La pédagogie ou l’idéologie? Par Fadila Tatah

Souvenez-vous, l’an dernier, je vous faisais part d’une rumeur non confirmée : un enseignant aurait demandé à une élève juive ce qu’elle pensait du « génocide à Gaza ». Vu les discours de certains enseignants depuis le 7 octobre 2023, rien ne m’étonne plus. Depuis des mois, dans certaines salles de classe, le mot « génocide » circule à propos de Gaza. On entend qu’il faut oser le dire, que l’histoire nous jugera, qu’il ne faut pas attendre les juristes pour affirmer qu’Israël extermine.

Ce qui se passe à Gaza est une guerre. Aucune instance internationale — ni la Cour pénale internationale, ni la Cour internationale de justice, ni l’ONU — n’a reconnu un génocide. Et pour cause : selon la Convention de 1948, le génocide suppose l’intention de détruire un peuple en tant que tel. Ce n’est pas une émotion. En Israël, deux millions d’Arabes SONT israéliens. Un véritable génocide commencerait par eux, comme en Allemagne nazie, où ils ont exterminé les Allemands juifs.

Alors pourquoi ce mot, si lourd, si précis, est-il brandi ici ? Où étaient ces voix quand la Syrie, le Darfour, le Tigré ou le Yémen s’embrasaient ? En Syrie, le régime Assad a gazé des enfants, affamé des villes, torturé à grande échelle, causant 500 000 morts et plongeant 12 millions de Syriens dans la famine. Au Yémen, selon l’ONU, la guerre a tué 233 000 personnes. Au Darfour, en 2023, des milices arabes ont massacré jusqu’à 15 000 civils. Et pourtant : silence dans les écoles. Pas de minute de silence. 

Pourquoi ? Parce que ça ne colle pas avec le récit. Parce que dans ces cas-là, les bourreaux sont arabes, pas juifs. Et ça, ça dérange. Cela brise l’image du Palestinien victime et du Juif coupable. Rappelons que le 8 octobre 2023, ces militants criaient déjà au génocide. 

Dans cette stratégie d’influence, il ne faut surtout pas décevoir un électorat qu’ils manipulent, en les essentialisant à leurs origines.

Quand ces enseignants, ces militants ont-ils dénoncé que des milliers de Subsahariens, parfois en situation régulière, ont été arrêtés, battus, expulsés, puis laissés à l’abandon dans le Sahara par les autorités algériennes ? Un racisme anti-noir profondément enraciné en Algérie, où les insultes comme « abd » (esclave) ou « kahlouche » (noiraud) sont courantes ; où Miss Algérie 2019 a été attaquée pour sa couleur de peau.

Mais ça, ils n’en parlent pas. Dans les salles de classe, on préfère désigner Israël comme un État génocidaire, où, les Juifs, jadis victimes, sont aujourd’hui accusés d’en commettre un. Cette inversion morale sert un objectif : l’effacement d’Israël. Ce n’est pas une théorie, c’est un projet politique, inscrit noir sur blanc dans la charte du Hamas, de l’Iran, dans les slogans du djihad islamique.

Que la rumeur soit vraie ou pas, le résultat est le même. Quand la pédagogie devient militante, qu’elle ne transmet plus des savoirs mais un récit, ce sont les élèves qui sont happés dans une grille identitaire qui les divise, les culpabilise, les enferme.

L’enseignant qui m’a accusée d’avoir atteint, je cite : « un niveau de dégueulasserie assez incroyable dans une compétition pourtant très relevée… », est ce qui me fait réaliser que tout n’est pas derrière nous. Parler de compétition alors que le sujet c’est la souffrance des personnes, sans faire de tri, ni de compétition. 

Ma vidéo lui est dédiée : « L’élève au banc des accusés ! La pédagogie ou l’idéologie ? »

© Fadila Tatah

Fadila Tatah est Directrice artistique, Réalisatrice, Designer Web, Motion Designer, Artiste plasticien, Auteur-Compositeur

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3 Comments

  1. Les écoles et les universités françaises n’ont plus rien à envier à celles de l’Allemagne nazie. Qui dit écoles et universités dit gouvernement, ministères et Etat.

  2. Nous portons une faute dans cette accusation.
    Personne n’arrive à contrer les fameux chiffres des victimes de cette sale guerre.
    Pourtant la réponse est simple.
    55000 morts dont 25000 terroristes. Point.
    Cela relativise le discours.
    Cela fait 30000 civils pour éliminer 25000 terroriste. Cela implique des combats… avec des bavures, mais surtout d’horribles combats.
    Cela fait 1,2 civils pour 1 terroriste. Et c’est MIRACULEUX.
    A Mossoul (2017), et c’est la norme, il y a eu 8 civils pour 1 terroriste.
    Qui a parlé de génocide ?

    Multiplions les communiqués sur le nombre de terroristes éliminés, et toute cette rhétorique mensongère sur un génocide disparaîtra.

    De plus, si l’on prends les devants en attaquant ceux qui prônent le ‘génocide’ en les accusant de négationnisme (et insulte envers ceux qui ont vraiment vécu un génocide) cela devrait faire taire les menteurs.

  3. Merci pour votre article
    hélas le chemin sera long pour éradiquer la bête immonde
    Les écoles et les universités sont gangrénées
    que faire, attendre notre gouvernement qui ne fait rien
    tout est si douloureux

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