Richard Prasquier. Pologne 1942: L’extermination mise en pratique

Le soir du 31 décembre 1941, Abba Kovner, un poète de 23 ans, déclare dans une réunion du Hashomer Hatzair  dans le ghetto de Vilnius (Wilno) que les milliers d’habitants du ghetto raflés quelques mois auparavant ne sont pas dans un camp de travail, mais qu’ils ont été tués (à Ponary), que l’objectif des nazis vis-à-vis des Juifs est de les exterminer tous et que la seule réaction digne est de combattre pour ne pas être conduits à l’abattoir comme des moutons . Kovner mettra ses actes en pratique avec ses idées et dirigera l’un des premiers groupes juifs de combat dans les forêts de Lituanie.

Moins d’un mois plus tard, deux témoignages directs proviennent de deux Sonderkommandos évadés, chargés d’enterrer dans la forêt les victimes de Chelmno, le premier des camps d’extermination confirment ses pressentiments. Le premier est Mordechai Podchlebnik, qui témoignera plus tard au procès Eichmann et dans le film Shoah de Claude Lanzmann, le second est Szloma Bar Winer qui le 7 janvier témoigne dans le ghetto de Varsovie au groupe Oneg Shabbat de Emmanuel Ringelblum.  Il y décrit les cadavres gazés dans les camions. Ceux qui entendent ces témoignages restent souvent sceptiques.

Chelmno se trouve dans le Warthegau, autrement dit dans le Reich allemand. L’installation d’un local d’extermination avait été une proposition du puissant gauleiter local, Arthur Greiser, soutenue avec enthousiasme par Himmler: il s’agissait d’éliminer les Juifs  pour laisser la place dans un district destiné à être vite peuplé par des Allemands. L’entreprise repose sur l’expérience acquise lors du gazage des handicapés mentaux (action T4) et sur l’utilisation par les Einsatzkommandos d’Ukraine de  fourgonnettes de gazage avec usage des gaz d’échappement. Chelmno, qui commença à fonctionner en décembre 1941, élimina en 1942 tous les Juifs du Warthegau. Les Juifs du ghetto de Lodz ne sont pas épargnés, en particulier ceux qui  ont été évacués  à Lodz en provenance du Reich, mais aussi les « bouches inutiles » du ghetto dont le président, Chaim Rumlkowski, l’un des figures juives les plus controversées de la guerre, demanda publiquement en septembre 1942  à la population de livrer ses enfants aux nazis. Strictement organisé pour le travail pour l’Allemagne, le ghetto de Lodz dont près de 100 000 personnes avaient été envoyées à Chelmno en 1942, fut  le dernier ghetto liquidé, en août 1944.

Chelmno ferma en 1943 après le gazage de plus de 150 000 victimes; l’objectif était accompli, Himmler était satisfait et les rapports insistent sur la chaleureuse camaraderie qui régnait à l’intérieur du groupe SS préposé à l’extermination.

Rares  sont début 1942 en Pologne les Juifs qui ont pris conscience de la signification ultime des malheurs qui les frappent. Malgré les conditions épouvantables dans les ghettos, malgré les assassinats individuels, malgré la dislocation des existences et la mort qui rôde quotidiennement, malgré les bruits qui courent, peu imaginent que l’objectif des nazis soit l’extermination de « tous » les Juifs. Un tel projet  reste hors de leur horizon mental et sa déprimante évocation les détournerait de  leur objectif quotidien: durer, durer aussi longtemps que possible jusqu’à ce que les nazis soient vaincus. Le 15 janvier 1942, Chaim Kaplan écrit dans son journal: « Malgré les souffrances effroyables, il n’y a pas de suicides parmi les habitants du ghetto. Dans ces heures fatidiques, nous brûlons de vivre. Béni soit celui qui espère, il verra la restauration d’Israël ».

