Liliane Messika. Belgique, patrie du surréalisme, jusqu’en politique

Pendant la dernière semaine de 2022, dans la cour du Parlement fédéral belge, une exposition a présenté l’inhumanité d’Israël.

Elle s’intitule “Ce n’est pas une façon de traiter les enfants”.

Pourquoi les Juifs se sentent-ils visés par une communication humanitaire ?

Le jour même de l’inauguration de l’expo, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique a demandé aux présidents des deux chambres (correspondant à notre Assemblée nationale à et à notre Sénat) de retirer l’exposition de photos sur la détention de mineurs palestiniens par Israël. 

Du fait qu’elle “contient des allégations intentionnellement décontextualisées” contre Israël et révèle le  militantisme haineux et dogmatique” de ses organisateurs, il s’agit, à ses yeux, “d’une importation inacceptable du conflit très complexe qui prévaut au Moyen-Orient”.

Dans une exposition avec un tel intitulé au pays de Marc Dutroux, le public était, en effet, en droit de s’attendre à autre chose qu’une diabolisation exclusive de l’État juif… 

S’il s’agit des atteintes aux droits des enfants en général, elles sont légion dans sa région, en particulier dans le camp palestinien[1]. Or, aucune d’entre celles-ci n’est mentionnée dans l’exposition. 

Toujours en train de râler, ces Juifs…

Dans une lettre de protestation auprès d’Éliane Tillieux, Présidente de l’Assemblée nationale belge, l’Ambassadrice d’Israël a écrit au sujet de cette omerta : “L’utilisation de mineurs pour le terrorisme est si courante que certaines années, comme en 2016, 40% des attaques terroristes ont été commises par des mineurs”. Elle a joint à sa lettre une vidéo de l’enseignement au combat et de l’endoctrinement au martyre que subissent les enfants dans les camps de vacances du Hamas, qui gouverne Gaza.

Mme Tillieux s’est défendue : l’expo a un “objectif principal humanitaire” et elle a été initiée par la branche belge de l’ONG “Defense for Children International”, soutenue  par les autorités publiques belges.

Reconnaissance des donateurs ne rime pas avec innocence du récipiendaire : en octobre 2021, “Défense des Enfants International – Palestine (DEI-P)”” a été classée comme organisation terroriste par Israël. L’accusateur a fourni des preuves que  plusieurs des employés et administrateurs de cette ONG servaient de paravent fiscal au FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine, classé terroriste par les États-Unis, l’Australie et l’Union européenne, entre autres. 

Les organisateurs de l’expo sont présumés exemplaires

Israël n’est raciste qu’aux yeux de ceux qui haïssent l’État des Juifs. Itamar Ben Gvir, nouveau ministre de la Sécurité intérieure du gouvernement Netanyahou, a pourtant été clair : “Je ne déteste pas les Arabes, je déteste les terroristes[2]“. Mais les antisionistes ne veulent surtout pas le savoir. Ou alors, une hypothèse qui fait dresser les cheveux sur la tête, sauf chez les chauves, bien entendu : les palestinolâtres considèrent-ils, eux, tous les Arabes comme des terroristes ?

Ce qui est sûr, c’est qu’en France, TOUS les Palestiniens sont considérés comme des innocents et des victimes. Pour les Palestiniens, en revanche, tous les Israéliens sont considérés comme des Juifs, donc à abattre. En témoigne une affaire qui a secoué la communauté druze d’Israël le mois même où avait lieu l’exposition à Bruxelles. 

Les faits ne démontrent pas ce que disent les médias

Tout tournait autour d’un jeune Israélien druze, Tiran Pero, âgé de 18 ans et originaire de Daliat el Carmel. Il était hospitalisé à l’hôpital de Jénine à la suite d’un accident de voiture. Le 23 novembre 2022, un commando armé du Djihad islamique avait fait irruption dans sa chambre d’hôpital, l’avait débranché de son respirateur artificiel et avait emporté son corps, sous les yeux de son père[3]

NB : Jénine est située en Cisjordanie. Elle est administrée par l’Autorité palestinienne, de façon complètement indépendante d’Israël. 

