René Seror. Un RER nommé Désastre

Un RER nommé Désastre!
Dimanche soir, Emmanuel Macron a fait connaître sa grande ambition nationale:
Développer un réseau de RER dans 10 métropoles françaises, afin de tenir “notre ambition écologique”
Il y a de quoi être surpris!
On lui connaissait une préférence pour les autocars, voilà qu’il se découvre une passion pour les chemins de fer. 

Tambouriner comme une merveilleuse nouvelle la généralisation à la France entière du RER, c’est quand même une drôle d’idée. 
Songez que Clément Beaune, le ministre des transports, a salué “des grands projets qui font rêver!”

En toute honnêteté, qui connaît des gens que le RER fait rêver?
Il faut les inviter d’urgence afin qu’ils nous expliquent. 
Certes, nombre de personnes sont emportées par la magie des chemins de fer:
Les exemples ne manquent pas!

Les Frères Lumière, 
Georges Méliès, Antoine Blondin qui disait: “Un jour nous prendrons des trains qui partent…”

Certains sont sensibles à la poésie de ce moyen de transport. Serge Gainsbourg, 
Jacques Dutronc, ou Nathalie Kosciusko-Morizet qui disait que “sous terre, c’était un moment de grâce!”

Mais le RER, pour en rêver, il faut être franchement bizarre, ou ne l’avoir jamais pris!
Pour les utilisateurs de ce moyen de transport, le RER, ce sont des retards, des grèves, de la saleté, des incivilités et souvent de la violence qu’on subit ou que l’on évite en gardant le regard baissé.

Le train de banlieue, dans la vraie vie, ce n’est pas « un TRAMWAY nommé DÉSIR, »
C’est «un RER nommé DESASTRE»
C’est loin d’être un rêve. 
C’est un cauchemar éveillé!

D’aucuns me rétorqueront caricaturer un peu!
Qu’il ne s’agit pas de refaire partout le RER de France, mais de désengorger l’accès aux principales villes. 

Si l’intention est louable, elle ne nous empêchera pas de contester cette vision technocratique d’une France totalement métropolisée, où les villes moyennes meurent à petit feu sur fond de fermeture des petites lignes SNCF!

Ceci étant précisé, et en admettant qu’il est urgent de décongestionner les métropoles, les conditions dans lesquelles  cette annonce a été faite nous interpellent.

Faire état d’un projet de cette ampleur un dimanche, à la sauvette, en bras de chemise, sur sa chaîne YouTube, c’est déjà curieux!


Mais le Président n’a associé à cette vision 
-ni la Première Ministre, que nous croyions chargée de la planification écologique,
-ni le ministre des transports, 
-ni le ministre de la transition écologique,
-ni François Bayrou, le Commissaire  au plan, 
-ni aucun élu local, 
lesquels sont les premiers concernés. 
Il faut croire que ce n’est plus un train de banlieue, c’est un train fantôme. 
Et pour la suite , ça a l’air compromis. 

Sans vouloir à tout prix critiquer les actions de ce président inattendu, on a le sentiment que rien de tout cela ne se fera. 
Cependant, les maires des villes concernées applaudissent des deux mains. 
Et pour cause. 
Mettons-nous à leur place. 
Pour une fois, l’État ne cherche pas à rogner leur budget, au contraire, il leur fait miroiter des crédits. 

Certains ont déjà lancé leur propre projet, pensant qu’il y aura un peu d’argent à récupérer. 
De là à croire ces belles promesses, il y a un pas. 
Pour mener à bien ce genre de grandes réalisations, il faut des années. 
Songez au temps nécessaire pour procéder aux expropriations quand il faudra créer des nouvelles lignes. 
Il faut aussi des milliards, dont personne ne sait, et surtout pas le président, où on ira les chercher. 

En conclusion, que manque-t-il à Emmanuel Macron?
Du temps et de l’argent. 

Il ne manquerait plus que l’on soit obligés de financer un désastre annoncé. 
Quoi que… C’est si courant en Europe!
© René Seror

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