Au 149 ème jour de procès, La cour d’assises spécialement composée commence la lecture du délibéré, annoncé à partir de 17 heures et donc très attendu. Le président Jean-Louis Périès entame à 20h 10 la lecture du délibéré. Il lit d’abord les motivations des décisions, qui ne seront énoncées qu’à la fin.
Dix-neuf des vingt accusés sont reconnus coupables de tous les chefs d’accusation.
Seul membre des commandos du 13-Novembre encore en vie et principal accusé, et alors qu’il avait affirmé tout au long du procès n’avoir tué personne, il est donc reconnu coupable de “participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle”, ainsi que de “meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste.” Celui qui avait assuré avoir renoncé à déclencher sa ceinture explosive, retrouvée dans une poubelle, n’a pas convaincu: . son gilet explosif n’était pas fonctionnel, la chose remettant en cause le discours de l’accusé.
Concernant Mohamed Abrini, le président de la cour d’assises spéciale estime qu’il est acquis aux thèses de l’EI, l’élément déclencheur étant le décès de son frère en Syrie, et qu’il a été pleinement intégré à la cellule terroriste. II ne peut prétendre avoir ignoré jusqu’au dernier moment les modalités des attaques et les cibles de la cellule, tout comme Salah Abdeslam.
Pour rappel, Mohamed Abrini était le seul membre de la cellule à avoir accompagné les commandos jusqu’à Paris, avant de retourner en Belgique dans la nuit précédant les attentats du 13-Novembre.
Celui qui a renoncé au dernier moment en désorganisant les plans initiaux est reconnu complice de meurtres.
Salah Abdeslam est condamné par la cour d’assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Une décision qui suit les réquisitions du Parquet national antiterroriste. La peine la plus élevée prévue par le code pénal.
Mohamed Abrini est pour sa part condamné à la prison à perpétuité avec vingt-deux ans de sûreté.
Osama Krayem et Sofien Ayari, qui s’étaient rendus à l’aéroport d’Amsterdam avec de faux papiers quelques heures avant les attentats du 13-Novembre, sont condamnés à trente ans de prison assortie d’une période de sûreté des deux tiers: ils ont apporté tous les deux une aide logistique qui aura permis aux autres membres de la cellule de réaliser leurs actions.
Mohamed Bakkali, qui a participé aux recherches d’armes et a loué des planques à Bruxelles pour y héberger les djihadistes est condamné à trente ans de prison avec une peine de sûreté des deux tiers.
Comme Salah Abdeslam, Oussama Atar, le commanditaire des attentats, absent à ce procès, écope de la perpétuité incompressible.
Ali El Haddad Asufi est condamné à dix ans de prison, avec une période de sûreté fixée aux deux tiers de la peine, Muhammad Usman et Adel Haddadi à dix-huit ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers.
Les frères Clain, absents et présumés morts dans la zone irako-syrienne, sont condamnés à la perpétuité incompressible.
Yassine Atar est condamné à huit ans d’emprisonnement avec une période de sûreté des deux tiers et Mohamed Amri à huit ans d’emprisonnement, sans sursis ni période de sûreté.
Abdellah Chouaa, Hamza Attou et Ali Oulkadi, lesquels comparaissaient libres, écopent de peines de prison avec sursis.
Les condamnés disposent de dix jours pour faire appel.
Les plateaux télé ont débattu et recueilli les premières déclarations de nombreux avocats et de Parties civiles.
S’il est peu de dire que cette presque année de procès, ces 149 jours, ont laissé chacun exangue, un premier sentiment était hier partagé: la justice était passée de façon exemplaire. La France dans son entièreté allait peut-être pouvoir commencer le travail de deuil.
Sarah Cattan
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