Michèle Chabelski. Chapeau à ceux qui sont en vacances et qui trouvent quelque chose à écrire…

Bon

Mardi

   26 Juillet

  Moi je dis chapeau !!

    Vraiment : chapeau !!

  Quoi chapeau ?

    Ben chapeau à ceux qui sont en vacances et qui trouvent quelque chose à écrire…

  Si, si, y’en a, je vous assure…

  Ils écrivent des choses drôles, des choses intéressantes,  des choses insolites qu’ils voient, qu’ils entendent …

  Même en vacances…

  Ben moi, non…

   Philippe Delerm est le héraut de cette littérature du quotidien, qui fait de la littérature avec les petits riens de tous les jours…

 Moi je fais des grands riens avec de la littérature qui m’effleure à peine la dure- mère et s’échappe avec célérité par l’ouverture que le vent a creusée dans ma calebasse.

   Exemple.

  Le matin, je me lève.

   C’est pas un scoop, car si ce n’était pas le cas, ça signifierait que je suis décédée, et vous n’auriez pas l’heur de lire ces lignes.

  Je me lève donc.

    Quelques sommaires ablutions avant de gagner le restaurant où m’attend un solide petit dej.

   La clientèle étant majoritairement allemande, le buffet offre de roboratives prestations, qui laissent à penser que les clients s’apprêtent à entreprendre de conséquents travaux nécessitant un haut potentiel calorique…

  Ben non.

Ils se préparent essentiellement à poser leur quintal sur un petit transat qui en pleure souvent de douleur …

 Et moi?

  Bah moi, en ashkénaze de longue lignée ukraino polonaise, je crains toujours le pire.

 Le pire étant en l’occurrence l’absence de transat disponible – alors que s’étend à perte de vue une marée de matelas ondulant autour de la piscine et cascadant jusqu’à la plage en s’attardant sur de petites terrasses protégées du vent…

  Non.

Moi j’ai peur de manquer.

  Comme mes aïeux miséreux dans les shtetels où le gouvernement avait interdit aux chrétiens de s’approvisionner dans les commerces juifs, vu  qu’ils avaient, ces  gens sans foi ni loi, tué le Christ…

  Des commerces sans clients, c’est pas bien rentable, voyez-vous…

 Bon…

Mais qu’est-ce que je raconte, moi.

Craintive, donc, pour m’assurer un logis ensoleillé autour de la piscine, je dépose une serviette sur un des transats en prévision de l’exode prussien qui ne manquera pas de s’abattre  dans les heures qui suivent…

 Prudente je me suis munie de deux pinces géantes qui maintiennent le drap de bain menacé par le zéphyr espagnol.

Car les commerçants du cru, finauds, vendent des pinces de la taille d’une moissonneuse batteuse, et s’assurent ainsi un revenu conséquent, eu égard au  nombre de touristes anxieux de perdre leur serviette.

Ma place ainsi sauvegardée, je peux me rendre au p’tit dej.

  Honnêtement.

    C’est de la littérature, ça?

  Même Guillaume Musso n’aurait pas osé…

 Après m’être copieusement sustentée en compagnie de mon amie, qui picore avec délicatesse,  retour à la chambre, enfilage de maillot, ahhhhh!!

 Les miroirs espagnols doivent être fabriqués â Taïwan par des enfants esclaves qui font exprès de les monter à l’envers pour s’insurger contre le gouvernement chinois …

  Résultat, ils étirent la silhouette en largeur et en volume, modifient considérablement la perception du corps humain et font choir le moral au niveau des tongs qui ne rentrent même pas dans ces miroirs honteusement trafiqués…

 Mais bon.

   It’s no use crying over spillt milk

     dit le proverbe bien connu…

  En kilos, en livres, ou en onces, faut empaqueter le tout d’une large chemise et descendre le toaster recto verso en veillant à tourner son transat au rythme du soleil…

  Ohhh!!

Ehh!!!!!

 Attendez…

   Je sais bien que c’est pas le soleil qui tourne. Quand même… vous me prenez pour qui?

  Critique que je te critique, il en restera toujours que chose… hein!!

Vous n’hésitez pas, vous!!!

  Mais  pour suivre scrupuleusement la courbe du soleil, je fais de magnifiques créneaux avec  mon transat en évitant les orteils prussiens alentour qui ne me gratifient d’aucun sourire louangeur ou reconnaissant…

Juste comme ça quoi…

  Ah!!

 Elle est belle l’Europe!!

   Si les Teutons snobent les Français…

    C’est toujours pas de la littérature ?

     Bah, non…

  Vous voyez bien que je n’y arrive pas…

   Alors je le redis:

     Chapeau à ceux qui font des belles lettres avec les vacances…

  Moi je fais surtout de la vacance …

     Que cette journée qui prépare la grande transhumance vous soit active et douce.

  Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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1 Comment

  1. ILS vont partir en vacances, tous ensemble, vers le soleil, en file pas si indienne que ça… je vais être tranquille à l’ombre , dans mon petit jardin lire, regarder les papillons les bourdons, écouter, et les oiseaux qui boivent dans l’écuelle du chien qui n’est plus; espèrer qu’une pluie bénéfique commence à tomber, la nature a soif et je bois de la limonade .

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