Le bruit se répand fin 1941 que l’armée allemande a subi devant Moscou un revers majeur. Malheureusement, au premier semestre 1942, l’Allemagne (et le Japon) remportent des succès spectaculaires.  En outre, la guerre étant devenue mondiale, le destin des Juifs va peser moins que jamais sur les choix des Alliés, engagés sur de multiples fronts dans des combats impitoyables.

Le calvaire du Struma, qui la nuit du réveillon 1941-1942 est bloqué en quarantaine  par les autorités turques, symbolise  l’abandon des Juifs. Ce rafiot hors d’usage avait quitté la Roumanie avec l’objectif d’obtenir à Istanbul des visas anglais pour la Palestine.  Malgré des semaines de négociation avec l’Agence juive, les autorités  britanniques refusèrent d’accepter ces « citoyens d’un pays en guerre contre la Grande Bretagne ». Le navire fut envoyé en Mer Noire et il fut coulé par les Russes en tant que  bateau ennemi. Au total 781 passagers juifs tués, un seul survivant, et un ressentiment très profond des organisations du Yichouv contre la Grande Bretagne, qui ne sera pas oublié, une fois la guerre contre l’Allemagne achevée.

La conférence de Wannsee qui aurait dû avoir lieu en décembre 41 et qui fut reportée en janvier 42 en raison des bouleversements géopolitiques, a pris dans l’historiographie une image démesurée, parce que nous en avons les minutes grâce à la méticulosité du secrétaire de la conférence, le lieutenant colonel Adolf Eichmann. Ce fut une rencontre brève et technique, convoquée par Heydrich, à laquelle participèrent les hauts fonctionnaires de certaines administrations du Reich ainsi que des territoires occupés à l’Est et du gouvernement général de la Pologne. Il s’agissait entre autres de résoudre certaines difficultés juridiques « classiques » portant sur les métis -mischlinge- et les conjoints d’Aryens.  Pour faire quoi? Chacun des membres de la réunion, dont la moitié étaient  titulaires de doctorats, le savait  et cela ne leur posait aucune réserve mentale: il s’agissait de  se débarrasser des Juifs, y compris des femmes et des enfants, en les exterminant – terme interdit bien sûr, on dirait « évacuer à l’Est » – comme les Einsatzgruppen le faisaient déjà depuis six mois au cours de la Shoah par balles en Ukraine et dans les pays baltes. Plus de 500 000 Juifs, certains disent 1 million, avaient déjà été tués de cette façon quand la Conférence de Wannsee se réunit. Son véritable but était d’imposer la primauté  des SS de Himmler face aux autres administrations.

L’anéantissement des Juifs était, chacun des participants le savait, le rêve de Hitler qui avait martelé dès avant 1939 que si les Juifs parvenaient à fomenter une guerre nouvelle, ils en seraient les premières victimes et qui depuis sa propre déclaration  de guerre à des Etats Unis « enjuivés », se référait de plus en plus à cette prophétie. 

Les soldats qui en Ukraine ou en Lituanie, assassinaient des nourrissons dans les bras de leurs mères, des femmes qui n’avaient jamais quitté leur village et dont la pauvreté et l’innocence étaient aveuglantes, pensaient sérieusement, et ils l’écrivaient fièrement à leur épouse en Allemagne, qu’ils défendaient « la » morale contre des monstres, des sous-hommes qui ne cherchaient qu’à nuire et qui n’étaient mus que par l’appât du gain et de la domination…. 

L’être humain est infiniment manipulable;  une justification ahurissante peut lui faire commettre les plus graves atrocités sans qu’il éprouve le moindre sentiment de culpabilité. Aujourd’hui encore, les démocraties paient le prix de leur faiblesse face aux techniques d’embrigadements criminels.

Himmler voulait aussi soutenir ses SS dont certains souffraient – les malheureux!- à ces fusillades quotidiennes, spectacles de cris, de pleurs et de cervelles explosées. Ils risquaient de plonger leur spleen dans l’alcool et de perdre  leur moralité tant admirée. 

La plus grande communauté juive au monde se trouvait dans une Pologne entièrement sous administration allemande: le Gouvernement Général avec ses cinq districts (Varsovie, Lublin, Radom et Cracovie, siège du gouverneur, et le nouveau  district de Galicie, centré sur Lwow et conquis sur l’URSS. 

