Michel Dray. On pend en Iran. On décapite au Qatar. J’accuse cette société du prêt-à-oublier à ne penser qu’à son bout de gras

                                  

Les masques à oxygène sont trop grands pour leurs petits visages. Des écolières iraniennes sont attaquées avec un mystérieux gaz depuis plus de 3 mois. Les chiffres ont augmenté de façon exponentielle ces derniers jours. Aujourd’hui, le dictateur Khamenei a déclaré : “Il y a certainement des mains derrière ce crime” ; oui, mais la main de qui ? “Lettres de Téhéran

A mon admiré professeur de philo, Monsieur Feuillard, à qui je dédie cet article 

                  Déjà presque quarante-cinq ans (une existence). Des hommes et des femmes nés en Iran, cette prison à ciel ouvert -(sans le savoir)- ayant vécu sous la surveillance constante de ceux qu’ils ont appelé des pâsdaran, gardiens de “leur” révolution, mais que dans les camps de la mort nazis on appelait des kapo (1)  ; bref des hommes sans foi ni loi, des assassins pour qui Dieu est une illusion d’optique, des meurtriers à la petite semaine prêts à battre une femme à mort, des enfants maudits de Mengele pour qui empoisonner un enfant n’est pas plus grave que de marcher sur une merde. Ce pays, cet enfer, cette géhenne, cette terre froide c’est l’Iran. 

“Le 11 février 1979, vers 21 h (2) on a entendu les premiers cris. Un long hurlement modulé du fond de la gorge : Allah Akh Bar. Sur tous les toits de la ville, du nord au sud, ce n’était plus qu’un cri de ralliement, mais une musique pure; fondamentale, venue des origines, belle comme le chant des loups. Le cri de la guerre sainte retrouvait dans la nuit, brisé de loin en loin, par les rafales de fusils-mitrailleurs, son énergie libératrice”.  

Ce texte vieux de près d’un demi-siècle n’émane pas de quelque mollah enfumé de Haschich  (3) en pleine lévitation transcendantale mais d’un journaliste français, Serge July, qui décrit avec force poésie mirlitonesque le règne du fils naturel d’Hitler. On savait que le Shah d’Iran n’était pas un tendre, loin de là, mais peut-on avoir fût-ce une once de pitié contre ces nazis déguisés en Belphégor ? Les mollahs ont le cerveau dévoré par la haine. Ils détestent la liberté.  Ils ne vivent que pour pourrir l’humanité.  

                  Bref, vivre c’est interdit.

                  Serge July pouvait ergoter, se la jouer Malraux de pacotille : la seule chose qui reste de cet homme c’est son soutien pour Sartre, dont tout le monde sait aujourd’hui qu’il détestait les Juifs, que ses actes de « résistance » c’était d’écrire sur une table du Café de Flore pendant que les Français faisaient la queue devant les magasins, Sartre qui n’écrivait pas si bien que cela (4), dont la femme ne se privait pas pour émettre sur “Radio Paris” (5). Sartre, cet être immonde, qui a trouvé le moyen de se faire une place dans le comité dépuration de 1945 — comme quoi on n’est jamais mieux servi que par soi-même — Enfin pour ce qui reste à vomir de lui, rappelons à quel point il était heureux du massacre de Munich…

                  Ne croyez pas que je sois hors sujet. Loin de là. Des July, des Foucault, des Sartre, des Khomeny, il y en a eu plus qu’à leur tour et j’ai bien peur que d’autres suivent : je n’ai pas le cœur à l’optimisme. l’Iran est le dernier endroit où le diable s’éclate en toute liberté et pourtant ce qui se passe là-bas n’empêche pas les honnêtes gens de dormir. A croire qu’il n’en reste plus beaucoup, d’honnêtes gens, car tout le monde dort sur ses deux oreilles. Le volcan se réveille mais on est sourds comme des pots.

                  D’accord il y a la réforme des retraites (avec raison) généralement défendue par ceux-là même qui le plus souvent ont largement dépassé les 64 ans… Et je ne parle pas de nos chers élus (LFI compris) qui ne mouftent pas sur leur «grasses » retraites. Les syndicats qui ne représentent que leur ombre se fichent pas mal de la retraite des “autres”, ce qui importe à leurs yeux c’est de montrer qu’ils sont 1 000 000 dans la rue et dix adhérents dans le privé (6)

                  Ne pensez pas que je sois hors sujet. Les empoisonnées iraniennes, ces gamines dont le seul crime est d’être nées chez les mollahs, (chez nous un mollah c’est un crachat, ce qui revient au même d’ailleurs). Et que dire des pendus par les grues dont le seul crime fut de vouloir vivre comme des hommes et pas comme des lèche-mosquée(7). Et que penser du courage de ces femmes lapidées dont le seul crime fut d’aimer…

À tous, je suis comme ces antifascistes des années trente qui s’époumonaient : “No pasarán”  

                  À tous, je suis comme ces antifascistes des années trente qui s’époumonaient : “No pasarán”  

                  Pourtant nos enfants vissés devant leur télé seront les premiers à vous dire (entre deux spots ou clips à la con) “C’est du passé tout ça”. Aujourd’hui tout le monde s’en tamponne le coquillart. Chez nous, on manifeste pour un oui ou pour un non, on gueule pour la retraite à 64 ans, (avec raison) Chez nous, chaque mois de juin, on fait la “gay-pride”, et moi qui pour moult raisons déteste les homophobes, je suis dégoûté par ce carnaval où on se trémousse, où les affaires marchent bien, où les terrasses sont pleines à craquer, alors que du 1er janvier au 31 décembre on décapite au Qatar, on pend en Iran, on fouette au sang au Pakistan, on égorge en Afghanistan celui ou celle qui aime quelqu’un de même sexe. Chez nous on se trémousse en string made in Rio : tout va bien dans le meilleur des mondes. Comme dit Sansal : “Tout est sous contrôle”.(8)

                   Si j’avais le talent de Saint-Ex je dirais à ces crachats ambulants que sont les mollahs et les ultra quelque chose (à vous de mettre l’épithète que vous désirez) : S’il te plaît dessine-moi un loup. Et ils se dessineront sans problèmes. 

