Sarah Cattan. Non, Erick Lebahr, les propos de Mohamed Sifaoui ne m’étonnent hélas en rien

Vois-tu, mon cher Erick, nous ne serons pour une fois pas d’accord. Car “Tu t’étonnes”, toi, écris-tu.

Eh bien pas moi.

Je n’ai jamais oublié la conduite de Mr Sifaoui lors de l’Affaire Georges Bensoussan. Et c’est bien parce qu’un ami commun m’a demandé … d’être … « indulgente » que j’ai “lâché” cela: « Il a changé », me disait cet ami qui se reconnaîtra.

J’ai eu tort: Qui s’est conduit comme un Sifaoui ou un Jakubovicz le firent lors de l’Affaire Bensoussan, même si le premeir ensuite s’est dédit, n’est plus jamais digne de foi. CF la LICRA, qui signa ce jour-là son acte de décès par perte d’honorabilité.

Ainsi, que Mohamed Sifaoui tînt aujourd’hui ces propos abjects à propos de “la triste Affaire Shireen” ne m’étonne en rien: Ces adeptes du « Oui mais » sont des gens de peu. Ils n’ont pas d’honneur.

Saurons-nous Qui a tué notre collègue? J’en doute fortement: l’AP ne le veut surtout pas.

Mais le mal est fait: Une journaliste de guerre a hélas perdu la vie. Des âmes noires se sont révélées. S’ajoutant à une liste si longue déjà.

Sont-ce ceux que Charles Rojzman nomme « les antisémites modérés »? Je crains que ce soient juste des antisémites. Adeptes de la taqîya. Mohamed Sifaoui est définitivement démasqué.


Affaire Shireen Abu Akleh: Mohamed Sifaoui “comprend”, “mais”…

“Je comprends que des Français juifs, attachés à la sécurité d’#Israël puissent être troublés par ce qui se passe au Proche-Orient. Je le comprends d’autant plus que je les soutiens face à l’antisémitisme et face à tous ceux qui menacent la sécurité d’Israël et sa pérennité. Je ne cesserai de dénoncer la pensée islamiste et ce qu’elle charrie comme haine et comme violence et à dénoncer aussi ceux qui au nom de la « cause palestinienne » diffusent la haine d’Israël et plus largement celle du juif. Je suis à la fois lucide et conscient. Une fois qu’on a dit ça, il faut observer une autre réalité : on ne peut pas, sauf à vouloir être hypocrite, porter en France des discours humanistes et universalistes et accepter qu’un gouvernement d’extrême droite en Israël bafoue la démocratie tout en se réclamant d’elle. On ne peut pas regarder ce conflit avec un seul œil et avec une indignation sélective. S’il y’a un peuple israélien qui mérite la dignité et la sécurité, qu’on le veuille ou pas, il y a également un peuple palestinien qui doit jouir lui aussi des mêmes droits et de notre solidarité. Je n’aime pas la réaction de certains hystériques, beaucoup trop nombreux, qui défendent l’une ou l’autre des chapelles. Je n’aime pas cette terreur intellectuelle qui vise notamment les journalistes et qui de part et d’autre veut atrophier la parole, museler et censurer. Dans l’affaire qui concerne la mort de #ShireenAbuAkleh tout converge objectivement vers une accusation mettant en cause l’armée israélienne : les témoignages, les fakes News diffusées y compris par le premier ministre israélien, les rétropédalages de l’armée etc. Mais cette affaire et la rupture de confiance avec l’administration israélienne ne doivent pas être décorrélées du contexte et des précédents où des bavures de soldats ont été d’abord niées avant d’être « sanctionnées », sous la pression, de quelques mois de prison seulement. Si Israël subit une vraie menace terroriste incarnée, outre par le #Hamas ou le #Hezbollah par des éléments alimentés par #Daesh aussi, ce gouvernement tombe dans le piège d’un « tout sécuritaire » qui l’amène à considérer que la vie d’un « Arabe » ne vaut rien sinon peu de choses. Depuis longtemps, plusieurs gouvernements ont instrumentalisé la menace terroriste et l’antisémitisme pour s’adonner à l’arbitraire et ensuite pour l’installer comme ligne de conduite structurant sa politique. Aujourd’hui, cela doit cesser, car la menace ne justifie pas tout. Pour finir, Israël ne peut continuer de se réclamer de la démocratie tout en permettant à ses services de sécurité d’agir comme ceux d’un État voyou et, de leur côté, les Français, parmi les défenseurs d’Israël, ne peuvent pas louer la démocratie en France et accepter l’arbitraire et le racisme quand ça concerne Israël.”