Les fusillades n’étaient qu’une  solution artisanale aux multiples défauts. Il fallait mettre à distance le tué et le tueur, englober l’action dans un processus désincarné dans lequel il n’importait plus que d’effectuer la mise à mort avec le maximum d’efficacité. Les camionnettes à gaz répondaient mal à cette industrialisation de la mise à mort. 

Les SS construisirent à partir du dernier trimestre 1941 les trois camps de Belzec, Sobibor et Treblinka, véritables usines  de mort, car l’extermination des Juifs (et de Roms à moindre échelle) était leur seule raison d’être. Ces trois camps étaient placés sous la direction,  à Lublin, d’un SS d’origine slovène, Odilo Globocnik, qui devint le chef de  l’Action Reinhard (Reinhard Heydrich avait été abattu par la résistance tchèque fin Mai 1942), chargée d’éliminer la présence juive dans le Gouvernement Général. Avec ses deux adjoints, Hermann Höfle et Christian Wirth, il a dirigé la mise à mort d’environ probablement 2 millions d’êtres humains dont plus de 1,8 millions de Juifs polonais. L’Action Reinhard fut close le 3 novembre 1943 par la « Fête des Moissons » (Erntefest) au cours de laquelle 42 000 Juifs furent fusillés dans les camps de travail forcé de Majdanek, Trawniki et Poniatowa. Mais l’essentiel de ses objectifs étaient accomplis à la fin 1942.

On ne connaitra jamais le nombre exact de personnes qui furent assassinées au cours de l’action Reinhard. Les documents les moins imprécis  proviennent des comptages ferroviaires avec évaluation de la quantité de Juifs entassés dans un train, dont on sait seulement qu’elle était toujours largement supérieure à la contenance théorique des voitures. On peut estimer que 1,8 million de Juifs, dont la grande majorité étaient polonais furent gazés à Belzec (550 000?), Sobibor (250 000?), Treblinka (900 000?) et Majdanek (60 000?). Himmler avait indiqué la fin de l’année 1942 comme date cible pour la « solution finale » des Juifs de Pologne. Les dirigeants de l’Action Reinhard ont presque réussi à obéir à ses ordres: à la fin de 1942, la plupart des ghettos ont été « liquidés » et ceux qui ne l’ont pas été ont vu au cours de l’année leur population juive extrêmement réduite.

Belzec fut probablement le lieu le plus représentatif de la Shoah, même si ce n’est pas le plus connu. Il en fut aussi le plus négligé jusqu’à la construction d’un mémorial en 2004. C’est un corollaire de son efficacité: personne n’était plus là pour en parler. Deux survivants en tout, dont l’un fut assassiné en 1946. Il reste Rudolf Reder, un Sonderkommando échappé en novembre 1942, peu avant le démantèlement du camp, seule voix pour demi million de victimes. Dans sa prison, avant de se pendre, Kurt Gerstein avait décrit sa visite à Belzec en août 1942: 20% des 6000 Juifs amenés par le convoi étaient morts avant leur arrivée. Belzec commença ses sinistres fonctions le 17 mars 1942; l’extermination des Juifs prit fin en décembre 42, les responsables considéraient que leur travail était terminé et qu’il avait été un grand succès.

Les gazages à Sobibor qui commencèrent en mai 1942 durèrent jusqu’en octobre 1943 peu après la révolte des Sonderkommandos, dont une soixantaine purent s’échapper.

Quant aux transferts vers Treblinka , ils commencèrent le 22 juillet 1942 avec la première déportation depuis le ghetto de Varsovie. Adam  Czerniakow, le Président du Judenrat de Varsovie avait reçu les exigences nazies: déportation vers l’est des Juifs qui ne travaillent pas pour l’industrie allemande, et qui ne font pas partie du Judenrat ou de  la police juive du ghetto. Il comprit que « déportation » signifiait mise à mort et se suicida. Chaim Kaplan, très critique de l’action du Judenrat, écrit que la mort de Czerniakow « rachète les torts qu’il a eus à l’égard de son peuple et qu’il a gagné l’immortalité en un instant. ». Huit jours plus tard, il écrit la dernière ligne qui nous reste de son admirable chronique du ghetto de Varsovie: « Si je meurs, qu’adviendra-t-il de mon journal? ». 

