Négociations de paix Gantz/Abbas : seraient ils en guerre ?

Le 28 décembre 2021, le Ministre de la Défense Benny Gantz a reçu le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (87 ans) à son domicile situé à Rosh Ha’ayin.

L’entretien a porté sur la coordination sécuritaire et les mesures économiques qu’Israël pouvait adopter pour limiter les effets de la crise économique dans les zones A et B de Cisjordanie (sous contrôle palestinien). Aussi, le Bureau du Premier Ministre Naftali Bennett a-t-il expliqué qu’à aucun moment, cette réunion n’avait eu pour objet de négocier la paix avec les palestiniens. Et pour cause : aucun différend n’oppose Israël et l’AP (qui ont déjà signé des accords de paix en 1993). Effectivement, le conflit n’oppose que l’Etat  juif et l’ensemble des mouvances terroristes palestiniennes qui ont juré de le détruire.

Sur le plan économique, Benny Gantz s’est engagé à débloquer une partie des taxes au profit de l’AP, à hauteur de 32 millions de dollars, et à octroyer des permis de travail et de circulation au profit de palestiniens désirant travailler en Israël. 6 000 palestiniens de Cisjordanie et 3 500 de la Bande de Gaza seront donc inscrits sur le registre de la population palestinienne autorisée à se rendre en Israël. De son côté, Mahmoud Abbas poursuivra la coordination sécuritaire, ce qu’il honore parfaitement.

Ainsi, le 21 janvier 2022, une centaine de policiciers des forces sécuritaires palestiniennes se sont rendus à Beita (au sud de naplouse) pour arrêter trois terroristes qui avaient attaqué des juifs en zone C de Cisjordanie (sous contrôle israélien en vertu des accords de paix israélo palestiniens de paix d’Oslo).

En fait, si les relations entre Israël et l’AP sont globalement bonnes, il n’en est pas de mêmes avec les mouvances palestiniennes qui vouent à l’Etat juif une haine éternelle. D’ailleurs, dès le 29 décembre 2021, le Hamas a annoncé la réunion en urgence « du bureau conjoint de la résistance qui rassemble les différentes factions palestiniennes investies dans la lutte armée ». A cette occasion, le Hamas et les organisations palestiniennes hostiles à Israël ont déclaré que la rencontre Abbas/Gantz était sans intérêt et qu’elle ne faisait aucunement avancer la cause nationale palestinienne (autrement dit l’aspiration à la destruction de l’entité sioniste).

De même, le 21 janvier 2021, les factions terroristes palestiniennes ont immédiatement dénoncé la coordination sécuritaire et l’arrestation, par l’AP, des terroristes palestiniens : pour le Hamas, les terroristes palestiniens sont des combattants de la résistance. Aussi, « l’arrestation des activites palestiniens par l’AP sert les intérêts des autorités d’occupation israéliennes ». Le Hamas a donc condamné M.Abbas en ces termes : « ces arrestations détruisent tous les récits de l’Autorité Palestinienne prétendant lutter contre la colonisation alors que la réalité n’est autre que l’encouragement des colons à poursuivre leurs crimes ».

Pire, pour le Porte parole du Hamas, la démarche de M Abbas est de nature à faire avancer la normalisation des relations entre les pays musulmans et l’Etat d’Israël : « les arrestations divisent le camp palestinien et encourage les pays de la région qui veulent aller à la normalisation des relations avec Israël ».

Même discours chez le Jihad Islamique : « l’AP fait le relai avec les forces israéliennes pour étouffer toutes les tentatives de résistance contre les agressions de l’occupant israélien et de ses colons »…

Il était donc normal, pour le Premier Ministre Naftali Bennett, de rappeler que la rencontre Gantz /Abbas ne concernait pas l’engagement d’un processus de négociation politique avec les Palestiniens et qu’il n’y en aurait pas sous son gouvernement. Comme une grande partie des mouvances palestiniennes ne veulent pas entendre parler de normalisation avec l’Etat d’Israël, la seule chose qui importe,  c’est de maintenir du statu quo sécuritaire avec les représentants de l’AP.

Autrement dit, tant que les palestiniens ne cesseront pas leur attitude belliqueuse à l’égard des juifs, rien ne sert d’évoquer des concessions à leur profit. En effet, et contrairement à toute idée reçue, il n’existe aucun conflit israélo palestinien, juste une haine d’une partie des palestiniens à l’égard des juifs.

La Présidence de Jo Biden (depuis le mois de janvier 2021) et la formation d’un nouveau gouvernement en Israël (à l’origine de l’éviction de l’ancien Premier Ministre  Benjamin Netanyahou) ne devraient rien changer à cet état de fait. Si donc, l’administration Biden entend exercer des pressions sur le gouvernement israélien et sur l’Autorité palestinienne (pour qu’ils reprennent « des pourparlers »), c’est parfaitement stérile.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, peut donc déployer toute son énergie pour inciter le gouvernement israélien et M Abbas à se rencontrer, il ne s’agit pas des bons interlocuteurs. Les seuls concernés sont les responsables des mouvances terroristes qui ne veulent pas négocier avec Israël, mais juste le détruire. Rappelons, à cet égard, qu’elles ne reconnaissent aucune légitimité au Président de l’AP qui le leur rend bien. Il a refusé l’organisation d’élections au sein de la population palestinienne pour éviter de leur donner une légitimité.

Pour sa part, Naphtali Bennett ne peut prendre le risque de contrarier Washington pendant la période de négociation sur le nucléaire iranien. Il se contente donc de contenir les attaques terroristes palestiniennes, et d’encourager l’AP à poursuivre sa contribution dans ce domaine.

Le seul problème reste donc les mouvances terroristes palestiniennes qui s’imaginent investies de la mission de chasser les juifs d’Israël. Elles seules alimentent la haine des palestiniens à l’égard des juifs, à l’origine d’une augmentation des opérations terroristes palestiniennes en Cisjordanie, tout au long de l’année 2021.

En somme la fin du conflit avec les palestiniens coïncidera avec leur prise de conscience de ce que :

– Le peuple palestinien a été créé, artificiellement, par la Charte de l’Olp de 1968 qui a réalisé que le concept « arabes de Palestine » (posé dans la première Charte de l’Olp de 1964) ne leur permettait pas d’invoquer le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Ce document a donc imaginé un lien entre « arabes palestiniens » et terre de Palestine (alors qu’ils font partie de la grande nation arabe), les enjoignant, par ailleurs, à déployer toute leur énergie pour chasser les juifs de cet endroit du monde.

– le peuple palestinien a, ensuite, été réinventé par le Hamas pour essayer (vainement) de faire triompher le message islamique sur le message juif universel alors même que l’islamisme radical est la cause (contemporaine) des malheurs du monde.

– la culture de haine à l’égard des juifs est parfaitement stérile, tout comme le terrorisme qu’ils ont choisi comme moyen d’évincer les juifs de leur terre historique.

S’agissant de Benny Gantz et de Mahmoud Abbas, les relations sont tout à fait cordiales :  faute d’être en guerre, ils n’ont aucune raison de négocier la paix.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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