Le témoignage de Sifaoui, cité par la LICRA, lors de l’Affaire Bensoussan

Plus grave fut le témoignage de Mohamed Sifaoui cité par la Licra. Comment cet adversaire farouche de l’islamisme pouvait-il se retrouver ainsi sur le même banc que le CCIF ? Comment ce journaliste, menacé de mort par les islamistes, ne se trouvait-il pas au contraire aux côtés de Bensoussan ? Comment la Licra elle-même, peut-elle être partie civile contre Bensoussan ? Comment Sifaoui qui écrivait, le 6 juillet 2015, que cette « prétendue association antiraciste (le CCIF) avait beaucoup de mal à condamner l’antisémitisme » pouvait-il à ce point changer de bord alors qu’en juin 2015, le CCIF traitait Sifaoui de « chantre de la haine » ? En revenant sur la fameuse métaphore de « l’antisémitisme tété au sein », il évoque même « un biberon empli d’un lait fabriqué en Israël ! ». Plus tard, dans sa plaidoirie, l’avocat du CCIF interpellera l’historien : « Les juifs ne tuent pas d’Arabes ? Et en Palestine ? »

Les choses sont dites. Sous Bensoussan, l’ennemi subliminal est nommé : Israël, dont Bensoussan a écrit l’histoire du mouvement national, le sionisme. En attribuant à Bensoussan une volonté de destruction de «  tous les moments positifs entre juifs et arabes. N’est-il pas en train d’écrire une histoire qui peut servir à des milieux douteux ? C’est un destructeur des ponts entre juifs et arabes. » En rejoignant à son tour le camp du déni du réel la Licra et Sifaoui effectuent un inquiétant retournement.

Sifaoui: “Pourquoi j’ai témoigné contre Georges Bensoussan ?”

Primo, parce que j’ai été blessé y compris à titre personnel. Il est curieux d’ailleurs que l’on me dénie ce droit alors que tous mes engagements antiracistes furent très largement consacrés à la dénonciation de l’antisémitisme et de l’homophobie, deux expressions haineuses qui ne visent pas mon identité singulière, mais mes convictions républicaines.

Secundo, parce que j’ai refusé de me laisser piéger par une situation foireuse créée par Georges Bensoussan et donner ainsi l’impression que la défense de ceux qui sont appelés ici les « Arabes » revienne à une association islamiste, en l’occurrence le CCIF, cet obscur collectif qui tente d’instrumentaliser les combats antiracistes pour exister et diffuser ses idées. M’amalgamer avec ce groupe haineux est non seulement scandaleux mais surtout malhonnête intellectuellement. D’autant plus malhonnête que je gère actuellement une multitude de procédures judiciaires que j’intente à des islamistes qui me menacent de mort dans une quasi indifférence, prétextant d’ailleurs presque systématiquement une prétendue proximité avec la « communauté juive ».

Tertio, parce qu’avec la Licra, nous avons utilisé plusieurs canaux, comme je l’ai rappelé à la barre, sans que cela ne retienne l’attention de Martine Gozlan, pour persuader Georges Bensoussan de nuancer son propos, d’éviter la généralisation et de s’excuser éventuellement auprès des démocrates de culture ou de confession musulmane, des « Arabes » réels ou supposés, opposés à l’antisémitisme (oui ils existent !) qu’il a décidé d’injurier et d’offenser à travers son propos essentialisant. Il a refusé, rejetant ainsi toutes les mains qui lui étaient tendues. Pourtant, cette médiation, une sortie par le haut, visait à lui offrir la possibilité de rectifier si sa langue avait dépassé sa pensée, ce qui peut arriver.

https://www.marianne.net/agora/proces-bensoussan-la-reponse-de-mohamed-sifaoui


Majid Oukacha

Sarah Cattan

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2 Comments

  1. Sifaoui a depuis longtemps devoilé toute l ambiguité de son personnage , il s est surtout vendu lors de ses attaques contre G Bensoussan

  2. Au sujet de Sifaoui j’ai commencé à cerner le personnage quand je l’ai vu à Cdans l’air (eh oui à une époque j’ai regardé cette… chose) se montrer particulièrement mamhonnete et insultant voire haineux. Sifaoui essayait clairement de minimiser les horreurs commises par le FLN à Oran. Il minimisait un crime contre l’humanité comme le font les bobos et ne tolérait aucune contradiction de la part d’un intervenant pourtant beaucoup plus modéré et factuel dans ses propos. Sifaoui pratique le double discours et l’indignation à géométrie variable, tout comme Mario Stasi : sa place à la LICRA n’a donc rien de surprenante et je m’étonne au contraire qu’il n’y soit pas resté : il aurait pu intenter d’autres procès contre Bensoussan et bien sûr Zemmour (sa bête noire et celle de la LICRA).

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