L’Analyse de Pierre Saba. Ukraine: Non Intervention

Situation

La fédération de Russie conteste la légitimité et l’indépendance de la république d’Ukraine. Son armée envahit le territoire ukrainien et vise des cibles civiles et militaires.

Responsabilités 

Russes et Ukrainiens se renvoient les responsabilités historiques, politiques, diplomatiques et militaires. 

Quelles que soient ces responsabilités, la Russie est coupable a minima de deux violations de Droit international public que sont l’interdiction de règlement des conflits entre Etats par voie militaire et l’interdiction pour une armée de cibler les civils. 

« Communauté internationale »

Aux Nations-Unies (ONU), une assemblée générale extraordinaire a déterminé la position des Etats membres face à l’invasion russe de l’Ukraine.

La “république populaire démocratique de Corée”, la “république arabe syrienne”, la “république de Belarus”, la “république du Myanmar” et la “république bolivarienne du Venezuela” sont les cinq Etats qui soutiennent l’invasion russe de l’Ukraine. Aucun d’entre eux ne sont des démocraties. 

Hormis les trente-cinq Etats abstentionnistes, cent-quarante-et-un Etats condamnent l’intervention russe en Ukraine.

Non-intervention de l’UE

L’Union-Européenne (UE) est une organisation politique et civile. L’Organisation-du-Traîté-de-l’Atlantique-Nord (OTAN) est une organisation militaire. Les deux sont frontalières de l’Ukraine. Il leur est donc difficile de ne pas se prononcer civilement ou militairement. Elles invoquent chacune  la volonté de retenue, de réserve, de favoriser la diplomatie sur les armes et le refus d’engager une “troisième guerre mondiale”. Il s’agit de l’application du principe de non-intervention militaire.

Bravant ses divisions internes et la rigidité de ses statuts, l’UE engage des sanctions commerciales, bancaires, financières et civiles à l’encontre de la Russie et de l’entourage personnel et institutionnel de son président fédéral. Elle finance, fournit des armes à l’Ukraine et accueille ses réfugiés. Excepté certaines, minoritaires, l’ensemble de ces mesures de l’UE sont à effet plus lents que l’avancée invasive militaire russe en Ukraine.  

Non-intervention de l’OTAN

Chargée de la défense militaire et solidaire des Etats co-contractants, l’OTAN puise dans ses statuts pour justifier sa non-intervention. 

L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN. L’organisation ne peut donc intervenir pour stopper l’invasion dont est victime l’Ukraine.

L’OTAN menace, alarme, informe, renforce sa présence dans les Etats membres & limitrophes des zones de conflit. Elle n’ intervient pas.

S’il convient de délimiter la problématique, il ne saurait être reproché à l’UE ni à l’OTAN de respecter leurs contrats respectifs, disjoints et conjoints.

Les deux organisations procèdent au maximum de leurs prérogatives…pendant que l’armée russe avance en territoire ukrainien. Telle est la casualité de la situation sur le terrain comme dans les domaines diplomatiques et juridiques.

Facteur énergétique

La Russie fournit du gaz aux Etats de l’UE. L’imprévision des uns et des autres rend ces Etats dépendants des fournitures méthanières russes. 

Plus ! Ces échanges réglés rubis sur l’ongle  à la Russie constituent une manne financière sans laquelle le président russe Poutine ne pourrait conduire l’invasion de l’Ukraine dans des conditions déjà apparemment difficiles. L’UE est ainsi -et jusqu’à nouvel ordre- un contributeur financier objectif et cardinal de l’invasion russe de l’Ukraine!

Imprévision diplomatique

Si la politique consiste à prévoir, il aurait été bénéfique pour tous les Etats d’avoir prévu dans les textes la situation actuelle. Si cela n’a pas été fait, c’est que l’attentisme constitue l’épine dorsale du droit des nations à disposer d’elles-mêmes. 

Détournement des objectifs des organisations internationales

On ne le répètera jamais assez. Les dictatures antisémites et anti-israéliennes ont pris en otage les organisations internationales au premier rang desquelles l’ONU. Elles ont acheté pour la circonstance leurs complices occidentaux. Elles acharnent l’ONU à se focaliser contre Israël sur la base d’un Droit inexistant et sur des faits non-avérés. 

Les procédures d’examens des accusations contre Israël sont infondées, uniques, discriminantes et antisémites. Leurs médiatisations nuisent à l’image d’Israël. Leurs résultats juridiques sont passés sous silence alors qu’ils exonèrent Jérusalem de toute culpabilité.

