Frédéric Sroussi. Pour Israël, une solution comme celle du “Haut-Karabagh” est-elle possible ?

Guerre et politique de Karl von Clausewitz à Raymond Aron

Alors que les États occidentaux, toujours bouchés à l’émeri, continuent de proposer – même après le cataclysme du 7 octobre – la sempiternelle solution “à deux États” (qui serait en fait une “Solution finale”!) , il serait temps qu’Israël impose sa propre vision pour mettre fin une fois pour toute à la menace existentielle représentée par les Gazaouis et les Arabes de Judée-Samarie.

Pour cela, il faut qu’Israël gagne par KO contre le Hamas, et il est en bonne voie d’y parvenir

Comme l’écrivait  Clausewitz – le célébrissime stratège prussien – : “La guerre est un acte de violence en vue d’imposer à l’adversaire l’accomplissement de notre volont”. (Phrase qui pour Raymond Aron “contient pourtant seule la pensée entière de Clausewitz”), et cette volonté que doit imposer Israël est la suivante : le transfert massif de la population gazaouie (dont le Hamas est l’émanation !) en Égypte, c’est-à-dire :  qu’ elle retourne d’où elle vient !

“Impossible”, me diront, outragés, les thuriféraires des terroristes génocidaires de Gaza ! La communauté internationale ne laissera jamais se réaliser un transfert de population. Et pourtant il existe un précédent datant d’à peine quelques mois. 

Tout d’abord, rappelons qu’au moins 900 000 Juifs issus des pays arabes furent chassés comme des moins-que-rien et sans-le-sou par les différents gouvernements musulmans (dont l’Égypte évidemment) suite à la refondation de l’État d’Israël, exode forcé et déchirant qui n’émut jamais personne dans le monde.  

Il est donc temps de leur rendre la pareille en exigeant du Caire de reprendre sa population d’origine que sont majoritairement les Gazaouis.

Un transfert massif de population après un conflit eut donc lieu très récemment, en 2023, lorsque plus de 100 000 arméniens d’origine, vivant dans le territoire du Haut-Karabagh – enclave se situant en Azerbaïdjan et revendiquée par la partie arménienne séparatiste et Bakou – se trouvèrent forcés de fuir en Arménie après une défaite militaire cuisante contre l’Azerbaïdjan. 

Ceci mit un terme à un conflit qui durait depuis des décennies et qui fut constitué de plusieurs guerres.

Après la seconde guerre qui opposa les séparatistes arméniens aux Azerbaïdjanais en 2020, Bakou – sorti vainqueur mais pas encore de manière décisive – décida même d’annuler sa proposition d’autonomie des Arméniens présents dans le Haut-Karabagh ( Vae Victis !). 

C’est en septembre 2023 que tout se joua lorsque 7 soldats azerbaidjanais furent tués après avoir sauté sur une mine, attaque attribuée par Bakou aux séparatistes arméniens. 

L’Azerbaïdjan décida de lancer une opération antiterroriste avec comme but de guerre de “désarmer et neutraliser les forces et infrastructures militaires des séparatistes arméniens”. 

Bakou bombarda le Haut-Karabagh et les séparatistes arméniens, déjà affaiblis par leur défaite militaire de 2020, déposèrent les armes. 

Ce conflit se solda donc par le départ de la quasi-totalité de la population arménienne du Haut-Karabagh, ce qui ne fit pas les gros titres des médias occidentaux, ni ne provoqua de manifestations hystériques contre l’Azerbaïdjan. 

Depuis, l’Arménie cherche même à avoir de meilleures relations avec Bakou…

Il est intéressant de noter qu’Israël fut crédité de la victoire des musulmans chiites azerbaïdjanais contre leurs adversaires arméniens, l’État hébreu ayant fourni des drones suicides d’une efficacité redoutable et une cartographie hi-tech du Haut-Karabagh aux autorités azerbaidjanaises. 

Notons aussi que l’Iran s’était rapproché des Arméniens (et les soutint même) aux dépens des Azerbaidjanais pourtant musulmans chiites comme lui, les fanatiques de Téhéran reprochant à Bakou ses liens avec l’État juif…

C’est donc une victoire totale d’un des deux camps qui empêcha cette guerre ethnique et territoriale de s’enkyster davantage.  