Il a fait partie des 300000 Juifs envoyés aux chambres à gaz de Treblinka en huit semaines, ce qui représente une moyenne de 6000 par jour, tous les jours….

Le ghetto avait été en grande partie vidé de ses habitants quand Jan Karski y pénétra en automne 1942, avant de voir les terribles conditions du camp de transit de Izbika Lubelska et d’essayer d’alerter les Alliés. Comme on le sait, ce fut en vain….

Treblinka, où furent exterminés des Juifs  de nombreux autres ghettos du Gouvernement général, tels ceux des districts de Radom ou de Bialystok, mais aussi du Reich allemand, de Macédoine ou de provinces périphériques de Bulgarie, est le lieu du plus grand massacre de Juifs de Pologne.

Quelle que fût l’efficacité des camps d’extermination, les fusillades de Juifs ont été fréquentes dans les villages et parfois les villes du Gouvernement général de Pologne. Dans son livre sur « Des hommes ordinaires », Christopher Browning suit pas à pas les actions de l’unité de réserve de la Police 101 qui pendant la seule année 1942 fut responsable de la fusillade de dizaines de milliers de Juifs. 

A l’est du Gouvernement général dans les territoires baltes, biélorusses ou ukrainiens, les grands massacres de Juifs avaient été organisés dès juillet 1941 par les Einsatzgruppen SS aidés de collaborateurs locaux et souvent de la Wehrmacht elle-même. L’équipe de Patrick Desbois (Yahad in Unum) a particulièrement documenté ces événements. Ils se sont poursuivis en 1942, telle la liquidation du ghetto de Minsk, mais à moindre échelle car le nombre de juifs était bien moindre dans la Russie profonde proprement dit et les populations locales étaient moins disposées à collaborer.

AUSCHWITZ 

Il ne faut pas  parler de Belzec, Sobibor ou Treblinka comme de camps « polonais ». Il n’y a aucune participation polonaise à la structure politico-administrative appelée Gouvernement général de la Pologne qui est totalement contrôlée par l’Allemagne. La dénomination  est encore plus incorrecte pour Chelmno ou pour Auschwitz: ces camps sont situés chacun dans un territoire annexé par l’Allemagne après sa victoire contre la Pologne. Le KL (Konzentrationslager, camp de concentration) d’Auschwitz, nom allemand de la ville polonaise de Oswiecim, est situé dans la province allemande de Haute Silésie, région où les conflits entre autochtones allemands et polonais étaient intenses et les  anciennes casernes d’Auschwitz, incorporées au système pénitentiaire allemand, servirent d’abord de camp anti-polonais. L’excellente desserte ferroviaire orienta ensuite le camp vers une activité internationale lors de la guerre contre l’URSS. Les prisonniers soviétiques ont servi de main d’oeuvre pour la construction de l’immense camp de Birkenau, ainsi que de premiers cobayes pour les expériences de gazage par le Zyklon B , où ils furent suivis de Juifs « inaptes au travail » amenés de villages silésiens,  assassinés  fin 1941 dans la chambre à gaz de Auschwitz 1.

C’est dès le premier trimestre 1942 que l’extermination des Juifs se met en place à un niveau international, en dehors  de la Pologne, des territoires de l’Est et de ceux du Reich. Dans les pays de l’ouest européen, le régime nazi sait que des tueries locales risquaient d’engendrer des protestations que les gouvernements mis en place, aussi fantoches qu’ils fussent, ne seraient ni disposés, ni capables de maitriser. Une occupation plus massive par les forces allemandes détournerait trop de soldats de leur tache prioritaire de combat en URSS. La solution d’un centre de mise à mort unique, à l’accès ferroviaire facile et sous strict contrôle SS était  logique: Auschwitz s’imposait. La SS retint le principe d’une exploitation du travail de prisonniers esclaves associée à la mise à mort de ceux qui étaient considérés comme inaptes au travail et les « sélections » systématiques eurent lieu sur la Judenrampe à partir du 4 juillet 1942. 