Les Druzes sont des musulmans hétérodoxes, pas des bouddhistes. Ils ont menacé d’envahir Jénine et de tuer tous ceux qu’ils y croiseraient, jusqu’à ce qu’on leur rende le corps de Tiran. “Agissant indépendamment des autorités israéliennes, un autre commando druze israélien a bloqué l’autoroute principale et a kidnappé quatre représentants de l’Autorité Palestinienne du village de Beni Naim. Le message qu’ils ont fait passer est que ces personnes mourraient si le corps du jeune Tiran n’était pas restitué. Pour étayer leurs menaces, les kidnappeurs druzes ont fait circuler des vidéos montrant les représentants de l’Autorité Palestinienne enlevés”, a écrit “Mondafrique” sous le titre “On ne plaisante pas avec les Druzes[4]“. Aucun autre média francophone mainstream n’en a parlé, pourtant “Mondafrique” avait raison, la peur a payé : le corps a été rendu. En face, les Arabes kidnappés ont été libérés et Tsahal, de son côté, a rouvert les deux points de passage proches de Jénine, qui avaient été fermés pendant l’incident. 

Si les Juifs avaient agi aussi brutalement (et efficacement), l’ONU aurait déjà voté une Résolution les condamnant et une expo aurait été montée à Genève pour stigmatiser leur violence… Ah, non, c’est vrai, l’expo existait déjà avant.

Ce qui va sans dire va encore mieux en le disant : dans les médias français mainstream, Tiran Fero est persona non grata.

L’État juif trop bon pour être honnête (et pour mériter une expo belge)

Pendant que les Palestiniens débranchaient le blessé druze pour tuer un Israélien, dans un autre hôpital, des chirurgiens israéliens opéraient un petit Gazaoui de cinq ans, qui souffrait d’une malformation cardiaque. 

Ce petit Amir était le 3000ème enfant palestinien opéré du cœur en Israël grâce à l’association Save a Child’s Heart (SACH, ou Sauve le cœur d’un enfant). “Mon petit-fils a reçu un nouveau cœur. Jamais je n’aurais pensé que ces personnes-là le lui auraient donné et encore moins dans cet endroit[5]“, a déclaré sa grand-mère, qui l’avait accompagné dans l’entité sioniste haïe.

SACH a été créée en 1995, pour améliorer la qualité des soins cardiaques pédiatriques pour les enfants des pays en développement et créer des centres de compétence dans ces pays.

Depuis, 6000 enfants de 65 pays ont bénéficié de la médecine israélienne. Plusieurs étaient des pays du tiers-monde, dont certains n’ont pas de relations diplomatiques avec l’État juif.

Ce qui va sans dire va encore mieux en le répétant : le petit Amir a été, lui aussi, persona non grata dans nos médias.

© Liliane Messika

Liliane Messika

Écrivain, Essayiste, conférencière, traductrice, Liliane Messika est auteur de plus de 30 ouvrages, dont plusieurs sur les conflits du Moyen-Orient. Liliane Messika est membre du comité de rédaction de Menora.info.


[1] Fête de fin d’année dans un jardin d’enfants à Gaza www.youtube.com/watch?v=gM07qFvcTE8 (2’30’’)

[2] https://www.israelhayom.com/2022/10/26/i-do-not-hate-arabs-i-hate-terrorists/

[3] www.jewishpress.com/news/eye-on-palestine/islamic-jihad/update-israeli-druze-boy-was-kidnapped-alive-in-jenin-and-then-murdered/2022/11/23/

[4] https://mondafrique.com/israel-on-ne-plaisante-pas-avec-les-druzes/

[5]  https://lphinfo.com/la-vie-dun-enfant-gazaoui-de-5-ans-sauvee-par-des-medecins-israeliens/

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4 Comments

  1. La Belgique “pays du Surréalisme” est une formule complètement inepte puisqu’en dehors de Magritte aucun grand surréaliste n’était belge. Ils étaient surtout français mais aussi espagnols, italiens, allemands etc…
    En dehors de Magritte, Hergé et Jacques Brel, la Belgique n’a pas produit grand chose de bien.
    Il existe bel et bien un antisémitisme d’Etat en France mais également en Belgique et dans d’autres pays européens.

  2. Comment se fait-il que seule la grand-mère a pu accompagner son petit-fils Amir à l’hôpital en Israël pour avoir une transplantation cardiaque? Cet enfant aurait certainement aimé avoir sa maman auprès de lui.

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