Ces procédures inutiles, bellicistes et idéologiques dévorent l’agenda et le temps de l’ONU. Obsédées par l’incrimination perpétuelle d’Israël, l’ONU et consorts n’ont ni le temps ni les moyens de rectifier leurs réglementations ni de prévoir des situations analogues à celles que vit actuellement le continent européen. 

L’impotence internationale à régler les conflits armés comme celui, gravissime, de l’ Ukraine, trouve aussi ses causes dans la chronophagie giratoire anti-israélienne qu’imposent des dictatures anti-sémites et bellicistes à l’ONU, sur les deniers publics de surcroît.

Alternative

La non-intervention a pour but de ne pas envenimer le conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie. Elle respecte la nature des traités et favorise l’avancée illégale de l’armée russe en Ukraine. 

Une alternative se profile au choix de la non-intervention militaire ajoutée aux sanctions civiles contre la Russie. 

Soit le conflit armé cesse. Les parties parviennent alors à l’agrément ukrainien sur certaines revendications russes. La Russie se retire au profit du rétablissement de la souveraineté ukrainienne. Il s’agit ici de la vraie diplomatie et non de la bonne conscience affichée sans vergogne  à Washington et à Bruxelles !

Soit les mesures de l’UE et de l’OTAN ne suffisent ni au rétablissement de la paix entre belligérants ni à celui de la souveraineté territoriale ukrainienne.

Dans cette hypothèse, et compte tenu des déclarations russes anciennes, récentes et courantes, il est à craindre que la Russie, encouragée par l’attentisme international, européen et américain, étende ses revendications territoriales, historiques et linguistiques, à la Lituanie, à l’Estonie, à la Lettonie, à la Finlande (dont elle occupe déjà la Carélie), à la Pologne, à la Moldavie (dont la 14ème armée russe occupe déjà la Transnistrie) et à la Géorgie ( déjà présente en Abkhazie et en Ossétie du Sud).

L’irrédentisme russe ne pourra alors être stoppé que par un conflit général armé, celui qu’envisage le président américain Biden au moyen d’une “troisième guerre mondiale”.

Les réserves et les limites réactives de l’UE et de l’OTAN sensées modérer la situation et favoriser la paix se révèleraient alors et finalement comme un puissant conducteur à un conflit mondial.

Ce conflit révèle l’irresponsabilité, l’impréparation et l’imprévision techniques. Il souligne la captation des organisations internationales par des régimes de haine et de dictature au détriment des êtres humains et des droits qui assurent leurs protections.

© Pierre Saba

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3 Comments

  1. M. Pierre Saba dit : ” la Russie est coupable a minima de deux violations de Droit international public que sont l’interdiction de règlement des conflits entre Etats par voie militaire et l’interdiction pour une armée de cibler les civils. ”

    Il convient de remarquer que lors du bombardement de la Serbie ( 10 millions d ‘ habitants) par l ‘ Otan ( représentant 900 millions d ‘ habitants) que la Serbie n ‘ avait attaqué aucun membre de l ‘ Otan. Cette organisation est par ailleurs purement défensive.
    Conclusion de cette attaque qui a visé entre autres les civils serbes, création d ‘ un nouveau pays, le Kosovo, c ‘ est à dire une remise en cause des frontières internationales et, ” accessoirement ” dès la fin des bombardements création au Kosovo d ‘ une des plus grande base de l ‘ Otan.

    Sans vouloir faire de ” l ‘ histoire-fiction ” je fais remarquer que les négociations de Rambouillet qui ont précédé les bombardements exigeaient que la Serbie admette l ‘ installation de troupes de l ‘ Otan au Kosovo, ce qui a été refusé par la Serbie, l ultimatum de l Autriche à la Serbie, en juillet 1914, exigeait lui que la police autrichienne procède à des enquêtes en Serbie. Toutes les exigences de l ‘ ultimatum avaient été acceptées par la Serbie sauf celle-ci. C ‘ est ainsi qu ‘ à été déclenchée la première guerre mondiale.

  2. Il ne faut compter ni sur l’ONU ni sur l’OTAN.
    Ce qui peut faire plier Poutine qui a déjà perdu la guerre de la communication : les sanctions, qui doivent se durcir encore et encore, l’envoi d’aide en tout genre à l’Ukraine (pas besoin d’en faire la publicité) et des contingents de volontaires comme au temps des Brigades Internationales pour leur prêter main forte.

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