directeur d’antenne de LN24 et Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE.
    Alors que le mot “génocide” est prononcé plusieurs fois en plateau, notamment par la présentatrice Saskia Violette, le débatteur prend la parole et monte au créneau. “J’ai entendu tellement d’inexactitudes qui sont prises pour des certitudes avérées que j’en suis sur le cul”, entame-t-il.
    “Les camions n’ont jamais cessé d’arriver à Gaza. On a beau faire des couvertures de l’Humanité en traitant Netanyahou d’affameur de Gaza, c’est un hoax. Au même moment où cette couv’ de l’Humanité sort, il y a des stories sur Tiktok de Gazaouis qui mangent des crêpes au Nutella. La famine, ce n’est pas exactement cela à mon sens”.
    Dans son intervention, il dénonce également certaines “mises en scène palestiniennes”, parlant notamment de “Pallywood” (contraction entre Palestine et Hollywood) et “d’opération de propagande anti-juive”.
    Dans les heures qui suivent l’émission, les réactions fusent sur les réseaux sociaux. Plusieurs influenceurs (marqués à gauche) épinglent la séquence et s’indignent. L’un d’entre eux appelle à signaler les propos au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et au Conseil de déontologie journalistique. Sur Instagram, il partage un “mail-type” à envoyer à ces instances de contrôle.
    Face à la controverse, la chaîne LN24 décide finalement d’écarter le débatteur. Elle dénonce des propos “scandaleux, choquants et factuellement faux”. “Ces mots prononcés sont à l’opposé du travail que réalisent chaque jour nos journalistes pour vous apporter une information factuelle et vérifiée. (…) Vous ne verrez plus ce chroniqueur sur notre antenne”, a annoncé Jim Nejman, rédacteur en chef de LN24. La séquence a par ailleurs été retirée du replay.
    Chroniqueur depuis 2022, Alain Kupchik a réagi à son éviction sur sa page Facebook. S’il reconnaît une erreur factuelle au sujet du blocus, il déplore une chasse aux sorcières, orchestrée sur les réseaux sociaux.
    “Rien, dans mes propos, ne nie l’ampleur ni la gravité des pertes humaines à Gaza. Mon intervention portait sur le récit, sa fabrique, ses angles morts, et la manière dont certains discours empêchent toute complexité – voire toute pensée”, indique-t-il, dénonçant une “campagne de diffamation”.
    Et de poursuivre: “Depuis cette prise de parole, j’ai été traité de malade, de fasciste, de dérangé. On a découpé une séquence, on a supprimé tout ce qui la précédait et la suivait, et on l’a donnée à commenter aux meutes connectées. Je n’ai insulté personne. Je n’ai agressé personne. Je n’ai fait que parler. Mais visiblement, dans ce pays, certains mots – même vrais, même sourcés, même documentés – suffisent à faire de vous une cible”.
    De son côté, Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, n’hésite pas à parler de “censure”. Il n’y a d’ailleurs qu’en Israël que l’on peut aisément intervenir à la suite d’un article de journaliste.
    Dans leur propagande, les dictateurs contemporains s’en remettent le plus souvent à la répétition, à la suppression et à la rationalisation répétition de slogans qu’ils veulent faire accepter pour vrais, suppression de faits qu’ils veulent laisser ignorer, déchaînement et rationalisation de passions qui peuvent être utilisées dans l’intérêt du Parti ou de l’État (Aldous Huxley publié en 1958, Retour au meilleur des mondes).
    Plus jamais çà ? Je ne suis pas juif mais je distingue bien l’horreur que préparent les populations occidentales qui dans leur mentalité se veulent vertueusement défendre leur conception du bien. Ces sociétés sont prêtes aux pires exactions qui faisaient proclamer « plus jamais çà ! » J’apprécie et je soutien Charles Rojzman et le peuple juif que j’aime, ainsi qu’Israël qui lute pour sa subsistance.

  5. Israël représente une boussole morale pour l’humanité en ce siècle des Ténèbres : celui du racisme déguisé en antiracisme, de la Haine de soi, de la déshumanisation érigée en progrès et du Nihilisme. Nous vivons des temps eschatologiques : l’occident, qui fut jadis un trésor de civilisation et le monde libre, a basculé dans la barbarie et le totalitarisme. L’ancien monde est mort, un nouveau émerge et Israël y fera figure de phare.

  6. Bonjour, Israël me fait penser au village d’Astérix entouré de camps romains, l’obsession de Jules César de faire disparaitre ce village d’irréductibles gaulois réfractaires par tous les moyens dont il dispose se termine toujours de la même façon. Israël attend son « Panoramix » qui dans cette littérature prépare la potion magique qui donne à celui ou celle qui en consomme une force surhumaine. Ce n’est pas un breuvage mais une connaissance de choses qui sont sous le sceau du secret exigé par Divine Providence. Cordialement.

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