Pourim. Par Michèle Chabelski

Bon 

Mardi 

  Pourim

Qui se fêtera en fait le 13 mars

  Pourim est une des rares fêtes joyeuses du catalogue judaïque.

   Dame !

    Entre les pogroms et les attaques antisémites de notre histoire, ce sauvetage de notre peuple est une fleur de soleil sur le terrain putride de la violence meurtrière antisémite.

   Genèse 

 Il existait un roi en Perse, nommé Assuérus, qui, revenant d’une guerre remportée haut la main, fêtait sa victoire avec ses conseillers, ministres et vaillants généraux.

Or le roi, déjà bien irrigué, s’avisa que son épouse, la sculpturale Vashti, manquait à l’appel.

   Ma femme !

   Je veux ma femme !

   Qu’on aille quérir ma femme !

 Il envoya donc des suivantes chez Vashti, les priant de lui ramener sa femme au plus vite. 

Nue.

Ben dans sa joie d’une liesse partagée, il voulait y ajouter le plaisir d’admirer la callipyge Vashti. 

  Les servantes coururent annoncer l’ordre à Vashti.

  Quoi ?

 Il est dingue ?

A poil ?

Même pas en rêve 

  Répondit la reine qui subodorait une biture avancée chez son royal époux. 

  Lequel en conçut beaucoup d’aigreur, et ordonna de ce fait qu’on la passât immédiatement par la fenêtre au but de lui ôter une vie sur laquelle son Seigneur et Maître avait tout pouvoir, ce qu’elle semblait avoir oublié. 

  Bref on la défenestra illico et le roi se retrouva donc veuf.

  Une fois dessoûlé, il s’avisa que la royauté et sa libido nécessitaient la présence d’une femme dans son espace perso. 

  Il décida donc de chercher une nouvelle épouse et envoya pour ce faire conseillers et factotums aux quatre coins du pays pour trouver une remplaçante à Vashti la rebelle.

Ce qu’ils firent en kidnappant à l’envi toutes les jeunes filles susceptibles de plaire au roi.

  Une impressionnante cohorte de bimbos prit donc place dans les couloirs du palais en attendant le choix du monarque.

 Qui n’en trouva aucune à son goût.

On ramena donc une nouvelle compagnie de jeunes filles. 

  Aucune n’eut l’heur de lui plaire non plus.

   Là ce camarilla commençait à s’inquiéter. 

  Quoi ?

Un roi sans reine c’est comme un sandwich sans beurre ou un hamburger sans pain !

Une hérésie !!

Or il se trouvait à la cour un conseiller du nom de Mardochée, oncle (cousin ou amant) d’une certaine Hadassah, dont la beauté, la douceur et l’esprit n’avaient d’égales que l’élégance et la discrétion. 

Une perle, quoi. 

Il vint donc à l’esprit de Mardochée de présenter ce joyau au roi, qui lui en serait à jamais reconnaissant, d’autant qu’il avait déjà par le passé sauvé une première fois la vie d’Assuérus.

  Sitôt dit, sitôt fait. 

Assuérus. 

Hadassah 

Hadassah 

Assuérus 

Les présentations faites, le roi était déjà fou amoureux.

Mais il décida de faire préparer par des experts la future reine à son nouveau rôle d’épouse et de souveraine pendant une année, au bout de laquelle les noces furent scellées et Hadassah devint Esther.

  Le couple royal coulait des jours heureux, quand Mardochée fit une mauvaise rencontre.

Il croisa dans les couloirs du palais Haman, le premier ministre et conseiller personnel du roi. 

Qui lui intima l’ordre de se prosterner devant lui, nécessité du protocole.

  Même pas en rêve, rétorqua Mardochée. Je suis juif et les Juifs ne s’agenouillent devant personne, même pas devant Dieu.

Alors, toi…

  Haman en devint fou de rage. 

  Et décida de se venger de ce rebelle et de son peuple qu’il traita de chiens au dîner suivant. 

  Ce qui fut rapporté à Mardochée.

Lequel traversa les corridors au pas de charge vers les appartements d’Esther pour lui narrer la terrible nouvelle. 

Le peuple juif était menacé par ce salopard d’Haman, qui, lui, était allé se plaindre au roi, demandant les pleins pouvoirs pour exterminer le peuple juif et faire ériger un gibet pour pendre publiquement Mardochée.

 Ce que le roi accepta, publiant un édit bon pour accord.

   Mardochée informa donc Esther, la priant d’intercéder auprès de son royal époux pour éviter à son peuple ce bain de sang.

Esther décréta donc un jeûne de 3 jours, assorti de prières pour obtenir la grâce divine.

Puis elle invita Assuérus à dîner dans ses appartements, une première fois en présence d’Haman, puis une seconde fois pour un tête-à-tête plus intime et plus érotique. 

Elle enfila donc une tunique arachnéenne couleur de lune, ceinte d’une écharpe de satin qui devait dissimuler tout en laissant deviner l’essentiel, accrocha à son cou de sylphide le collier d’émeraudes, cadeau du roi pour son dernier anniversaire, se clipsa deux diamants-puce sur les oreilles, et après mûre réflexion envoya balader ses mules de vair pour offrir ses pieds nus au regard lubrique de son seigneur et maître. 

Puis elle commanda au cuisinier un dîner constitué des mets les plus fins, arrosés d’un bordeaux millésimé propre à entrouvrir au roi les portes du Paradis. 

   Le roi invité n’eut pas assez de ses deux yeux pour dévorer la sublime Esther, qui en profita pour lui avouer qu’elle était juive et qu’elle souhaitait qu’il révoquât l’édit indûment signé sous l’influence d’Haman.

 Avant de goulûment consommer Esther au milieu des agapes exquises, il l’informa qu’il ne pouvait annuler un édit signé de sa main, mais qu’il offrirait au peuple juif assez d’armes pour résister aux assauts de son armée et que le gibet prévu initialement pour Mardochée servirait en fait à pendre Haman et ses dix fils.

  Ce qui fut dit fut fait. 

    Le peuple juif fut sauvé grâce au génie et à la plastique irrésistible d’Esther, et Haman et ses fils furent publiquement pendus sous les hourras de la foule qui célébrait pour une fois la victoire des Juifs. 

Il faut s’en souvenir, car cette célébration est une des rares adhésions au peuple juif et nos féministes du 8 mars semblent tout droit les héritières d’Haman, mais ceci n’est qu’une parenthèse.

  Voilà pourquoi Pourim est une fête si joyeuse qui autorise ce jour-là une biture collective, et conseille une balade dans les rues de la ville en agitant des crécelles fêtant l’allégresse du peuple juif vilipendant l’infâme Haman, descendant direct d’Amalek l’horrible, grand ennemi des Juifs.

   Je souhaite donc à mes amis juifs un très joyeux Pourim et aux non juifs et alliés une très bonne fête s’ils participent par le cœur à notre allégresse.

   Je vous embrasse 

© Michèle Chabelski

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