Pierre Lurçat. Affaire Houellebecq : c’est ainsi qu’Allah est grand !

Cher Michel Houellebecq,

En découvrant cette information, j’ai cru lire un passage de votre roman Soumission. « Après avoir rencontré le recteur de la Grande Mosquée de Paris », avec la médiation du Grand Rabbin de France, « l’écrivain va corriger ses propos litigieux contre les musulmans ». J’avais envie de croire qu’il ne s’agissait pas de l’actualité mais d’un de vos livres, et que vous aviez imaginé cette situation, au lieu d’en être le protagoniste. D’aucuns diront que vous avez ouvert la boîte de Pandore, en débattant avec Michel Onfray dans les colonnes de son journal Front Populaire, au lieu de laisser vos personnages faire le sale boulot à votre place. 

Moi aussi, en apprenant que vous étiez poursuivi par le très petit Recteur de la Grande Mosquée de Paris, ma première réaction fut de me dire, « Quel courage ce Houellebecq ! ». C’est pourquoi l’annonce du compromis tissé par l’entremise du Grand Rabbin Korsia m’a semblé tout d’abord être une issue déplorable, de laquelle personne ne sortirait grandi, sauf peut-être le nom d’Allah (comme disait le regretté Alexandre Vialatte). Et puis, en y réfléchissant à deux fois, j’ai pensé que vous aviez eu raison d’accepter ce compromis qui, même s’il n’est pas très glorieux, a au moins le mérite de vous laisser hors d’atteinte des djihadistes de tout poil, ceux qui manient la kalachnikov et ceux qui traînent les écrivains dans les prétoires. 

Car voyez-vous, cher Michel Houellebecq, il est très difficile de gagner ce genre de procès. Le djihad judiciaire (puisque c’est de cela qu’il s’agit) joue sur du velours, car les juges vivent dans le même monde que nous, et ne sont pas plus que nous protégés contre les atteintes des djihadistes. Un mauvais compromis vaut mieux qu’un mauvais procès, surtout lorsque le plaignant est le représentant d’une religion qui manie alternativement le sabre et le Coran et qui assoit chaque jour un peu plus son emprise dans notre pays, comme vous le savez mieux que moi.

Bien entendu, vous auriez pu faire le choix inverse et risquer de devenir, dans le pire des cas un nouveau Salman Rushdie, et dans le meilleur, un nouveau Georges Bensoussan. Ce dernier pourrait vous en dire long sur l’impartialité des juges et sur leur compréhension pour les arguments des défenseurs attitrés de l’islam en France. C’est sans doute ce qu’a dû vous dire le Grand Rabbin Korsia, qui est lui aussi expert en matière de dhimmitude, même s’il n’a pas vécu dans un pays arabe.

Vous avez donc sagement accepté ce compromis et je vous en félicite. Vous êtes trop précieux à vos lecteurs pour risquer de les priver de votre plume, qui est une arme tout aussi redoutable que la kalachnikov des émules d’Allah. Retournez donc à votre table d’écrivain et laissez tomber cette idée quelque peu farfelue de devenir le personnage de votre roman. Vous avez mieux à faire en restant « protégé » derrière le mince voile qui sépare encore la réalité du roman et en jouissant du privilège de l’écrivain, qui peut dire ce qu’il veut, sous couvert de fiction. Continuez d’écrire pour notre bonheur à tous, et comme disait ma grand-mère, « que nos ennemis s’étouffent » en vous lisant.

© Pierre Lurçat

http://lettresdisrael.over-blog.com/2023/01/affaire-houellebecq-c-est-ainsi-qu-allah-est-grand.html

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