C’est ainsi qu’Israël devrait régler son conflit existentiel contre le Hamas et les Gazaouis qui le soutiennent, en remportant une victoire totale, sans appel, qui montrera au monde que l’armée de l’État hébreu -malgré un tragique passage à vide – reste une force d’une implacable efficacité quand elle est unie.

Évidemment, nous le savons tous, Israël est, depuis 1948, le seul pays au monde dont les victoires militaires ne peuvent être totales. Elles ne peuvent pas non plus apporter de vrais bénéfices politiques, et cela à cause des pressions internationales (ce qui fit dire à Raymond Aron que “les batailles gagnées par les troupes israéliennes, si décisives qu’elles fussent militairement, ne représentaient pas l’équivalent de la fin politique”). 

Il est donc temps de s’opposer catégoriquement et par tous les moyens aux diktats de la communauté internationale, y compris par la menace d’une conflagration régionale bien plus élargie pouvant mettre en œuvre des moyens militaires bien plus extrêmes, moyens dont dispose Israël :  Ein brira   (“il n’y a pas le choix”, dit-on ici en Israël ).

Si les Occidentaux ont laissé pour leur plus grand malheur s’installer sur le sol européen plus d’un million de Syriens sous-développés et violents, suite au déclenchement de la guerre civile en Syrie, il est temps que l’Egypte et d’autres pays soient forcés (avec des compensations financières) par Israël et surtout par les Etats-Unis (lorsque les Républicains reviendront au pouvoir) d’accepter de prendre une grande partie des gazaouis dont l’origine est égyptienne (de même avec la Jordanie pour les Arabes de Judée-Samarie).

Il est vrai, comme l’explique l’orientaliste et spécialiste de l’Égypte, le professeur Meir Masri, (sur le site Qalita), que le Caire redoute avant tout de voir arriver sur son sol de nouveaux fanatiques venus de Gaza, mais le but d’Israël et des États-Unis sera d’imposer par la contrainte leurs volontés aux Égyptiens, quoi qu’il en coûte, pour éloigner la populace fanatisée gazaouie de l’environnement immédiat d’Israël :  c’est une question de vie ou de mort pour l’État juif ! 

Ce qui a été largement accepté (avec quelques plaintes étouffées et vite oubliées de la part de l’ONU) par le monde entier concernant la victoire totale de l’Azerbaïdjan contre les séparatistes arméniens doit pouvoir être réitéré pour Israël concernant le transfert de la population gazaouie en Égypte (rappelons qu’elle prit part de façon directe ou indirecte aux monstrueuses attaques du 7 octobre). Pour cela, il faut qu’Israël inflige une défaite cuisante non seulement au Hamas mais surtout au cerveau de toutes les attaques génocidaires perpétrées contre Israël et les Juifs de la diaspora :  la République Islamique d’Iran.

Le site Air et Cosmos ( A&C)  – sous la “plume digitale” de Dorian de Schaepmeester – expliquait le 23 février 2023, qu’Israël se préparait à frapper les sites nucléaires iraniens en modifiant les réservoirs de ces chasseurs de 5e génération F-35, afin d’offrir à l’Armée de l’air de l’État juif une autonomie de vol accrue en augmentant les capacités de transport de fuel de ses redoutables avions de combat.

Seule une victoire absolue contre le Hamas et une frappe contre les sites nucléaires iraniens assureront à Israël sa survie en tant que nation juive et souveraine

En un mot comme en cent, seule une victoire absolue contre le Hamas et une frappe contre les sites nucléaires iraniens (et les infrastructures des Pasdarans et de l’armée iranienne) assureront à Israël sa survie en tant que nation juive et souveraine. 

Certes, le Hezbollah aussi entrera dans cette danse macabre à un moment ou à un autre (plus qu’il ne le fait déjà aujourd’hui en bombardant le nord d’Israël quasiment tous les jours), mais je sais par une de mes sources dans l’armée israélienne que depuis le 7 octobre Tsahal est prête à ramener le Liban à l’âge de pierre si les attaques du Hezbollah s’amplifiaient. 

