Levés comme vous et moi. Assassinés par le terrorisme palestinien. Mis en terre dans une même journée. Deuil en Israël

Funérailles de Harel Masood au cimetière de Yesodot, le 20 juin 2023. © Liron Moldovan/Flash90

Quoi qu’on pense de la “situation” en Israël, où qu’on se situe dans le débat actuel, quelles que soient nos convictions religieuses, Qui parmi nous n’est pas déchiré par la sourde et bestiale violence de ces attentats quotidiens, l’arbitraire qui les illustre, la vanité de tout ça, Qui pour ne pas à raison avoir le coeur étreint devant les visages des victimes, ces prénoms que la presse divulgue après autorisation , lorsque les proches ont été avertis.

Tout va vite chez nous. La Presse commente à peine qu’on apprend que les obsèques ont eu lieu, qu’on ajoute ces quatre-là aux 24 autres depuis janvier.

Assassinés vers 16h30, deux des quatre victimes ont été inhumés le soir-même, les deux autres l’ayant été ce matin.

Il s’appelaient Elisha Anteman, 18 ans, Harel Masood, 21 ans, Ofer Fairman, 63 ans, Shmuel Mordoff, 17 ans.

Les obsèques d’un Juif doivent être organisées dans les plus brefs délais.

Selon la tradition juive, le corps du défunt doit être purifié pour sa préparation à l’au-delà. Très délicate, celle-ci (la Tahara) est confiée à la Hevra Kaddisha. C’est un rituel qui consiste à déshabiller le corps, puis à le débarrasser de toutes ses impuretés en le trempant généralement dans un mikvé, un bain utilisé pour les rites de pureté. D’après la croyance, ce nettoyage mortuaire permet de libérer l’âme du corps. Pratiquée en silence dans une pièce isolée de tous par respect pour le défunt, la Tahara peut être aussi accompagnée de psaumes et de prières.

Après avoir été enveloppé dans un linceul blanc (le Takhrikhim), le corps est mis en bière, c’est-à-dire qu’il est posé sur le dos au fond du cercueil, sur une couche de paille, et ne sera plus touché, désormais exposé à sa famille. Selon les coutumes, il est autorisé de verser un peu de terre d’Israël sur le corps. Les membres de la Hevra Kaddisha se relayent ensuite pour veiller sur le défunt juif, en lui chantant des Psaumes jusqu’au jour de l’inhumation. Les membres de sa famille peuvent une dernière fois le regarder, mais ne peuvent ni l’embrasser ni le toucher.

Enfants portant la kippa

La cérémonie a lieu au cimetière, sans passer par la synagogue. Pendant l’enterrement juif, le rabbin prononce l’éloge funèbre pendant que le cercueil est placé dans la tombe. L’un des proches prononce le Kaddish, prière qui glorifie Dieu. Pour manifester leur tristesse, les sept parents les plus proches du défunt (appelés aussi les « onens ») pratiquent le “rite de la déchirure”, en déchirant leurs vêtements au niveau supérieur de leur poitrine, près du cœur. Ce n’est qu’ensuite que l’enterrement juif à proprement parler commence. C’est une étape obligatoire et sacrée qui offre à l’âme le bonheur éternel.

Après les obsèques au cimetière, l’assistance doit se laver les mains, mais sans les essuyer, en signe de contact durable avec le défunt. Un repas composé d’aliments ronds (tels que des œufs, ou des olives) est partagé, renvoyant au cycle de l’existence, et rappelant à tous que la vie continue.

Le deuil après l’enterrement juif

Les rituels ne s’arrêtent pas à l’inhumation du défunt. Il incombe aux “onens” de réaliser un certain nombre de pratiques durant la période du deuil. Une période de trois étapes qui s’étend sur douze mois.

La première semaine : « Chive’a »

Les sept premiers jours, à compter du jour de l’inhumation et en dehors du jour de Chabbat, il leur sera interdit de Sortir de la maison, sauf pour aller à la synagogue, Travailler, Se raser, Se laver et laver leurs vêtements, Étudier la Torah, Avoir des relations conjugales, Se vêtir du cuir.

Durant cette première semaine, une veilleuse reste allumée, et les miroirs restent recouverts.

Le premier mois : « Chelochim »

Le mois suivant inhumation, les règles sont plus souples au niveau de l’habillement et de la toilette. Cette période interdit Le mariage, Le port de nouveaux vêtements, Les salutations très chaleureuses.

Durant l’année du deuil

Les onze mois qui suivent, les enfants et petits-enfants du mort devront se rendre matin et soir à la synagogue pour prier pour le repos de l’âme de leur géniteur en récitant le “kaddish”, une louange à Dieu.

Après la période de deuil

Une fois la période du deuil terminée, le défunt n’est pas oublié. À chaque anniversaire de sa mort (et non pas celui de son inhumation), tous les proches du défunt se rassemblent et organisent une cérémonie de prière pour célébrer sa mémoire.

À savoir

  • Si le juif décède en France et que la famille opte pour un rapatriement du corps en Israël, des mesures ont été prévues à cet effet. Le transport du défunt vers la terre sainte est assuré par un vol du soir si le décès a eu lieu le matin même.
  • Un défunt doit être enterré au plus tard dans les trois jours qui suivent son décès.
  • La crémation est formellement interdite, tout comme le don du corps à la science, ces pratiques étant considérées comme un signe d’irrespect au corps.
  • Le don d’organes n’est également pas autorisé, sauf s’il permet de sauver une vie humaine, avec bien évidemment le consentement de la personne décédée, de son vivant.
  • Une cérémonie d’obsèques juives doit être des plus sobres : le cercueil du défunt, comme le linceul, se choisit sans ornement. On ne dépose ni couronne ni bouquet de fleurs sur la tombe du défunt. De plus, il est fortement déconseillé de montrer quelconque signe de richesse de la part de l’assistance (bijoux, vêtements chers).

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