Hassan Diab, FPLP-OS, coupable absent, Salah Hamouri, FPLP, ancien détenu, bien présent
Quarante-trois ans après les faits, Hassan Diab (affilié FPLP-OS) a été jugé coupable de l’attentat à la bombe devant la synagogue de la rue Copernic, le premier attentat anti-juif depuis la deuxième guerre mondiale. Condamné in absentia à la réclusion criminelle à perpétuité, Diab, chargé de cours de l’Université Carleton (Ottawa, Canada), est visé par un mandat d’arrêt. Les autorités canadiennes s’engagent à étudier le dossier avant de se prononcer sur une éventuelle extradition.
Salah Hamouri, lui, est bien présent aujourd’hui en France. Multirécidiviste, condamné pour ses activités au sein du FPLP, notamment sa participation à la préparation d’un attentat contre le grand rabbin Ovadia Yosef, Hamouri a été privé de son droit de résident et expulsé d’Israël.
Extradé une première fois en 2014 après maintes péripéties, Hassan Diab a passé trois ans en prison avant de bénéficier d’un non-lieu en 2018 pour manque de preuves. Accueillant Diab en martyre à son retour au Canada, le premier ministre, Justin Trudeau, a déclaré : «Il n’aurait jamais dû subir cela ».
Le président d’Amnesty International France pleurniche dans les colonnes du Monde. Jean-Claude Samouller est scandalisé par les entraves à la liberté d’expression, notamment la liberté de présenter dans diverses salles municipales des conférences de Maître Salah Hamouri, « champion des droits de l’homme », tout en signalant qu’on a toujours trouvé d’autres salles pour ces conférences consacrées à la dénonciation de l’apartheid dans l’État juif, « juridiquement établie ». Sans se rendre compte de l’ironie, le président d’AI France se plaint, du « déchaînement de haine et de menaces parce qu’elle [AI] a qualifié d’apartheid’ le système de répression de l’État israélien à l’égard des Palestiniens ».
Amnesty International Canada a figuré en bonne place dans la manifestation de soutien à Hassan Diab, organisée devant le Monument aux Droits de la personne à Ottawa. L’avocat de l’intéressé, Donald Bayne, a déclaré sans nuance : « Les preuves établissent son innocence et pourtant on l’a condamné ». Diab dit vivre « une situation kafkaïenne ». Il ne manquait plus que cela.
Amnesty International France maudit le système judiciaire israélien, qui a jugé Hamouri. Amnesty International Canada méprise les juges de la Cour d’assises spéciale française, convaincus sans l’ombre d’un doute de la culpabilité de Hassan Diab, qui l’ont condamné à la peine maximale.
Et pourtant
La demande, en 2021, d’un nouveau procès s’appuie en grande partie sur des preuves déjà présentées contre Hassan Diab dans la foulée de l’attentat, étayées par des renseignements supplémentaires, mais elle s’explique surtout par un changement de mentalité et par la détermination de quelques juges courageux ainsi que du Parquet. Il faudrait lire en détail l’exposé publié par infoequitable, la chronique de Richard Prasquier et, bien entendu, le livre de Clément Weil-Raynal, “Rue Copernic, l’enquête sabotée, 1980-2023”.
On se le rappelle : l’auteur de l’attentat commis il y a 43 ans devant la synagogue de la rue Copernic était affilié au FPLP. Aujourd’hui, le FPLP est enfin désigné comme organisation terroriste, mais le déni des liens entre le FPLP et les ONG palestiniennes dans son sillage, perdure. L’Etat d’Israël a documenté ces liens pour justifier le retrait d’autorisation de plus d’une douzaine d’ONG. Les chercheurs de NGO Monitor, se basant sur open sources, ont élaboré et amplifié cette documentation. Mais [voir notre reportage Clair comme de l’eau de roche] les ministres des relations étrangères de l’UE n’ont pas réussi à assimiler cette information et à agir en conséquence. Les pays européens, collectivement et individuellement, se heurtent à des obstacles sourds et aveugles par eux-mêmes imposés, ainsi qu’aux pressions exercées au nom des droits de l’homme !
Cachez ce lien …
Prenons l’exemple du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra, rédigé par le ministre de l’intérieur Gérard Darmanin et justifié par des accusations gravissimes. Le Collectif ayant contesté en référé, la dissolution est suspendue par le Conseil d’Etat. Dans son analyse du décret, Vincent Chebat, de NGO Monitor, s’interroge sur le décalage entre la volonté ferme du ministre de l’intérieur et les réticences difficilement explicables du Conseil.
L’analyse précise : « Le Collectif Palestine Vaincra (CPV) est un groupement de fait basé à Toulouse qui revendique ouvertement son partenariatavec le Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation terroriste désignée comme telle par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et Israël. Depuis le mois de février 2021, le CPV apparaît sur les listes des organisations terroristes et associations non autorisées du Ministère israélien de la Défense ». Or, note Chebat, le lien entre le CPV et le FPLP n’est pas précisé dans le décret. Dans l’attente de la décision du Conseil d’État, le gouvernement est bloqué, est bloqué, sans la possibilité de relancer la procédure de dissolution qui, par ailleurs, exigerait de nouvelles justifications.
Les autorités allemandes sembleraient vouloir éventuellement se débarrasser du Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network. Mais ne se décident pas. Elles ont déjà trouvé de bonnes raisons de le faire en mai 2021, quand des manifestants ont crié « Mort aux Juifs », un slogan particulièrement fastidieux aux oreilles de Berlin. L’expulsion de la manifestation de nombreux participants en raison du non-respect des règles « Corona » ne suffisant pas, la police a déclaré la dispersion. Les policiers ont été violemment agressés. En 2022 et encore cette année, ça recommence de plus belle. Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun-Union Européenne, s’adressant à un rassemblement devant le Parlement européen à Bruxelles en octobre, avait appelé à la défaite d’Israël, de l’UE, des Etats-Unis, et du Canada, ces deux derniers étant des « implantations sur le dos des peuples noirs et indigènes ».
Selon le Ministère de la Défense israélien, Samidoun, dont l’objectif officiel est d’assister les prisonniers palestiniens à se faire libérer, sert en fait de façade pour le FPLP à l’étranger. Il très actif dans la diffusion de la propagande anti-israélienne du FPLP ainsi que dans la collecte de fonds et le recrutement de militants, qui complètent la lutte terroriste armée et violente du FPLP contre Israël.
Quels que soient leurs acronymes, toutes ces sociétés de « bienfaisance »sont animées d’une seule et même motivation : la haine génocidaire du Juif.
Combien de Juifs et de « Français innocents » [dixit Raymond Barre] devront être blessés, mutilés ou tués avant que les nations du monde libre coupent le robinet du financement et les bannissent de la place publique ?
© Nidra Poller
Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972, est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans Commentary, National Review Online, NY Sun, Controverses, Times of Israel, Wall Street Journal Europe, Jerusalem Post, Makor Rishon , Causeur, Tribune Juive, Pardès …
Elle rédigea longtemps le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour la newsletter d’ELNET.
Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)
J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.
Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).
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