Je dis: il ne fait pas bien chaud. Et le temps est bien humide. Brrrroû….
À mon âge valétudinaire je me demande si la bonne idée ne serait pas de tout bazarder.
Homme libre, jette par dessus bord tout ce superflu dont au cours de ton existence tu t’es encombré, sans regret jette, jette, puis pars devant toi face au vent du large – et comme tu es un brin frileux, un brin quand même à ton confort attaché, aimant le soleil, les grandes chambres ouvrant sur un jardin de pins ombragé, aimant ces bois où au détour du chemin on découvre une source, une statue, une colonne ayant appartenu à un temple ancien, comme tu aimes la danse, ces groupes de filles et jeunes hommes dansant un fandango au son des castagnettes et des guitares, l’enchantement de paysages aux couleurs vives, tranchées et puis soudain les clairs-obscurs du bosquet, comme tu rêves de Cythère, de beauté et du charme indicible des lieux où l’antique se tresse avec le romantisme et la modernité, allez, va, laisse tout, pars et va tes pénates porter vers Rome ou la Sicile, Sicile grecque, arabe, romaine, Sicile des orangers, Sicile des cinéastes, Sicile antique, Sicile au parfum de culture et d’amour…
© Jacques Neuburger
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