Raphaël Nisand. Toulouse, Une commémoration en rideau de fumée

Plus les commémorations sont solennelles et mises en scène, plus il faut les questionner. Les organisateurs des commémorations des attentats terroristes de Toulouse ont sans doute de bonnes intentions. Le Consistoire de Haute Garonne, le CRIF et les autorités républicaines font ce qu’ils peuvent compte tenu de l’atrocité et des répercussions de l’événement. La présence du Président israélien Ytzhak HERZOG  à ces évènements est également très symbolique.

Mais une fois de plus la commémoration risque de fonctionner comme un trompe-l’oeil, comme si le mal de l’antisémitisme assassin ne s’était pas répandu dans le pays depuis 10 ans, comme si ce mal n’était pas directement lié à l’antisionisme et comme si il y avait eu une réaction républicaine qui aurait arrêté le mal.

La vérité oblige à dire que c’est le contraire qui s’est produit. Après l’assassinat des enfants juifs de Toulouse Myriam MONSONEGO, Arié et Gabriel SANDLER et de leur père Jonathan, plusieurs autres juifs français ont été assassinés parce-que juifs comme Mireille KNOLL, Sarah HALIMI et les clients de l’hyper cacher.

A Toulouse-même, il n’y a pas eu de réaction populaire , aucune manifestation avec des dizaines de milliers de personnes qui aurait marqué le refus par la population du terrorisme islamiste qui avait frappé les militaires et les juifs.

Pourtant les meurtres commis par le terroriste auraient du liguer la population puisque dans un premier temps il s’en était pris à des soldats supposés musulmans mais qui étaient sous l’uniforme français, puis dans un second temps à des enfants juifs pour soi-disant “venger les enfants palestiniens ». 

La masse des gens de 2012 n’a pas cru bon de descendre dans la rue et, dans la sidération, personne ne l’a appelée à le faire alors pourtant que c’étaient des symboles de la France qui avaient été attaqués.

Bien plus, les témoignages sont nombreux sur le fait que le terroriste est devenu un signe de ralliement pour la jeunesse des quartiers de Toulouse et qu’il est vu très positivement par nombre de jeunes et de moins jeunes.

Les Juifs de Toulouse partent, quittent la ville à flux continu, conscients qu’il n’y ont pas d’avenir et que leur vie est en danger. Ainsi donc des milliers de juifs toulousains ont quitté la ville en 10 ans d’après les autorités consistoriales et le CRIF local.

L’imam de la mosquée Empalot, un quartier de Toulouse, un modéré parait-il,  a dit dans un prêche en arabe devant 3000 personnes: “Les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres et les rochers et les arbres diront : “Musulman, serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer ». Prévenu par des fidèles musulmans qui ne mangent pas de ce pain-là, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire pour provocation publique à la haine raciale. Le tribunal de Toulouse a relaxé, c’est-à-dire acquitté l’imam. Le parquet de Toulouse qui avait requis 6 mois de prison avec sursis a relevé appel de cette décision de relaxe. L’affaire devrait être tranchée en 2022.

L’école martyrisée Ozar Hatorah a dû très courageusement se réinventer. Elle a changé de nom pour s’appeler Ohr Torah, elle a augmenté sa sécurité et est ceinte à présent de très hauts murs, elle scolarise des jeunes dans un enseignement spécialisé.

Le directeur général de la police nationale à l’époque de l’attentat avait évoqué sa certitude que le terroriste était un loup solitaire. L’enquête a pu établir le contraire. Le terroriste avait des connexions profondes  avec son environnement social et familial toulousain ainsi qu’avec le terrorisme international qui le soutenaient. Le frère et inspirateur du terroriste a été défendu lors du procès par un avocat devenu ministre de la justice. Les parties civiles avaient violemment protesté contre certains des propos de cet avocat lors du procès. 

Que peut la commémoration, aussi solennelle soit-elle, face à tous ces faits qui montrent combien le déni est fort et combien la société française est restée malade de l’antisémitisme islamiste 10 ans après.  
                    

© Raphaël NISAND 

Avocat, Raphaël Nisand est auteur sur Tribune juive et chroniqueur sur Radio Judaïca.

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1 Comment

  1. Toulouse.une foule ,des officiels , le Président Herzog et son épouse et surtout les enfants, amis des innocents assassinés qui ont parlé de leurs si jeunes camarades disparus et comme ils restent dans leurs cœurs et dans le notre .A tout jamais. J’ai pleuré ces jeunes vies détruites par un lâche islamiste.Comme on dit chez nous ,ces jeunes âmes ont rejoints les étoiles.

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