Tout cela ne sera pas – peu s’en faut ! – une partie de plaisir pour l’État hébreu mais comme l’écrivait encore Raymond Aron dans son magistral ouvrage sur le stratège prussien  : “Celui qui a peur de perdre, perdra. Celui qui veut gagner gros doit accepter le danger de perdre gros”.   

 Avec toutefois une nuance importante : Israël désire juste gagner la paix et c’est seulement au prix d’une guerre totale contre ses implacables ennemis que l’Etat juif pourra considérer avoir un avenir dans cette région du monde remplie de barbares à la volonté génocidaire.

Comme il est écrit dans les Psaumes (29; 11) : “L ’Eternel donne la force à son Peuple, l’Eternel bénit son Peuple en lui procurant la paix”. 

Ce que nos sages interprètent de la manière suivante : “Seule la force amènera la paix à Israël”, avec l’aide de Dieu !

© Frédéric Sroussi ( Israël)  

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8 Comments

  1. Israel n a obtenu la ” paix ” avec ses voisins arabes qu en mettant a genoux les armees egyptienne et jordanienne , ils nous haïssent mais nous craignent .
    Obtenir qu un tueur renonce a son projet ne s obtient pas par la negociation mais en le frappant .
    La guerre du Hamas et son eradication totale amenera le calme dans cette region car les arabes qui reviendront dans les ruines connaitront le prix qu ils ont payé , et celui ci , sera , enfin , un vrai prix et non les pitreries de nethanyaou durant 15 ans .
    Oui la defaite du tueur amene le calme , a defaut de vraie paix .

  2. Fervent défenseur d’Israël et pourtant il n’y a pas de raison d’être fier d’aider l’Azerbaïdjan contre l’Arménie qui a connu un génocide de la Turquie. Très surpris que vous soyez du mauvais côté de l histoire.

    • Bonjour,
      Ce n’est pas l’Azerbaïdjan qui est responsable du génocide arménien!
      Je précise à nouveau que l’Iran soutient l’Arménie et qu’en cela il est normal qu’Israël aide l’Azerbaïdjan qui de plus offre à l’Etat hébreu la possibilité de mener des opérations de surveillance sur le territoire de Bakou contre l’ennemi existentiel que représente Téhéran.
      F.S

  3. Sur le fond, Verrollot a tout à fait raison. C’est la tache morale d’Israël : aucun pays n’est à 100% parfait.
    Pour des raisons historiques, culturelles et géopolitiques évidentes, Israël et l’Arménie DEVRAIENT être les meilleurs alliés du monde. Or c’est tout l’inverse : c’est une aberration historique et une tragédie humaine.

    • La ” tache morale ” dont vous osez accuser Israël (vous hurlez avec les loups! )devrait retomber sur l’Arménie qui partage une relation stratégique avec la République Islamique d’Iran qui est le cerveau derrière le Hamas, le Djihad Islamique et le Hezbollah, et qui a juré de détruire Israël…
      F.S

  4. C est facile de prendre des postures morales sur la rive gauche de la seine ! Israel joue sa vie chaque jour dans un moyen orient peuplé de vampires sans foi ni lois , l Azerbaidjan nous permet , outre les accords commerciaux d etre proches du pays qui organise notre eradication , alors , oui , les juifs se sentent proche des armeniens a titre individuel et j en fais partie , mais la ” real politique ” chez nous ce n est pas les elucubrations douteuse de macron , c est la capacité d utiliser TOUS les outils pour contrer des ennemis sanguinaires , comme ilss viennent de le demontrer .

  5. @T Amouyal Je suis d’accord avec vous sur le principe. Mais en ce qui concerne la non reconnaissance du génocide arménien dans le but de ne pas déplaire à la Turquie on ne peut pas invoquer la real politik. Parce qu’Erdogan est lui-même un islamiste
    antisémite et pro Hamas. Et il l’a encore démontré depuis le 7 octobre.
    BAV

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