Le rôle occulté de l’Iran dans le développement de Daech. Par Frédéric Sroussi

« L’Iran, C’est Daech qui a réussi », écrivait Nader Allouche dans Le Figaro en 2020 » HO/AFP

L’apologiste du Hamas et donc du régime iranien, Agnès Levallois – invitée en ce moment par toutes les chaînes du service public – déclarait sur LCI en 2023 que « le Hamas, ce n’est pas Daesh ». Et pourtant, force est de constater que cette professeure à Science-Po et à l’ENA – dont la haine obsessionnelle à l’encontre de l’État juif n’est plus à démontrer – feint d’oublier que ses amis du régime de Téhéran portent une lourde responsabilité dans le développement de l’organisation djihadiste sunnite Daesh (ou État islamique) et ce, malgré l’aspect contre-intuitif que cela peut représenter aux yeux de certains. Le sujet est très peu, voire pas du tout abordé en Occident car ce fait embarrasse les partisans de l’apaisement, voire de la complicité avec le régime terroriste des ayatollahs et des Pasdarans. L’antagonisme bien connu entre chiites et sunnites joue évidemment un rôle essentiel dans l’incompréhension de ce phénomène, mais la vérité historique est la suivante : l’Iran, mais aussi la Syrie à l’époque de Bashar al-Assad, ont bien contribué de façon directe et indirecte à la montée en puissance de Daesh ou État Islamique (EI) d’Abu Bakr al-Baghdadi.

Le journaliste américain Benjamin Hall qui couvre sur le terrain les conflits au Moyen-Orient depuis 2006 (pour des médias tels que Fox News ou la BBC) explique avec clarté dans son livre intitulé Inside ISIS, The brutal rise of a terrorist army, : « L’Iran qui a soufflé sur les braises du sectarisme [NDA entre Chiites et Sunnites] est autant à blâmer que l’Arabie Saoudite dans la création de l’État Islamique ».

En effet, Benjamin Hall écrit plus loin que l’Iran a sans aucun doute grandement bénéficié du développement de l’EI (Téhéran en a profité pour intervenir en Iraq et en Syrie). Il faut savoir que de nombreux rebelles syriens qui ont parlé au journaliste depuis 2013 ont déclaré que les Iraniens et les forces qu’ils soutennaient visaient les bataillons des membres des factions de l’Armée Syrienne Libre (ASL), opposantes au régime syrien de Bashar el-Assad, mais « étrangement » rarement ceux de l’État Islamique (EI). La Syrie du temps de Bashar el-Assad – alors alliée de l’Iran – avait quant à elle acheté du pétrole à l’EI, ce qui avait rempli les caisses de l’organisation djihadiste…  

Aux origines de Daesh : l’Iran aide le futur chef d’Al-Qaïda en Irak:

L’origine de l’État Islamique se trouve non pas en Syrie mais en Irak. 

Avant que de nombreux ex-baasistes et des sunnites irakiens se sentant floués prennent les armes sous la bannière de groupes djihadistes après l’intervention américaine en 2003 en Irak, un groupe djihadiste était déjà présent dans le pays (depuis 2001) et préparait son heure. Il s’agissait du Jama’at al-Tawid wal-Djihad qui se trouvait dans la région ouest de la région sunnite d’Anbar en Irak et qui prit par la suite le nom Al-Qaïda en Irak en 2004 . Jama’at al-Tawid wal-Djihad fut d’abord créé en Jordanie en 1999 par celui qui devint donc par le suite le leader d’ Al-Qaïda en Irak , le chef terroriste le plus redouté par les Américains dans cette région et l’ami de longue date d’Oussama Ben-Laden : Abou Mousab Al-Zarqaoui (tué en 2006 par les forces US et dont la tête était mise à prix pour pas moins de 25 millions de dollars).

C’est à partir de 2001 qu’Al-Zarqaoui qui combattait en Afghanistan s’installa en Irak après les représailles américaines contre le fief des Talibans suite aux attentats du 11 septembre. Et c’est l’Iran qui aida Al-Zarqaoui à passer en toute sécurité d’Afghanistan en Irak avec l’espoir que le chef djihadiste puisse ainsi déstabiliser leur ennemi commun, Saddam Hussein. Rappelons que la création de l’État Islamique a commencé lorsqu’Al-Qaïda en Irak de Moussab Al-Zarqaoui forma avec cinq autres groupes djihadistes « Le Conseil Consultatif des Moudjahidines en Irak ». 

Al-Zarqaoui est à l’origine de ce qui deviendra Daesh, et c’est donc Téhéran qui aida le Sunnite Al-Zarqaoui à s’infiltrer jusqu’en Irak pour y établir un groupe djihadiste !  

On sait qu’ Abou Mousab Al-Zarqaoui se trouvait en Iran au début du mois de septembre 2001 (la période en question n’est certainement dûe au hasard puisqu’aux États-Unis la Commission d’enquête bipartite sur les attentats du 11 septembre avait prouvé qu’Al-Qaïda entretenait des rapports avec Téhéran.

Comme le révéla Nabil Gueshan dans le journal Al-Chark al-Wasat ( le 2 septembre 2003), l’Iran refusa à la Jordanie l’extradition d’Al-Zarqaoui.

Les collaborations de circonstances sont loin d’être rares entre Sunnites et Chiites quand il s’agit d’affronter les États-Unis, Israël ou même certains régimes arabes (même si la guerre ancestrale entre Chiites et Sunnites reprend toujours le dessus). Après tout, l’Iran chiite soutient les terroristes sunnites du Hamas et du Djihad Islamique Palestinien (DIP).  Les Talibans reçurent aussi des flots d’armes venus des entrepôts de l’armée iranienne (là encore la haine commune contre les « Croisés » américains provoqua l’union entre les frères ennemis de l’islam).

Un autre exemple est donné par le secrétaire général du Parti Démocratique du Kurdistan iranien, Mustafa Hijri, qui déclara dans The Jerusalem Post (daté du 7 juillet 2017) :  « Dans le passé nous avons dénoncé – à la fois par nos canaux diplomatiques et par le biais des médias – les relations existantes au Kurdistan entre les groupes djihadistes salafistes et l’Iran. Et, nous continuerons de le faire ».

Terminons en citant les propos de Rodney V. Sickmann , ancien sergent du bataillon des gardes de sécurité du Corps des Marines qui fut l’otage pendant 444 jours des fanatiques iraniens après la prise par ces derniers de l’Ambassade des États-Unis à Téhéran : « Je pense réellement que la Guerre contre le terrorisme a commencé le 4 novembre 1979 quand les Iraniens ont envahi notre ambassade ».  ( Military History , Mars 2017).

L’Amérique « MAGA » a-t-elle oublié cela ? 

© Frédéric Sroussi

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1 Comment

  1. Agnès Levallois est une imposture. Idéologue en service commandé à Sciences Po pour fabriquer les « élites » de demain, ce n’est pas une universitaire, mais est l’ancienne Présidente/Directrice des chaînes d’info France24, une des nombreuses chaines arabes de langue française du service public de radiotélévision.
    Télé-Paris ment, Télé-Paris ment, Télé-Paris est… islamo-gauchisant !

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