Le mérite de Trump, (c’est  aussi ses limites et l’incompréhension qu’il suscite), c’est avant tout son absence d’inhibition. Par Didier Fogel

Bon, comme on pouvait s’y attendre, les déclarations de Donald Trump visant à déplacer la population de Gaza vers les États arabes voisins et à faire de ce territoire une Côte d’Azur du Moyen-Orient ont suscité un sarcasme quasi général et une indignation parfaitement attendue des milieux attachés à la défense des droits de l’homme. 

Le propos de Trump est à la fois inacceptable et scandaleux sur le plan du droit mais aussi courageux, pragmatique et logique si l’on tient compte de ce qu’est devenu aujourd’hui le territoire.

Il faut d’abord rappeler cette évidence, le déplacement de population, osons le gros mot de déportation, ça s’apparente à de l’épuration ethnique, autrement dit c’est mal. Une fois qu’on a dit ça, il faut se rappeler que cela s’est très souvent déroulé ainsi par le passé (Grèce-Turquie, après la Première Guerre mondiale, minorités allemandes d’Europe centrale après la Seconde Guerre mondiale, Inde-Pakistan, mais aussi départ forcé ou volontaire des Arabes de Palestine et exode des Juifs des pays arabes en 1947-48).

Cela dit, la proposition se heurte pour le moment à l’opposition des premiers concernés Gazaouis et voisins arabes et à la difficulté de la mettre en œuvre sur le plan sécuritaire. Donald Trump a-t-il réellement l’intention d’envoyer des troupes sur le terrain, lui qui, tout en affirmant un soutien constant à Israël a toujours dit qu’il refusait d’engager l’Amérique dans un nouveau guêpier comme le furent le Liban en 1983, la Somalie en 1993, ou l’Irak en 2003.

Cette proposition pour le moment ne dit rien du statut futur de l’enclave, pour que celle-ci ait quelque chance d’être suivie, il faudrait qu’y soient associées l’Égypte, l’Arabie saoudite et les pétromonarchies du Golfe.

Alors bien sûr, sur le plan du droit, l’expulsion d’une population hors de son territoire est inacceptable, mais personne ne se pose la question : mais comment en sommes-nous arrivés là ?

Les États arabes, l’ONU, la Russie, l’Iran, l’Europe, Macron, tout le monde monte au créneau pour dénoncer la nouvelle foucade de Trump, tous vont le juger irresponsable, dangereux, inhumain, soumis au lobby sioniste, alors que c’est tout le contraire. Trump est ici très courageux (il n’y a pour le moment que des coups à prendre) et tout à fait réaliste. Le mérite de Trump, (c’est  aussi ses limites et l’incompréhension qu’il suscite), c’est avant tout son absence d’inhibition. 

Il y a dans le conflit israélo-arabe, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, un non-dit, un impensé, il se trouve que cet impensé est à l’origine du conflit, qu’il en est la matrice, que cet impensé est masqué par la question des territoires, je veux parler de la haine antijuive alimentée par l’islam. 

La solution à deux États, la plus rationnelle et la plus juste, a été enterrée le 7-octobre par le pogrom du Hamas, c’est d’ailleurs pour cela que cet épouvantable forfait a eu lieu. Aujourd’hui, les Israéliens, même les mieux disposés envers les Palestiniens, les plus à gauche, admettent qu’on ne peut plus avant longtemps prendre le risque de la création d’un État hostile à côté d’Israël, que cela doit nécessairement passer après les impératifs de sécurité.

La paix entre les deux peuples ne sera possible que lorsque les Palestiniens auront renoncé à cette culture de la haine, du refus de l’altérité et de la pluralité qui trouve sa source dans l’islam et le Coran, que lorsque la présence juive ne sera plus perçue  comme une souillure étrangère, coloniale.

Je ne sais si ce jour est encore lointain mais quand il sera là, la question territoriale ne sera plus un obstacle à la paix.

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2 Comments

  1. Jusqu au 7/10 on pouvait constater qu il n y avait pas de partenaire de paix coté arabe , on peut dire aujourdhui qu il n y en a plus coté israelien .
    La gauche est finie , et la droite dure trouve toute justification dans la situation , meme Nethanyaou , plutot centriste n a plus d espace , les gazaouis ont versé l enorme goutte qui a fait deborder notre vase .

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