En 6 chiffres: Donald Trump arrive à la tête d’une Amérique plus dominante que jamais. Par Frédéric Bianchi

Le portrait officiel du président élu américain Donald , le 15 janvier 2025 – EPA/MAXPPP

26% du PIB mondial, l’Amérique sans rivaleLa menace japonaise? Un lointain souvenir. La reconquête européenne? Plus vraiment non plus d’actualité. La future hégémonie chinoise? De moins en moins y croient.Et pour cause, quand les grandes économies semblent à bout de souffle, empêtrées qu’elles sont dans leurs crises immobilières, démographiques, industrielles et sociales, les États-Unis surperforment depuis des années.En 2024, la croissance américaine a ainsi atteint 3,1%, soit un niveau trois fois plus élevé que celle de l’Union Européenne.Et ce n’est pas un « accident » conjonturel. Cela fait des années que l’Amérique se montre plus solide dans les crises et plus rapide dans les reprises. Résultat, depuis 2011, le poids des États-Unis dans l’économie mondiale est passé de 21% à 26% l’année dernière. L’Union européenne , qui était la première économie mondiale il y a encore 15 ans, ne pèse plus que 17% de la richesse produite dans le monde. Et la Chine, après avoir fortement grimpé, est, elle aussi, bloquée à 17%.Si on prend le PIB par habitant, c’est encore plus impressionnant. Selon le FMI, en 1980 un Européen moyen produisait autant qu’un Américain moyen et un Français produisait même plus. En 1980 cet indicateur indiquait 12.553 dollars pour les Américains contre 13.070 dollars pour les Français. Aujourd’hui le PIB par tête aux États-Unis est près de 74% supérieur au Français (80.412 dollars contre 46.315 dollars).Les Américains, 20% plus productifsC’est un truisme, mais si les Américains produisent plus, c’est qu’ils sont plus productifs que les Européens. Mais ce qui est étonnant c’est que les écarts de gains de productivité entre l’Amérique et le reste du monde -et en particulier l’Europe- ne cessent de se creuser.Philippe Crevel, économiste fondateur de la société d’études et de stratégies Lorello Ecodata alertait sur BFM Business sur « l’écart phénoménal » qui se creuse depuis un moment avec les États-Unis:« La productivité a crû de 10 à 12% en 20 ans en zone euro, contre plus de 40% outre-Atlantique. »Le décrochage n’est pas nouveau. Il date du milieu des années 90. Mais il s’est accéléré dans les dernières décennies avec le développement de l’innovation technologique que l’économie américaine assimile bien mieux que l’économie européenne. Résultat: la productivité de la zone euro se situe aujourd’hui environ à 20% en deçà de celle observée de l’autre côté de l’Atlantique.Et l’émergence de l’intelligence artificielle (encore une fois aux États-Unis avec OpenAI ou Google) pourrait encore plus creuser l’écart dans les années à venir.34 des 50 plus importantes capitalisations boursières du monde sont américainesC’est peut-être le plus facile à mesurer.

Dans le monde de la finance, il y a l’Amérique et le reste du monde. Et entre les deux, un gouffre.

Apple, Nvidia, Microsoft, Google, Amazon, Facebook… Les géants du monde numériques sont tous américains. Dans le top 50 des plus importantes capitalisations boursières de la planète, 34 sont américaines selon le site Marketcap.Ce sont ainsi désormais huit entreprises américaines qui valent plus de 1000 milliards de dollars en Bourse contre aucune chinoise ni même une seule européenne.

La plus importante capitalisation boursière du vieux continent c’est le laboratoire danois Novo Nordisk qui pèse actuellement 371 milliards de dollars, soit seulement 11% de la capitalisation d’Apple, l’entreprise américaine la plus valorisée.Le numérique a notamment permis aux géants américains de s’implanter partout dans le monde plus facilement et à moindre coût, et ce, dans des secteurs d’activité qui étaient autrefois tenus par des acteurs locaux. Dans les médias et le divertissement, Netflix et Amazon Prime concurrencent directement les chaînes locales. Dans le commerce, Amazon s’implante partout dans le monde et prend des parts aux acteurs locaux de la grande distribution.8 des 10 meilleures universités du mondeL’Amérique attire plus que jamais les cerveaux. Ce n’est bien sûr pas nouveau. En 2006 déjà, la Commission européenne s’alarmait qu’un nombre croissant de jeunes Européens quittaient le Vieux Continent pour se former et travailler aux États-Unis. Le phénomène n’a pas faibli depuis, bien au contraire. Avec la diffusion mondiale de l’information et la prépondérance de l’économie de la réputation, l’Amérique est toujours plus archidominante.

Dans l’Academic Ranking of World Universities (Arwu) dit « Classement de Shanghai« , on dénombre huit universités américaines dans le top 10 et 15 dans le top 20. Seules une petite poignée d’universités britanniques et la française Paris-Saclay parviennent à se glisser dans ce classement mondial.L’Amérique investit 5% du PIB dans les nouvelles technologiesSi les Etats-Unis dominent le monde technologique ce n’est pas le fruit d’un heureux hasard.

C’est parce que les entreprises y sont moins frileuses qu’ailleurs et notamment en Europe. »L’investissement en nouvelles technologies représente en 2022 5% du PIB aux États-Unis et 2,8% du PIB dans la zone euro, indique Patrick Artus chef économiste chez Natixis. En ce qui concerne les dépenses de recherche et développement en 2022, elles atteignent 3,5% du PIB aux États-Unis et 2,3% du PIB dans la zone euro. »Ainsi si le taux d’investissement des entreprises est pratiquement le même au début de 2024 aux États-Unis et dans la zone euro, l’Amérique investit bien plus dans son avenir (nouvelles technologies, R&D) que les autres grandes économies.

