Téhéran reconnait la souveraineté d’Israël sur la Judée-Samarie ? Michèle Mazel

Cette stupéfiante nouvelle est passée inaperçue, l’attention de l’Europe se concentrant sur les ravages du nouveau variant et les préparations des fêtes de fin d’année, sans parler des rebondissements de la saga pré-électorale en France.

D’ailleurs on aurait pu croire à une de ces fake news qui courent dans les réseaux sociaux  si l’événement n’avait pas fait la Une du prestigieux Tehran Times daté du 14 Décembre.

Selon sa ligne éditoriale :   « Le Tehran Times n’est pas le journal du gouvernement ; il doit être une voix forte de la  révolution islamique et le porte-voix des peuples opprimés dans le monde.  En réponse   à un article paru dans Yedioth Ahronot,le quotidien le plus lu en Israël, qui évoquait des frappes éventuelles de Tsahal sur les sites nucléaires de l’Iran,  Tehran Times lançait un avertissement sévère à l’Etat hébreu « Just one wrong Move «  ou en traduction libre « un seul geste de travers » et rappelait que « le régime sioniste avait oublié que l’Iran était plus que capable de le frapper où il voudrait :

« Le Tehran Times n’a pas besoin de rappeler au régime illégitime d’Israël les capacités de défense de l’Iran. »   Une carte détaillée des sites ennemis ainsi à la portée des foudres iraniennes était jointe[i]  pour appuyer ce discours.

Cette carte créée une énorme surprise : on y trouve Jénine, Naplouse et même Ramallah.  

La république si islamique des Ayatollahs reconnaitrait-elle donc de facto la souveraineté d’Israël sur la rive occidentale du Jourdain, c’est-à dire la Judée et la Samarie où se trouvent ces cités, puisqu’elle les compte parmi les cibles que les représailles pourraient atteindre ? Allant outre, le régime iranien ajoute la Bande de Gaza tout entière, Tyr et Nabatiyeh au Liban et Aqaba en Jordanie à cette liste aussi intéressante qu’inattendue.

On se demande qui donc aurait le plus à craindre d’un vaste bombardement iranien : Israël où ses voisins ? Ou même le monde musulman dans son ensemble puisque Jérusalem où se trouve « l’esplanade des Mosquées  »  figurent aussi parmi les cibles ? On se demande aussi pourquoi l’Autorité palestinienne, Hamas, le Liban et la Jordanie n’ont pas élevé de vives protestations.  

Et l’Occident, direz-vous. Et bien il se tient coi. D’abord il a d’autres préoccupations. Ensuite, il n’a pas envie de faire des remontrances à l’Iran alors qu’à Vienne on tente désespérément de ressusciter le JCPOA, le traité nucléaire conclu par le président Obama en cachette de ses alliés. 

Parce que tout de même  lorsqu’Israël déclare qu’il ne permettra jamais à l’Iran – pays qui proclame régulièrement son intention de détruire « l’entité sioniste »- de disposer de l’arme nucléaire, il parle uniquement de détruire les centrifugeuses et autres sites d’enrichissement d’uranium destinés à la réalisation  de cette arme.  

Par contre ce qui caractérise les jolis points rouges sur la carte du Téhran Times, c’est qu’il s’agit en majorité de villes et de villages à forte population civile. Mais il est vrai que comme il est rappelé plus haut, les Ayatollahs veulent rayer l’Etat hébreu de la carte. Et tant pis pour les dégâts collatéraux éventuels.


[i] 3989836.jpg (471×1000) (tehrantimes.com).

Michèle Mazel

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