Liliane Messika. Le coq gaulois est mort, vive le French poulet Emmanuel !

Il aura fallu un Président américain sans filtre pour dire tout haut ce que de plus en plus de Français excédés ont le projet de traduire dans les urnes. « Qu’il le fasse exprès ou pas, Emmanuel a toujours tout faux », a twitté Trump.

Preuve que le balourd d’outre-Atlantique a de bonnes flèches dans son carquois. Et qu’il vise juste.

Le dernier salon où l’on cause se tient à Kananaskis Country

Le G7 était organisé cette année dans une station de ski au milieu de parcs naturels canadiens. « Le climat doux des intersaisons y invite aux activités de plein air, idéales pour la randonnée, le vélo ou tout simplement, pour s’imprégner de beauté naturelle » explique l’office du tourisme local. Cette description ne diminue en rien la perplexité de Monsieur et Madame Toulemonde, qui imaginaient les réunions au sommet dans des endroits clos et secrets.

Le Président français, lui, n’imaginait pas que le sommet pût se tenir en son absence. Aussi est-ce avec sa médaille d’or de l’échec économique qu’il est venu donner des conseils à tout un chacun. Eu égard aux événements du Moyen-Orient, la conférence qu’il avait prévue pour le 17 juin, afin d’annoncer que la France reconnaissait un État-de-Palestine-puis-mais-en-même-temps-pas-toute-seule a dû être reportée. 

Rappel historique de l’hystérie :

  1. Emmanuel Macron, a annoncé, mercredi 9 avril 2025, que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin », à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésiderait avec l’Arabie saoudite à New York. 
  2. Le 6 juin, « la France est toujours déterminée à reconnaître un État de Palestine, mais ne le fera pas seule », dixit Jean-Noël Barrot, ministre de nos Affaires étrangères, onze jours avant le début de ladite conférence. « La France aurait pu prendre une décision à portée symbolique. Ce n’est pas le choix que nous avons retenu parce que nous avons une responsabilité particulière, c’est la France, c’est un membre permanent du Conseil de sécurité.[1] »
  3. Le vendredi 13 juin, Emmanuel Macron a annoncé que la grande conférence de New York serait reportée. Notamment parce que les Palestiniens et les dirigeants de la région ne pourraient pas s’y rendre pour des raisons de sécurité à la suite des attaques sur l’Iran. Les Israéliens n’étant pas conviés, la question ne se posait pas pour eux. Une nouvelle date sera donnée « au plus vite ». Le Président français appelle néanmoins à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, en attendant les conseils de Netanyahou pour un cessez-le-feu en Seine Saint-Denis.
  4.  Imperturbable Macron a défendu, vendredi 13 juin, « le droit d’Israël à se protéger », reconnaissant même les effets positifs des frappes israéliennes contre les installations nucléaires de l’Iran, car cette « marche vers l’arme nucléaire par l’Iran menace la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective : nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l’Iran posséderait la bombe atomique, car c’est une menace existentielle.[2] »
  5. En même temps, rappelons qu’Emmanuel-qui-se-trompe-tout-le-temps était président, en 2019, lorsqu’il a inventé le dispositif Instex (Instrument in support of trade exchanges) qui permettait de contourner les sanctions américaines visant à empêcher l’Iran de poursuivre sa course à la bombe atomique.
  6. En même temps qu’il se félicite des frappes israéliennes, Macron a fait fermer arbitrairement le stand d’Israël au Salon de l’armement au Bourget, l’entourant de voiles aussi noirs que des niqab. Histoire que l’État juif n’expose ses armes qu’à Téhéran ?

