Antisionisme et Antisémitisme? “Cela dépend du contexte”: la grande dérive des universités américaines

En écho à la guerre entre Israël et le Hamas, les campus américains (ici Harvard) sont submergés par une vague d’antisionisme et d’antisémitisme à laquelle les autorités académiques déjà soumises au wokisme et au décolonialisme se montrent incapables de répondre. © BRIAN SNYDER / REUTERS

GRAND RÉCIT – Depuis l’assaut du Hamas en Israël, une crise morale et politique secoue le monde académique américain, submergé par l’idéologie du wokisme, avec la bénédiction des autorités universitaires.
Mardi 5/12 au Congrès américain, à Washington, les présidentes des universités de Harvard, de Pennsylvanie, et du MIT sont interrogées par la représentante républicaine Elise Stefanik sur la vague décolonialiste et antisémite qui déferle sur les campus américains, et met en danger les étudiants juifs.  © Kevin Dietsch/AFP
La présidente de UPenn, Elizabeth Magill, à Washington le 5 décembre 2023.
© Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
Des personnes se rassemblent pour protester contre l’interdiction de Students for Justice in Palestine (SJP) et de Jewish Voice for Peace (JVP) à l’université de Columbia le 20 novembre 2023 à New York.
© Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

L’audition devant le Congrès

Les directrices des universités de Harvard, du MIT et de Penn étaient auditionnées mardi 5/12 par le Congrès américain sur la montée de l’antisémitisme sur leurs campus en particulier depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre
Une manifestations de soutien à la cause palestinienne à l’université de Columbia, le 12 octobre.  Yuki Iwamura / AP

Jeudi à Cambridge, dans le Massachussetts, un avion a traîné, au-dessus du campus de l’université, un drapeau palestinien et une banière indiquant « Harvard déteste les Juifs ».  FAITH NINIVAGGI/REUTERS

Depuis l’assaut du Hamas en Israël, une crise morale et politique secoue le monde académique américain, submergé par l’idéologie du wokisme, avec la bénédiction des autorités universitaires.

Le Congrès américain s’était décidé à ouvrir une enquête parlementaire sur ce qu’il qualifia d’ “antisémitisme endémique” sur les campus américains.

Interrogées mardi devant le Congrès américain et plus précisément une Commission de la Chambre des représentants sur la montée de l’antisémitisme sur leurs campus, notamment depuis les attaques du 7 octobre, les directrices de Harvard, de Penn et du MIT, dont les deux premières font partie de l’élite des institutions académiques de l’Ivy League, avaient peiné à clarifier de harcèlement l’appel au génocide des juifs.

En effet, à la question de la parlementaire républicaine Elise Stefanik sur la “fureur décolonialiste et antisémite qui soufflait sur les campus d’Amérique, mettant en danger les étudiants juifs, et qui assimila les appels d’étudiants à l’ “intifada” à une exhortation à “un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde” avant de demander si “appeler au génocide des juifs violait, oui ou non, le règlement sur le harcèlement à Harvard”, aucune des trois présidentes ne répondit clairement, estimant que  “appeler au génocide des juifs ne constituait pas forcément de l’intimidation et du harcèlement”, et que … “cela dépendait … du contexte”, la frontière étant “mince” entre la protection de la liberté d’expression et l’autorisation des manifestations… 

À la question d’Elise Stéfanik, représentante républicaine de l’Etat de New York, de savoir si “appeler au génocide des Juifs était bien de l’intimidation et du harcèlement”, elles répondirent l’une après l’autre : “Cela dépend du contexte”, tout en s’engageant à … prendre des mesures pour lutter contre l’antisémitisme sur le campus, notamment en renforçant la sécurité et en fournissant des conseils supplémentaires et un soutien en matière de santé mentale.

Alarmé par ces témoignages au Congrès américain, le musée-mémorial de la Shoah fit savoir via un communiqué sa “consternation que des dirigeants d’institutions académiques d’élite utilisent une contextualisation trompeuse pour minimiser et excuser les appels au génocide des juifs” et dénonça que les universités aient eu une réponse inadéquate à l’antisémitisme qui avait explosé sur les campus depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas : Toute université, institution ou société qui peut ‘contextualiser’ et excuser des appels au génocide est vouée à l’échec », déclara son président Dani Dayan via ledit communiqué, ajoutant : “Les positions prises par les trois présidentes d’université dans leurs témoignages mettent en évidence une ignorance fondamentale de l’histoire, notamment le fait que la Shoah n’a pas commencé avec des ghettos ou des chambres à gaz, mais avec une rhétorique, des décrets et des actions antisémites haineuses de la part d’universitaires de haut rang, parmi d’autres leaders de la société”.