Et c’est directement lié à la question de productivité évoquée plus haut. »Quand on compare les pays de l’OCDE, on constate […] les effets suivants : une hausse de 1 point du taux d’investissement en nouvelles technologies conduit à une hausse de 0,8 point par an en gains de productivité, explique l’économiste. De même, une hausse de 1 point du PIB des dépenses de recherche et développement conduit à une hausse de 0,9 point par an en gains de productivité. »Ainsi, alors que l’Europe est face à un « défi existentiel » selon Mario Draghi, auteur d’un rapport sur le sujet en novembre dernier, les États-Unis assurent dès aujourd’hui leur prospérité future.

La population active croit de 0,5% par an aux États-UnisLa démographie pour conclure. Alors que la baisse du nombre de naissances en France inquiète et devrait dans les années à venir handicaper la production française, la démographie américaine résiste bien mieux.

L’indice de fécondité américain était de 1,66 enfant par femme en 2022 contre 1,46 dans l’Union européenne et 1,18 en Chine.

De plus, comme le rappelle l’économiste Hillel Rapoport dans cette tribune dans Le Monde, l’immigration économique -et notamment des plus qualifiés- y est bien plus forte qu’en Europe.Le résultat, c’est que la population active continue de grossir outre-Atlantique à un rythme soutenu quand en Europe -sans même parler du Japon ou de la Chine- elle recule déjà.

« La population en âge de travailler va continuer d’augmenter de 0,5% par an » entre 2020 et 2050 aux États-Unis, alors qu’elle diminuera « de 0,2% par an dans la zone euro », indique Patrick Artus.

Une population américaine plus jeune et aussi mieux insérée sur le marché du travail. Les États-Unis sont au plein emploi depuis des années (4,1% de taux de chômage) quand ni l’Europe (6,3%), ni la Chine (5,1%) ne le sont.

© Frédéric Bianchi

Journaliste BFM Éco

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3 Comments

  1. L’optimisme de l’article (au sujet des États-Unis) est complètement délirant. Il est vrai que leur situation est moins mauvaise que celle de l’Europe se l’ouest, qui a déjà cessé d’appartenir au monde civilisé et s’est suicidée en se laissant eevorer dévorer par tout le monde (y compris les USA). Premier point : l’isolement de plus en plus grand des États-Unis sur la scène internationale.
    De plus, l’économie américaine n’est pas aussi florissante que le dit l’article (et attention aux chiffres du PIB qui est surcôté et ne correspond pas à l’économie RÉELLE). L’appauvrissement des classes moyennes, la Tiers-Mondisation de certaines régions et la hausse de la mortalité infantile sont également des réalités très préoccupantes. Enfin, leur situation societale est dramatique. Certains États (ceux qui votent le plus démocrate) sont totalement gangrenés par les suprémacistes noirs, les Islamo-nazis et leurs alliés wokistes. D’autres États, notamment au sud, sont heureusement beaucoup moins touchés. Mais ne sous-estimez pas le pouvoir de nuisance de la propagande hallucinante du NYT, du Washington Post, ce CNN ou d’Hollywood et du showbizz anglo-saxon. En cas d’échec de Trump et de retour des wokistes à la Maison Blanche, les USA auront brûlé leur dernière cartouche. Peut-être Certains États (notamment le Texas) feront-ils alors sécession pour échapper à ce fléau. Et les États-Unis en tant que tels n’existeront plus. Ce scénario est très plausible.
    Je veux bien admettre qu’il est encore permis de croire aux États-Unis, mais restons réalistes. Certains auteurs confondent la méthode Coué avec une véritable analyse.

  2. Le Président Trump vient de faire son discours d’investiture, il va restaurer l’Amérique, celle qu’on aime , forte avec sa bannière étoilée retrouvant toute sa splendeur.La lutte contre le terrorisme la fermeture de la frontière avec le Mexique, Le président français ferait bien de s’en inspirer, lui qui entraîne la France vers le fond, endettée, envahie par l’islamisme, une France qui souffre et n’arrive plus à boucler ses fins de mois, avec ses écologistes qui pourrissent la vie des français en faisant de ses centre-villes des déserts avec ses commerces qui ferment,ses voitures qui ne se vendent plus ses entreprises qui ferment son industrie en perdition, mais Macron ne fera rien, il ne regarde même pas la France sombrer. Le Président Trump a bien parlé d’Israel, des otages qui doivent tous rentrer à la maison. Un Rev(rabbin) a pris la parole .L’Amérique a prié pour son président, pour le renouveau des Etats-Unis.

  3. L economie mene notre monde , c est ce que les français n ont pas encore compris , certainement a cause de la pollution mentale gaucho communiste qui a detruit une bonne partie du vieux peuple :
    Non l argent magique n existe pas , non la formule RATP ( reste assis t es payé ) ne correspond a aucune loi economique , et non , les 3 millions de fonctionnaires en trop dans ce pays ne produisent rien .
    Les americains ne sont pas plus intelligents que les français mais ils savent :
    Ils savent que si tu ne produit rien tu meure , ils savent qu une entreprise deficitaire n est pas viable , ils savent que seule la valeur ajoutée ( ou le profit ce vilain mot) permet d avancer .
    C est pour cela que leur pragmatisme fondamental et leur absence d ideologie leur permet d elire un Trump aujourdhui , il ne leur offre pas des victoires pseudo politiques ou philosophiques fumeuses mais le retour tonitruant de la REALITE , celle qui echappe presque completement aux zombies bobos parisiens .

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