                  Je ne serai jamais hors sujet quand il faudra défendre mon frère humain. Jamais. Je suis fier de ma culture juive et cette fierté je ne la dois à personne parce que je n’ai pas cherché à naître juif. Ma seule fierté je le dois à mon prof de philo qui me disait (je m’en souviens encore) : “Dans cette classe je ne vous apprendrai que l’esprit critique. Le reste vous l’oublierez”. Je n’ai oublié ni l’esprit critique ni la philosophie. Alors oui je suis malheureux parce qu’en Israël une commission a voté pour le rétablissement de la peine de mort, parce qu’en Iran on empoisonne des gamines iraniennes, qu’on pend des gosses, et moi qui ne suis pas religieux mais noyé dans une spiritualité que seuls les gens libres sauront comprendre, sachez que les mots qui me sortent ne sont que vomissures alors que  j’aurais aimé écrire une fable.  

                  J’accuse les USA d’avoir lâcher le Shah d’Iran au profit du fils d’Hitler.

              J’accuse VGE -Que les vers le bouffent avec dégoût- d’avoir donné refuge au fils d’Hitler.

                  J’accuse les hommes de ce siècle de n’avoir rien compris des horreurs d’Auschwitz.

                  J’accuse en novembre 2015 ces bandes d’hypocrites d’être “TOUS CHARLIE”, même ceux qui n’avaient jamais acheté ce magazine qu’ils traitaient même d’antisémite. Personne en revanche pour dire “NOUS SOMMES TOUS DES HYPER CACHER”. Là,  ça risquait de faire désordre. 

                  J’accuse encore les impuissants du G20 de se coucher devant un baril de pétrole et de se bourrer de caviar d’Iran  alors qu’un enfant est train d’appeler sa mère alors qu’il est étranglé par les mollahs : ça met vingt minutes, l’agonie d’un étranglé ! 

                  J’accuse Bruxelles, ce Conseil d’Administration, tellement  “libéral” qu’il nous prive de  liberté, je l’accuse donc d’islamiser note enfants avec l’argent qu’on ferait mieux de donner aux agriculteurs et pas à la grande distribution et à leur pseudo “panier anti-inflation”  tout bénef pour leur marque.    

                  J’accuse cette société du prêt-à-oublier à ne penser qu’à son bout de gras avant de se souvenir que l’École c’est appendre, comprendre et vivre libre. Il est là le dur métier d’homme. Il faut admettre que nous sommes des êtres d’esprit, pas des tueurs. C’est ça être un homme.  

                  Certes je ne prétends pas au génie d’un Zola mais il fallait que ça sorte. (Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis orgueilleux : c’est la seule pointe d’humour que je m’autorise)   

                  Sachez que  demain si on attaque en justice “TJ” pour diffamation, c’est moi qu’il faudra attaquer et non pas ce journal qui n’a jamais censuré le moindre de mes coups de gueule.                             

                  Je vous attends de pied ferme, Messieurs les censeurs.

                                                                                                                                              © Michel Dray

Notes

  • 1. Nom  donné aux surveillants (détenus d’ailleurs) dans les camps nazis
  • 2. Heure maléfique de l’arrivée du fils d’Hitler en Iran
  • 3. “Haschich” est un mot arabe qui a créé le mot “assassin”
  • 4. Simone de Beauvoir corrigeait tous ses textes tant il y avait  de fautes
  • 5. “Radio Paris” était une radio collabo. On se souvient de la blague de Pierre Dac qui disait: “Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand…” 
  • 6. Ça serait intéressant de connaître le salaire de Martinez à la CGT. A mon avis pas au SMIC
  • 7. Que l’Imam de Drancy m’excuse. Je pense aux autres, les faux imams. J’ai trop de respect pour vous, Imam Chalghoumi. 
  • 8. Une phrase en exergue de “2084: la fin du monde”. 

Historien, Analyste en géopolitique méditerranéenneMichel Dray travaille depuis de longues années avec des universités, des écrivains, des acteurs de la société civile et des chercheurs dans le cadre d’un Think Thank hors des Réseaux sociaux sur les analyses géopolitiques en Méditerranée. Il fut en 2021 Président du Jury du “Festival International de Cinéma et Mémoire commune” au Maroc.     


Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

1 Comment

  1. Cher Mr Dray ,
    Les maitres de l europe , les possedants qui nous gouvernent , sont mouillés jusqu aux oreilles avec le fric des mollahs , comme les possedants de l allemagne de 1933 l etaient avec Hitler , qui avait remis les prolos au boulot et rempli leurs caisses .
    Les medias sont aux ordres de nos maitres et donc obeissent aux regles edictées par l establisment , on nous bassine avec des inepties ( il faut regarder un journal televisé français une fois dans sa vie pour comprendre le mot ” abrutissement ” de masse ) et les moutons regardent dans la direction voulue .

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*