COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE : UNE DÉCISION POLITIQUE LUE A TRAVERS LES LIGNES… 

Ce vendredi à 13 h précises, la présidente de la Cour Internationale de Justice à la Haye a lu l’ordonnance rendue dans le dossier  “Afrique du Sud (ou plus justement Iran et Hamas) contre Israël”, du chef de génocide (ou plutôt de légitime défense), en violation éventuelle de la Convention internationale de 1948.  

L’affaire était dans le sac. 

Israël aurait commis un génocide intentionnel et prouvé par les faits deux éléments juridiques indispensables pour qu’il y ait matière à sanction. 

Israël allait être enfin puni et un arrêt des combats “génocidaires” ordonné.  Sans parler d’autres sanctions.  

C’est ce qu’on pouvait lire ou entendre dans les médias de gauche et chez leurs hommes politiques.  

Figurez-vous que vous pouvez continuer à lire cette analyse après le Prononcé ! Alors qu’il ne dit pas cela du tout.  

Mais faire du droit international et de la Cour un argument et un instrument politiques aboutit à cela. 

Israël et beaucoup de pays occidentaux et la plupart des juristes considéraient que la demande n’était pas recevable ni fondée. 

Pas recevable parce que l’intention et les preuves d’une volonté de détruire tout ou partie d’un peuple étaient évidemment absentes, et pour cause…

C’est une guerre, non pas d’agression, mais de légitime défense que mène Israël contre le Hamas et pas contre la population palestinienne, elle-même otage et lourde victime “bouclier humain” de cette organisation terroriste.  

La Cour, très politique tout de même, a donc été influencée et c’est compréhensible par l’ampleur des dégâts collatéraux à Gaza dont aucun Israélien et encore moins Tsahal ne se réjouit ni n’a voulu. 

Quant aux victimes israéliennes, et notamment celles du premier pogrom post-Shoah du 7 octobre, elles ont été brièvement évoquées. 

En fait, seuls les ennemis hystériques d’Israël ne croient pas à la réalité d’une armée morale. Tant pis. Inutile d’essayer encore.  Ceux qui doivent savoir, savent…  

Je ne me souviens pas non plus que les dégâts collatéraux dramatiques au-delà des mots de Dresde, Hiroshima ou Mossoul aient été qualifiés de crimes ou génocide.  

Ou que les armées concernées aient jeté des tracts pour prévenir les habitants de zones dangereuses ou d’itinéraires de sauvegarde.  

Mais, donc, les juges n’ont pas rejeté la demande sud-africaine pour irrecevabilité juridique, et ce, pour pouvoir prendre des mesures de protection des populations.  On ne peut guère le leur reprocher. Encore une fois: pas question d’un génocide.

Dommage qu’il ne se soit jamais trouvé un juge pour ordonner quoi que ce soit à l’encontre du Hamas, après le 7 octobre dernier mais bien avant déjà. 

Précisons que le Hamas n’étant pas un État et donc pas partie à la Convention ne pouvait être concerné ici.

C’est juridiquement discutable mais humainement compréhensible. La Cour a donc demandé à Israël -ce qu’il fait déjà au prix de ses propres morts militaires- de prendre toutes les mesures de prévention d’un éventuel génocide.

Et d’en faire rapport dans le mois. Normal.  

On sent la prudence dans cette décision.  Pas de génocide, mais de la légitime défense, et Protégeons au mieux la population.

Dont acte.  

On a senti aussi l’exaspération justifiée de la Cour face aux appels de certains politiques extrémistes à commettre des actes inacceptables. 

Pour incitation à la haine, par exemple.

Là aussi, on peut être frustré de ne pas entendre la même condamnation des propos fous des dirigeants du Hamas ou de l’Iran.

Et elle a donc demandé à les prévenir et à les sanctionner. 

L’ancien excellent Ambassadeur Avi Pazner n’a pas dit autre chose. 

La Cour, en conséquence logique d’une absence de génocide, n’a pas ordonné l’arrêt des combats ni même un cessez-le-feu, confirmant bien le droit d’Israël à exercer sa légitime défense.

Elle a donc demandé des mesures de protection des populations civiles palestiniennes (et celles d’Israël?, un oubli…), la preuve de celles-ci, preuve qui va sans doute étonner agréablement la Cour, une lutte contre ces fameux propos inacceptables de la part de responsables israéliens (et «from the river to the sea »?), et le développement de l’aide humanitaire largement en cours par Israël et d’autres pays.  

Voilà le résumé d’une décision qui ne fera grand bruit qu’auprès de ceux qui en sont mécontents et y lisent déjà ce qui ne s’y trouve pas.  

Reste…le reste.  

On annonce enfin un accord imminent sur les otages, priorité absolue avec le temps qui passe.  

Il faut saluer la Résolution européenne du 18 janvier qui dit enfin clairement : cessez-le-feu seulement après libération de tous les otages et démantèlement du Hamas !

MBS et l’Arabie saoudite mais aussi Biden et … Trump se disent très régulièrement et toujours disposés à une normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes.  

Reste surtout cette solution à deux États. Mais ce n’est pas le débat du jour.  

Enfin, même in fine car hors ce débat juridique, la Cour a bien réclamé la libération immédiate des otages. 

Ne vous fâchez pas si vous continuez à lire dès ce soir qu’Israël a été considéré comme monstrueux génocidaire et condamné sévèrement à La Haye.  C’est faux.  

Et s’il y a un doute, lisez la décision de la Cour et la Convention de 1948… 

©️ Henri BENKOSKI

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