
C’est une petite scène, presque discrète. Un stand fermé. Des barrières. Des forces de l’ordre. Et derrière tout cela, l’effacement feutré de l’État d’Israël au salon du Bourget.
Oui, vous avez bien lu. Au plus grand salon aéronautique du monde, en France, pays des Lumières (faiblardes), on a jugé plus prudent, plus sage, plus stratégique… de rendre le stand israélien inaccessible. Pas supprimé — non. Juste « verrouillé ». Juste « impossible d’accès ». Juste humilié.
Mais surtout : en même temps.
Ah, Emmanuel. Quel chef-d’œuvre de duplicité. Quelle élégance dans l’équilibrisme. Car en même temps, notre Président :
• dit vouloir un État palestinien,
• en même temps qu’il dit vouloir défendre Israël contre les missiles iraniens,
• en même temps qu’il interdit aux visiteurs français et internationaux de s’approcher de la technologie israélienne au Bourget,
• en même temps qu’il oublie de protéger les enfants juifs dans ses écoles,
• en même temps qu’il prend le thé avec les émissaires qataris qui financent le Hamas,
• en même temps qu’il pleure sur les otages israéliens… mais sans exiger leur libération, ni poser de condition à ses partenaires orientaux.
Un chef d’orchestre du désaccord avec lui-même. Un génie de l’ambiguïté qui réussit l’exploit de n’être ni avec les uns, ni contre les autres, tout en se prétendant l’arbitre moral de la région.
Le stand israélien du Bourget fermé ? Ce n’est pas un détail. C’est un symbole. Celui d’une France qui recule sur tout, tout le temps. Qui, par peur d’offenser les antisémites, préfère effacer les Israéliens.
Mais vous savez, il aurait pu aller plus loin, notre Président. Peut-être même accueillir une délégation du Hamas en aparté, pendant qu’il est dans sa phase « dialogue ». Ou proposer que les stands israéliens soient désormais numérisés pour éviter tout contact visuel gênant.
Ou alors soyons modernes : organisons une conférence sur la sécurité aérienne où l’on interdit de parler de Dôme de fer, d’antimissiles, ou de technologie israélienne. C’est cohérent : on veut la sécurité sans les moyens de se défendre.
Parce que c’est ça, la France du en même temps :
– On veut la paix, mais sans paix pour les Juifs.
– On veut la sécurité, mais sans les Israéliens.
– On veut la morale, mais sans mémoire.
– On veut un État palestinien, mais sans exiger le retour des otages.
– On veut condamner l’antisémitisme, mais sans en assumer les conséquences concrètes.
Et dans cette France qui flotte, les Juifs, eux, marchent. À reculons. Mezouzah dans le sac. Kippa sous la casquette. Stand fermé. Drapeau rangé.
Alors, Monsieur Macron, voici une idée : cessez de faire semblant.
Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous.
Soit vous assumez le courage de vos positions, soit vous arrêtez de jouer les sages au-dessus de la mêlée.
Le en même temps, c’était peut-être brillant à l’ENA. Mais dans l’Histoire, ça s’appelle souvent la complicité molle. Et ça finit rarement bien
En même temps que j écris cet article, je regarde les bombes tomber sur Israël
Et votre duplicité m’écœure, non en même temps, mais tout le temps
Alors c’est vrai, Monsieur Macron : les Israéliens ne vous offriront pas des conférences à 100 000 euros ni des tapis rouges à Doha pour votre retraite.
Ils n’ont pas de pétrole, pas de palais, pas de chaînes d’influence souterraines. Ils ont juste une démocratie. Une vraie. Et vous, manifestement, vous avez fait votre choix. Le brillant clinquant plutôt que le courage. L’entre-soi plutôt que l’allié. Le Qatar plutôt que la lumière.
Nous, on était prêts à vous offrir la vérité. Vous, vous avez préféré les émirats obscurantistes.
En même temps, fermer un stand israélien, c’est peut-être plus simple que d’ouvrir les yeux.
L’Étoile de David
A propos de l’auteur:
« Je ne savais pas encore …
J’ai choisi une photo de moi, enfant.
Parce qu’à cet âge-là, on ne sait pas encore.
On vit porté par la douceur, les rêves, les bras aimants.
On ne se pose pas de questions.
On est juif comme on est vivant : libre, sans le savoir.
Aujourd’hui, j’ai 50 ans.
Je vis en France.
Et je sais.
Je sais ce que l’on nous dit, ce que l’on nous refuse, ce que l’on attend que l’on taise.
Mais je ne me tairai pas.
Je vais me battre, avec vous, pour que cette liberté — celle de l’enfance, celle de vivre sans se cacher —
revienne.
Et qu’elle n’ait plus d’âge
© l’étoile de David
Contact: heysibonnesidees@gmail.com
Ce texte est très beau.
MAIS on ne se « bat » pas contre la lâcheté: le coq gaulois chante alors qu’il a les pieds dans la m….e !
J’ai honte d’être français.
Je vois que rien, à part PEUT ÊTRE une catastrophe, qui serait l’occasion de réfléchir, ne fera changer le coq gaulois, je sais qu’on ne transforme pas un âne en cheval de course ….
Je n’ai pas envie que mes enfants et petits enfants, vivent cette catastrophe, comme mes parents et grands parents en ont vécue une il y a 85 ans.
PARTEZ !!!! Ce sont les meilleurs qui s’en vont: ils ont la LUCIDITÉ d’analyser la situation, le COURAGE de REUSSIR ailleurs.
C’est un très beau texte et rien ne pourra monter aussi haut qu’eux! je la souviens de ces mots ,le poème de Richepin, la chanson des gueux, les oiseaux de passages ,mise en musique par Brassens.Que je transpose aujourd’hui,oui rien ne pourra monter aussi haut que la profondeur de pensée de ce peuple juif meurtri dans sa chair, toujours debout, toujours prêt à renaître. Quels minables que nos dirigeants francais, nos bobos de gauche, ça c’est un pleonasme!De l’air de l’air de grâce. Merci à Tribune juive.Helene.
Non, je ne partirai pas. j’ai vécu enfant les humiliations du régime Pétain,le renvoi de l’école,la mise au ban de la société. Ma place est ici, chez moi que ça plaise ou non aux antisémites
Oui très beau texte, et cette impression que peu de personnes sont conscientes du mal que fait Macron. (J’hésite à mettre une majuscule
à ce nom) Pour moi c’est un « petit ».