Les panneaux ont été aussitôt détournés, transformés en « tableau noir » :

Ce qui est dit à Kananaskis Country ne reste pas à Calgary

Le 15 juin 2025, Donald Trump a quitté prématurément le sommet du G7, assurant, sans donner de détail, que son départ n’avait rien à voir avec un cessez-le-feu au Moyen-Orient[3]. Macron, qui prend ses désirs pour des réalités, a affirmé le contraire. C’est malpoli de parler à la place des autres et Trump ne le lui a pas envoyé dire :

Traduction : Le président Emmanuel Macron, de France (précision sardonique de Trump pour ceux qui ignoreraient d’où sort le nain politique, NDLR), qui cherche tout le temps à se faire de la publicité, a dit par erreur que j’avais quitté le sommet pour retourner à la Maison Blanche, organiser un « cessez-le-feu » entre Israël et l’Iran. Faux ! Il n’a aucune idée de pourquoi je suis en chemin pour Washington, et c’est quelque chose de beaucoup plus important qu’un cessez-le-feu. Qu’il le fasse exprès ou pas, Emmanuel a toujours tout faux. 

Le fait est que Donald Trump a recommandé aux habitants d’évacuer Téhéran au plus vite, ce qui n’est pas dans l’esprit d’un cessez-le-feu.

Pour enfoncer le clou, alors que les Européens venaient présenter leur 18ème paquet de sanctions contre la Russie, Trump avait considéré le G7 comme « trop européen » et souhaité l’élargir pour diluer cette influence. 

Une déclaration commune du G7 sur l’Iran a quand même été accouchée aux forceps : reconnaissance du droit d’Israël à se défendre, refus du nucléaire iranien et appel à une « résolution de la crise en Iran et à une désescalade plus vaste ». Plus vaste, comme entre Moscou et Kiev ? Le G7 connaît ses classiques et applique une maxime du cardinal de Retz : « on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses propres dépens. »

La politique sérieuse s’échafaude à Paris

France est la patrie des Droits de l’Homme, de la femme, des deux-en-même-temps, des ni-l’un-ni-l’autre, des intermittents du genre, des énergiques alternatifs entre lard et cochon, entre carpe et lapin, entre cheval et alouette. Pour ce faire, il est indispensable de changer les structures de l’administration, qui sont trop classiques pour être honnêtes.

Une première étape a été franchie avec la nomination d’une défenseure des droits : une fonctionnaire salariée pour critiquer le gouvernement et les services publics au profit de catégories de victimes de particularismes méconnus, chaque jour plus nombreux, et chaque jour plus variés.

Pour aider la défenseuse des droits dans son travail, un barème tacite a été établi, qui classifie les citoyens en fonction des subventions compassionnelles qu’ils peuvent percevoir ou de l’impôt surnuméraire qu’ils doivent acquitter afin de se faire pardonner leurs privilèges. Les subventions sont délivrées dès le premier soupçon de la moindre brume de micro-agression et en face, les impôts tombent dru comme le duo CSG & CRDS sur les salariés.

À preuve « l’ampleur des discriminations » dénoncées par la défenseuse, dont sont victimes les personnes transgenresdans les sphères scolaires, médicales, administratives ou encore carcérales, où nulle autre civilité que « Monsieur » ou « Madame » ne leur est proposée. Les symptômes qui découlent de cette situation vont de la dépression nerveuse au suicide, en passant par les passages à l’acte télévisuels les plus spectaculaires.

La fonctionnaire appointée aux particularisme à risque regrette qu’en matière de procédures de changement de prénom ou de la mention du sexe à l’état civil, les conditions de fond posées ne sont « pas pleinement satisfaisantes, car toujours soumises à l’appréciation d’un juge ou d’un officier d’état civil », alors que la France augmenterait certainement son PIB avec des procédures « déjudiciarisées, déclaratoires, accessibles et rapides » qui permettraient à ces catégories fragiles de changer de sexe et de prénom aussi vite que nécessaire, y compris lorsque cela se produit plusieurs fois par jour.

Cette versatilité est difficile à suivre pour les logiciels qui sont, par nature, binaires. Or « les logiciels informatiques de gestion administrative RH et de fichiers de clients et/ou d’usagers constituent des freins importants à l’utilisation de la civilité adéquate et au respect de l’identité de genre des personnes ».

