René Seror. La Coupe du monde de football: une Finale magnifique et cruelle

Il faut cesser d’hystériser tout ça!
Nous avons tous palpité pendant la rencontre. 
75 a 80 minutes pendant lesquelles les Bleus croyaient que tout le monde “il  est beau et gentil”.  
En réalité, ils ne jouaient pas. 
Ils étaient pris à la gorge par un jeu offensif et violent. 

Néanmoins, ce sera une Coupe du monde qui se termine en apothéose, avec une finale magnifique et cruelle. 
Dans un monde de justice, il y aurait 2 coupes et les finalistes seraient déclarés ex-æquo. 

Rien n’est plus injuste que ces tirs au but, quand les gars ont 2 heures d’efforts dans les jambes. 
J’imagine les spasmes et l’adrénaline de celui qui tire. 

C’est maintenant l’heure du bilan d’un événement sportif qui aura fait tourner toutes les têtes. 
Tout d’abord, nous dirons que le football qui devait sortir abimé de cette coupe du monde sort de cette compétition plus fort que jamais. 

Dimanche soir, ce sport a montré des ressources dramaturgiques comme seule la fiction peut en offrir. 
Aucun film, aucune série, aucun roman n‘offre un tel suspens. 
Pendant tout le Mondial, j’ai eu une pensée pour cette gauche qui boycotte à tout prix. 
Je me suis demandé s’ils ont cherché à connaître les scores par les clameurs de la rue ou aux cris des voisins à chaque but marqué?
Cependant, s’ils ont regardé les matchs en cachette, personne ne leur en veut, parce qu’il était impossible de ne pas céder à la tentation. 

Alors maintenant, comment mesurer les effets politiques et sociétaux?
Constatons déjà que si les gens aiment le football, c’est parce que c’est un moyen d’échapper à la morosité du quotidien. 
Or, on n’a jamais réglé des problèmes de société avec un ballon. 
Le football peut être regardé comme une métaphore. 

Que nous dit ce magnifique enthousiasme autour de l’Équipe de France?
Il rappelle un attachement oublié parce que méprisé!
L’attachement patriotique. 

Exprimait-il la fierté d’appartenir à une nation à travers 
-un hymne? 
-un maillot?
-Un drapeau? 
-Une équipe?
C’est un droit fondamental. 

Et cette fierté est souvent freinée 
-par le déclin  économique,
-par la repentance historique 
-parce que l’idée que la France est une trop petite nation pour être souveraine

En sport en général et en football en particulier, pas de souveraineté partagée, pas de grand ensemble européen!
Le football nous rappelle, certes de façon superficielle mais réelle, que l’être humain s’attache d’abord 
-à une territoire
-à une histoire
-à une géographie
-à une langue
Beaucoup plus qu’à des marques commerciales ou qu’à un système de valeurs. 

Ce qui est frappant, c’est de voir les politiques aller chercher chez les sportifs les éléments de légitimité qui leur manquent!
Quand Macron met en scène de façon insistante sa relation avec Mbappé, c’est limite pitoyable!
Cette mise en scène un peu forcée est un signe de “pipolisation” du pouvoir. 

En fait, le profit politique du président supporter reste bien mince. 
Depuis 1998 et la première grande victoire de la France, on peut mesurer les effets politiques de ces instants sportifs: ils sont très faibles. 
Le football, c’est un peu les vacances. 
Un bonheur simple pendant un temps donné. 
Mais quand l’heure de la rentrée arrive, la réalité plus dure reprend ses droits!
Alors elle siffle la fin de la partie.
© René Seror

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2 Comments

    • Tout cela ne me fait ni chaud ni froid. Cette coupe du monde au Qatar ne me plaisait pas du tout, c’est rien de le dire, pour de multiples raisons et je m’en suis donc totalement désintéressée.
      Et puis, puisqu’il fallait tout de même un gagnant, je suis contente que ce soient les Argentins car je sais que le football représente vraiment beaucoup pour eux.

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