À noter : Elizabeth Magill, Présidente de Upenn, l’université de Pennsylvanie, depuis l’été 2022, démissionna après l’audition amplement critiquée, suivie de Scott Bok, Chef de son Conseil d’administration, qui qualifia de “faux pas malheureux” les réponses des 3 présidentes, Claudine Gay de Harvard et Sally Kornbluth du Massachusetts Institute of Technology – MIT, après “cinq heures d’audition agressive devant une commission du Congrès” : “Après cela, il était évident que sa position n’était plus tenable et elle et moi avons décidé qu’il était temps pour elle de partir”, écrivit-il, annonçant sa propre démission avec “effet immédiat”.

Sommées de démissionner à leur tour par des dizaines de parlementaires après leur audition – jugée “absolument honteuse” par le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, la présidente de Harvard se déclara “désolée” que ses “mots aient amplifié la détresse et la douleur” et Elizabeth Magill diffusa un message vidéo de regrets après qu’un donateur menaça de retirer 100 millions de dollars de fonds à UPenn.

Ambiance

Dès le premier jour, alors que les Israéliens découvrent les charniers des kibboutz attaqués, fleurissent à travers les campus des slogans de “soutien à l’Intifada” du Hamas entonnés par des manifestants exprimant bruyamment “leur joie”. “De la rivière à la mer, la décolonisation n’est pas une métaphore” , hurlèrent de jeunes décolonialistes, légitimant l’idée d’anéantir l’État d’Israël., alors que dans moult universités, les affiches des otages du Hamas étaient déchirées par des étudiants propalestiniens appartenant pour beaucoup à l’organisation “Students for the defense of Palestine”.

On vit à Stanford, un chargé de cours regrouper ses étudiants juifs de première année dans un coin de la salle de cours pour qu’ils éprouvent l’apartheid qu’enduraient les Palestiniens. S’il fut suspendu, les pétitions visant à le réinstituer se multiplient.

On vit à Cornell des graffitis antisémites barbouillés dans les allées, mais encore pléthore de messages en ligne appelant à “couper la gorge des étudiants juifs” et à “violer les filles juives”, lesdits messages accusant Cornell d’accueillir une cantine kasher et qualifiant l’Institut de “Maison juive” installée symboliquement sur une terre volée de force aux peuples premiers.

On vit Jeudi à Cambridge un avion traînant, au-dessus du campus de l’université, un drapeau palestinien et une banière indiquant: “ Harvard déteste les Juifs”.  

Mais on voit enfin s’allumer peu à peu des contre-feux:

Des cabinets d’avocats ou fonds d’investissement ont annoncé que les étudiants ayant signé des pétitions favorables au Hamas seraient d’emblée exclus des recrutements.

Des donateurs, se disant “écœurés par l’absence de position claire contre le Hamas” ont annoncé retirer leurs financements. 

74 membres du Congrès demandent aujourd’hui la démission des présidentes des 3 établissements:

“Nous exigeons que vos conseils d’administration révoquent immédiatement chacune de ces présidentes et que vous fournissiez un plan d’action pour garantir la sécurité des étudiants, des enseignants et des professeurs juifs et israéliens sur vos campus. […] Les témoignages des présidentes de vos institutions ont montré une absence totale de clarté morale et ont mis en lumière les doubles standards problématiques et la déshumanisation des communautés juives que vos présidents d’université ont permis. […] L’explosion de l’antisémitisme sur les campus universitaires depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre,  constitue un échec de la direction des universités”.

Pour rappel, Des milliards de dollars ont été investis par … le Qatar dans les universités américaines.

Lettre exigeant que leurs présidents soient destitués

TJ

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3 Comments

  1. Le pourrissement des universites US ne remonte pas a hier soir .
    L entrisme de l extreme gauche et l islamisation d une partie agissante de la communauté noire ont precedé les interventions du qatar .
    L arrivee d obama au pouvoir central a ouvert bien des portes a son entourage gauchiste et antisemite .
    Enfin les mouvances juives de gauche qui ont sombré dans le wokisme le plus delirant sont tres presentes dans l université et agissent aussi pour destabiliser les amis d Israel qu on trouve parmi les chretiens evangelistes .

  2. Les innocents, ils ont l’air de découvrir la lune…Joe Biden a été élu par les partisans de BLM, suprémacistes noirs et pro islamistes. Cela fait au bas mot 10 ans (en réalité des décennies) que l’on sait que les universités pro “démocrates” sont aux mains d’authentiques nazis qui prônent le racisme inversé (anti Juifs et anti Blancs) et le négationnisme historique. Les thèses islamistes et les délires sur l'”islamophobie” sont plus diffusés par les universités que par les mosquées.

  3. J ai eu l occasion de marcher le soir dans les rues de Newark , il y a dix ans , outre la dangerositė de l exercice , l ambiance de cette ville ( en grande majorité noire ) ressemblait plutot au maroc ou a barbes qu a l idée qu on se fait d une banlieue de New york …..

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