Le budget de l’Autorité administrative indépendante était à peine de 24,4 millions en 2022 pour 500 agents et délégués bénévoles et environ 240 salariés. Faute d’un budget corrélé à une augmentation exponentielle des demandes, les délais de l’Autorité administrative indépendante pour rendre un avis augmentent au même rythme que le désespoir des kangourous s’identifiant comme papillons.

Heureusement, tout finit par des chansons

Nous pouvons donc nous féliciter d’une initiative susceptible de rétablir l’équilibre de nos finances grâce à la musique. Il s’agit de la première édition de la France Music Week (in English, ce n’est pas un gag), inaugurée le 16 juin 2025. Jusqu’au 21 juin, cet événement « voulu par le président Emmanuel Macron s’adresse surtout aux professionnels de l’industrie musicale avec l’idée de « placer la France sur la carte de la musique mondiale »[4] ». Ici-Beyrouth en parle, c’est donc déjà un succès international. 

Rachida Dati révoque la francophonie pour affirmer que « Avec la France Music Week, la France peut devenir le premier pays producteur de musique. »

Un grand concert gratuit dans les jardins du Louvre samedi, jour de la Fête de la musique, marquera la clôture de cette première édition. 

Gratuit, gratuit ? Cette petite manifestation revient à un demi-milliard issu de la poche des contribuables. Ça fait cher la place de concert gratuit !

Paru sur :

www.dreuz.info/2025/06/le-coq-gaulois-est-mort-vive-le-french-poulet-emmanuel-316205.html

© Liliane Messika


Notes

[1] www.leparisien.fr/societe/bien-que-determinee-la-france-ne-reconnaitra-pas-seule-un-etat-de-palestine-indique-jean-noel-barrot-06-06-2025-OB2QAXEYIZEM5CND2RSNOC44C4.php

[2] www.france24.com/fr/info-en-continu/20250613-%F0%9F%94%B4-%C3%A9tat-palestinien-macron-annonce-le-report-de-la-conf%C3%A9rence-%C3%A0-l-onu-sur-la-solution-%C3%A0-deux-%C3%A9tats

[3] https://information.tv5monde.com/international/g7-depart-anticipe-de-trump-appel-la-desescalade-au-moyen-orient-2777137

[4] https://icibeyrouth.com/articles/1318110/france-music-week–la-filiere-musicale-francaise-en-vitrine


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4 Comments

  1. En plus de ce mur de la honte (où la France applique la politique de boycott du BDS), ce que les chaînes d’infos ont montré (https://www.youtube.com/watch?v=BnYLwAGaqsk), c’est le bâchage du message : deux infamies confortant la réalité d’un antisémitisme d’Etat à peine larvé.

    Il faut ouvrir les yeux : nos Juifs de cour qui font des mamours à Macron l’antisémite contre un acte bienveillant (aujourd’hui c’est l’audition du CRIf d’Arfi par le parti présidentiel à l’AN) précédé ou suivi par trois actes malveillants ont oublié leur histoire et feignent de ne pas voir que les antisémites ont toujours aimé les Juifs comme leurs steaks : saignants ou bien cuits !

  2. Donald Trump utilise un langage très diplomatique, c’est-à-dire euphémique, au sujet d’Emmanuel Macron. Celui-ci se situe dans le top 10 des dirigeants les plus menteurs et dangereux au monde. A le voir afficher un sourire narquois alors que la France s’écroule dans le sang et les larmes, on se rend compte que ce type est un malade. Un pervers sadique ou un déficient mental. Peut-être bien les deux à la fois.

    2022 : réélection d’Emmanuel Macron
    attribution du prix Nobel de littérature à la répugnante Annie Ernaux
    2024 : victoire du Front islamonazi aux législatives

    Moi qui fus patriote éclairé, j’ai aujourd’hui honte d’être français. Ce pays n’est plus.

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