Les Américains vont essayer de fixer de nouvelles règles d’exportation des produits cyber-offensifs (Pegasus)

Interprétation 

Comme dans l’affaire Pollard, apparemment cette fois aussi, dans les coulisses, des discussions urgentes ont lieu entre des membres du ministère de la Défense, d’autres membres de l’establishment de la défense et certains partenaires aux États-Unis.

Hanan Geffen | 20/12/2021 

Interprétation  Les Américains vont essayer de fixer de nouvelles règles pour exporter des cybers offensifs

L’affaire des entreprises israéliennes exportatrices de produits « cyber offensifs » (NSO, Candiru ) refuse de s’éteindre. Au fil du temps, elle devient similaire dans sa gravité et dans le processus de traitement à l’affaire Pollard, qui a gravement et à long terme endommagé les relations de renseignement stratégique de l’État d’Israël avec ses partenaires.

Exposer des capacités vitales de renseignement, qui sont au cœur de la collaboration, est le grand problème, le premier de son importance pour nos partenariats stratégiques. Une parabole farfelue les décrivant concerne la machine « énigme », le code allemand que les Britanniques ont pu déchiffrer. Cette capacité a énormément contribué à la victoire des États-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale. Les Britanniques ont gardé les modes d’accès en sécurité pendant de nombreuses années après la fin de la guerre.

Le département américain du Commerce a mis sur liste noire les entreprises « cyber offensives », et les Américains ont annoncé qu’un pays partenaire avait permis aux meilleurs membres de la communauté du renseignement de se lancer dans l’industrie et de révéler de telles capacités. Cela porte atteinte à la sécurité nationale américaine. 

C’est la seule façon d’expliquer les mesures sérieuses prises par le département américain du Commerce, de manière surprenante et sans en informer le département de la Défense. La violation des droits de l’homme, l’atteinte à la vie privée des dirigeants et des journalistes sont importantes mais occupent la deuxième place, bien que dans les publications officielles, pour des raisons évidentes,on leur fait tenir la première place.

Comme dans l’affaire Pollard, apparemment, dans les coulisses, des discussions urgentes ont lieu entre des responsables du ministère de la Défense et d’autres membres de l’establishment de la défense et des partenaires des Américains, ce qui aggrave la situation.

La haute direction de l’establishment israélien a été prise par surprise, le Premier ministre et le ministre de la Défense ont reçu des appels urgents, le ministre de la Défense s’est rendu en France pour donner des explications. Les premières réponses qu’Israël a transmises aux partenaires ont été rejetées, le ministère de la Défense a envoyé des personnes au siège des sociétés qui exportent des cyber-espions offensifs pour vérifier les conclusions des partenaires.

L’explication « ce n’est pas nous, ce sont les utilisateurs qui sont coupables » a également été rejetée. Le ministère de la Défense a été contraint de donner des instructions urgentes et de réduire la liste des pays vers lesquels le « cyber offensif » pouvait être exporté, admettant ouvertement et rétrospectivement que la politique des licences d’exportation était erronée.  

Toute solution n’incluant pas un arrêt complet des cyber-exportations offensives sera rejetée. 

Les cyber-entreprises offensives et leurs investisseurs réfléchissent désormais à leurs démarches. La prise de conscience que quelque chose s’est terminé commence à s’infiltrer dans l’esprit des entreprises, et les reportages des médias sur une intention de vendre des activités « cyber offensives » à des investisseurs étrangers l’indiquent.

Il s’agit d’une patate chaude, les investisseurs américains ne se précipiteront pas sur le terrain, l’État de son côté devra trouver un moyen d’empêcher la vente de connaissances et de personnes à des tiers non autorisés. Selon la situation de l’État, les ordonnances, les déterminations légales, on peut apprécier la sévérité de la pression exercée par les autorités américaines. 

Les réponses que les agents de sécurité envoient aux Américains sont aussi scrutées par eux. Des réponses évasives aggraveront la situation. Le prix de l’erreur se traduira par des retards inexpliqués dans la coopération en matière de renseignement dans des domaines sensibles et critiques et pourrait se terminer par un procès américain visant à évincer des cadres et à changer complètement la politique des permis d’exportation dans les domaines cybernétiques.

Il semble qu’un domaine qui a pu être piraté pendant des années soit maintenant en train de changer, les Américains vont essayer d’établir de nouvelles règles et de fermer les portes des écuries.

israeldefense.co.il

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