Ce n’est pas à Auschwitz 1, où la chambre à gaz est trop visible, mais dans une maisonnette isolée au toit en tuiles rouges, à 1500 mètres de l’entrée du camp de Birkenau et appelée « bunker 1 » (bientôt suivi d’un « bunker 2 », appelé la maison blanche) qu’eut lieu le 15 février 1942 le premier gazage de Auschwitz2-Birkenau, celui des 1300 Juifs de Bytom, en Silésie.  

Les deux maisonnettes furent en 1942 le théâtre de l’extermination internationale des Juifs. C’est là que furent assassinés en 1942, 42 000 Juifs amenés de France (plus de la moitié des victimes juives de la Shoah en France), 38 000  amenés des Pays Bas, 20 000 amenés de Slovaquie voisine (un pays qui payait une somme forfaitaire à l’Allemagne pour le service que celle-ci lui rendait en la débarrassant des Juifs), 5000 Juifs de Croatie et les quelques centaines de Juifs de la communauté norvégienne.

L’accumulation des cadavres dans une terre marécageuse dont le drainage nécessitait un travail considérable risquait d’entrainer des épidémies incontrôlables. C’est pourquoi, dès septembre 1942, à la suite de l’expérience acquise à Chelmno par « l’Aktion 1005 », commença l’exhumation des corps des fosses communes et leur crémation sur des bûchers à l’air libre. Cela conduisit au couplage du gazage et de la crémation dans les merveilles technologiques de l’industrie allemande qui prirent le nom de Crématoires 2, 3, 4 et 5, qui fonctionnèrent à partir de mars 1943.

Alors que les forces de l’Axe paraissaient invincibles au milieu de l’année 1942, à la fin de l’année elles ont subi des revers majeurs. Les Japonais cèdent le contrôle de Guadalcanal, l’Afrika Corps a été battue à El Alamein, les Américains ont débarqué en Afrique du Nord et surtout, sur le front de Stalingrad, l’armée allemande est prise dans la nasse et va bientôt capituler.

Mais il est déjà trop tard pour la majorité des Juifs d’Europe. Raoul Hilberg estimait que la moitié des victimes juives de la guerre étaient mortes dans l’année 1942. C’est dire le poids mémoriel d’un quatre-vingtième anniversaire qu’il convient d’analyser dans sa globalité, quelle que soit l’importance des historiographies nationales.

On a beaucoup trop voulu chercher « un » ordre écrit de Hitler sur l’extermination des Juifs. Il n’avait pas besoin de le donner. Ses allusions dans les discours qui ont suivi Pearl Harbor étaient claires: encore une autre guerre qui avait été fomentée par les Juifs, dont l’humanité devait se venger. La rhétorique était aussi aberrante que son acceptation fut enthousiaste.

Car ce qui frappe le plus, c’et la facilité avec laquelle l’extermination des Juifs a été admise, comme une solution non seulement logique mais  morale, par l’ensemble des acteurs de la société, depuis le  violent Christian Wirth jusqu’à l’instituteur plutôt antinazi de l’unité de police 101, depuis le théoricien Rosenberg jusqu’au technicien chargé de spécifier un nouveau type de four crématoire.

Chez les personnalités les plus fortes ou les plus innovatives, un radicalisme cumulatif, chez les autres un suivisme d’influence. Une vision racialiste de la société qui aurait déjà dû paraitre aberrante par rapport aux données scientifiques de l’époque a percolé toute la société et, en cette année 1942, elle a laissé s’exprimer le pire…..

© Richard Prasquier

Cahiers Bernard Lazare. Juillet 2022

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