Netanyahou: “Je ne suis pas prêt à déchirer le peuple israélien en morceaux”

Benjamin Netanyahou annonce la suspension du projet de réforme judiciaire

Annoncée puis reculée puis reportée, l’allocution de Benjamin Netanyahou vient d’avoir lieu et assurément elle emplira d’une joie mauvaise les ennemis d’Israël: c’est que le PM vient d’annoncer à ceux qui étaient proches de l’orgasme à voir les Juifs se déchirer qu’il allait geler l’adoption de la réforme judiciaire jusqu’à l’été prochain, et ce dans l’objectif de parvenir à un compromis: “Je ne suis pas prêt à déchirer le peuple israélien en morceaux”, a déclaré Netanyahou, dont le discours était attendu, guetté, espéré, craint, et que “notre” pays se trouvait confronté à une crise sociale et politique sans précédent, avec, en point d’orgue, la grève générale décrétée par la Histadrout et de laquelle TJ vous a parlé tôt ce matin.

“Nous n’avons pas le droit de nous battre entre frères. Nous sommes dans une crise qui met en danger l’unité fondamentale de notre pays. Hier j’ai pris connaissance de la lettre de Benny Gantz appelant au dialogue et je lui tends la main aujourd’hui. Je veux donner une chance à de véritables négociations et j’ai donc décidé de suspendre les deuxième et troisième lectures du projet de loi jusqu’à cet été.”

Il ne s’est pas dédit, celui qui a, -rappelons-le-, été élu. Persuadé que la majorité des Israéliens comprenaient la nécessité d’une réforme judiciaire, il n’a pas renoncé, déclarant même qu’il continuerait dans cette voie “pour laquelle il avait été élu”, mais actant que la recherche d’un consensus devait être un préalable.

Mieux? Il a ajouté qu’il était “fier et ému de voir les Israéliens descendre dans la rue pour affirmer leurs convictions”.    

Pour info, la suspension du projet de réforme jusqu’à l’été avait été annoncée un peu plus tôt par Itamar Ben Gvir, Chef du Parti “Force juive” et ministre de la Sécurité nationale.

Itamar Ben Gvir himself. Le gars qui menaçait de faire tomber le gouvernement si Netanyahou renonçait à la réforme…

Eh bien. Les deux hommes sont parvenus à un “accord” dans la journée, accord stipulant certes que dans le cas où aucun compromis ne serait trouvé autour du projet de loi d’ici l’été, il serait adopté de manière unilatérale. 

Soyons ce soir Fiers et heureux de voir un Benny Gantz, dirigeant du Parti d’opposition Union nationale, saluer l’annonce de la suspension du projet de réforme tout en félicitant les manifestants pour leur détermination et en se déclarant “prêt à entamer le dialogue avec le cœur ouvert”.  

En ajoutant que tout en continuant à s’opposer au gouvernement, il soutiendrait “toutes ses initiatives visant à protéger l’Etat de droit et la démocratie”: “C’est par le dialogue et le consensus que nous parviendrons à résoudre certaines questions qui n’ont pas trouvé de solution depuis la création de l’Etat”. Je ne veux pas que nous nous battions, mais que nous vivions tous ensemble dans un pays libre, démocratique, libéral et sûr”.  

Ce soir, le président Herzog a à son tour salué l’annonce de Benjamin Netanyahou et exhorté à “un dialogue honnête, sérieux et responsable qui calmera les esprits et apaisera les flammes”, et qualifiant “la Maison du Président de demeure du peuple”, “d’espace de discussions, dans le but de sauver notre bien-aimé État d’Israël de la crise profonde dans laquelle il se trouvait”.

La honte

Je vous le disais: certains savoureront cette joie mauvaise à voir le peuple juif préférer le compromis, voire l’attentisme, à la guerre: À titre d’exemple, Ouest France et son titre, évoquant un “Nétanyahou prêt à tout pour éviter la case prison”.

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Lucides, le peuple juif sait que si rien n’est réglé, l’essentiel est acte: choisir avant tout de refuser … cette “guerre des Juifs” qui fait jouir nos ennemis.

Pour ma part, j’aimerais qu’une telle “Union” soit le symbole de la France, et qu’un Président français prononce un jour les mots d’un Netanyahou.

Esti? Et si c’était “aussi ça”, “être juif?”

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Sarah Cattan