Valérie Toranian. Zemmour et le “grand remplacement” des boucheries

Devanture de boucherie halal. Photo : Apaydin Alain/ABACA

L’échange a lieu dans une boucherie halal à Drancy. Eric Zemour  a accepté d’aller “à la rencontre de la population” de sa ville natale, dans le cadre d’une nouvelle émission de CNews, “Face à la rue” , animée par Jean-Marc Morandini.
Comme le polémiste, probable futur candidat à l’élection présidentielle de 2022, regrettait la disparition de boucheries non halal, l’animateur demanda au boucher s’il en existait encore dans la ville. Ce dernier répondit qu’il y avait bien “une boucherie française”.

Mais ici c’est une boucherie quoi ?
– Une boucherie halal.
– Mais c’est une boucherie française ?
– Non halal, musulmane
.”

De part et d’autre, l’échange a le mérite de la sincérité. Éric Zemmour ne cache pas sa déploration du grand remplacement des boucheries traditionnelles par des boucheries halal qui correspondent, selon lui, à l’adaptation du commerce à une nouvelle population.
Le boucher, reprenant la distinction islamiste de plus en plus prégnante dans ces banlieues du “eux” et du “nous”, distingue clairement ce qui est “français” de ce qui est “musulman”. Il a probablement parlé sans réfléchir, sans mesurer la portée de son propos, en répondant à brûle-pourpoint. Peut-être ne pense-t-il pas réellement qu’une boucherie halal n’est pas une boucherie française. Il n’empêche, son “raccourci” en dit long sur la façon dont l’islam politique a imposé le halal comme nouvelle norme communautaire creusant visiblement le fossé entre “nous les musulmans” et “eux” les Français…

Car Éric Zemmour a tort : l’explosion du marché du halal n’est pas la contrepartie naturelle d’une évolution de la population musulmane en France. Elle est la contrepartie d’une offensive idéologique islamiste au sein de cette population, certes en croissance, dont elle est l’une des vitrines les plus juteuses et les plus réussies.
Il est vrai qu’Éric Zemmour refuse de faire la distinction entre islam et islamisme, ce qui est regrettable, même si nul ne peut nier qu’il existe un lien entre les deux.

Comme le rappelle l’universitaire Florence Bergeaud-Blackler dans une enquête subversive  parue en 2017, le marché halal n’est en aucune façon consubstantiel à l’islam. Né des intérêts convergents de l’industrie alimentaire et des fondamentalistes religieux après la révolution islamique iranienne de 1979, le marché halal est une invention récente. Avant les années 1970, l’espace alimentaire musulman était marqué par le seul interdit du porc. L’abattage rituel était surtout pratiqué lors des cérémonies. “Les boucheries islamiques se sont développées assez tardivement à la suite de la réislamisation des années 80”, rappelle l’anthropologue, chargée de recherche au CNRS. L’offre de halal correspond parfaitement à “la stratégie des groupes fondamentalistes qui voient bien que la clôture alimentaire peut aussi être une clôture communautaire”.

La Malaisie, devenue centre du halal mondial dans les années 1990, a ainsi élargi le périmètre du halal en travaillant à la publication, en 1997, des “directives halal” du Codex alimentarius, un organe qui codifie les normes alimentaires pour mieux les imposer dans le monde. Selon un “principe de pureté”, seuls les aliments qui ne sont pas contaminés par des produits interdits (porc, alcool, protéines non issues d’un abattage selon la loi islamique) peuvent être halal. Cela exclut une grande partie des aliments industriels qui comportent des colorants, exhausteurs de goûts et additifs. Presque toute l’industrie alimentaire devient “halalisable”. On va désormais trouver de l’eau, des rouges à lèvres, des dentifrices halal, etc. Sans parler du tourisme halal et de la mode islamique. Les enjeux économiques sont colossaux. Le consommateur musulman est sommé de consommer halal sous peine d’être considéré comme un mauvais musulman par les leaders communautaristes identitaires.

Pari réussi. De même que les islamistes ont fait croire que l’islamophobie était un crime de racisme, de même ils sont parvenus à faire de la “halalisation” un marqueur de la “tradition” religieuse. En 2016, une étude de l’Institut Montaigne montrait que plus de 40 % des musulmans en France pensaient que “manger halal est l’un des cinq piliers de l’islam”… ce qui est inexact.
Les islamistes imposent un séparatisme des mœurs. C’est le but. Nous et eux. Eux et nous. Boucherie “française” versus boucherie musulmane.
L’escroquerie halal a triomphé.

La sphère halal est devenue le premier marché de la viande en France.
Parce qu’il est trop compliqué et coûteux de conformer un abattoir aux normes islamiques tout en gardant une partie « traditionnelle », les abattoirs deviennent exclusivement halal. 100 % de la viande abattue en Île-de-France l’est selon la tradition halal (casher également mais la proportion est dérisoire), affirmait en 2012 un communiqué de la chambre d’agriculture d’Île-de-France. Les éleveurs qui ne veulent pas d’un tel traitement pour leur animal (la bête a les carotides tranchées et doit se vider de son sang, souvent en vingt minutes, ce qui occasionne une très longue souffrance) sont obligés d’aller chercher ailleurs un abattoir.
Mais la majorité fait avec. Le calcul est économique. Le consommateur n’y voit goutte. Ou s’en réjouit.

Ainsi, récemment, l’association chargée de gérer l’unique cafétéria de l’Institut d’études politiques de Grenoble, Cafet’en kit, s’est-elle félicitée sur les réseaux sociaux que la cafétéria ne serve plus que de la viande halal. Une façon « inclusive » d’associer les musulmans censés ne manger qu’halal ? Après protestation d’étudiants et début d’une pétition, l’association a battu en retraite affirmant que seule des considérations économiques avaient guidé son choix. Mais pour une cafétéria revendiquant (avec candeur ?) la “halalisation” de son commerce, combien d’espaces où le halal est parfaitement invisible et le consommateur ignorant de ce qu’il achète ?
La redevance sur le halal perçue par les tueurs rituels, tous affiliés à des organismes islamistes, est une manne. Le halal est le triomphe du libéralisme économique appliqué au fondamentalisme et à ses normes prescriptives porteuses de business.

Nos militants woke intersectionnels, qui font la promotion de la revendication identitaire islamiste comme réponse du dominé au dominant occidental capitaliste et impérialiste, acceptent, sans broncher, cet accouplement avec le diable.

© Valérie Toranian

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/zemmour-et-le-grand-remplacement-des-boucheries/?fbclid=IwAR03YOMLilWGLrgJSHqXKDjGefjiBD9ii-cEdTCYF8D8ROjJAJajQe0cqIE

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4 Comments

  1. Évidemment qu’ils acceptent sans broncher puisque ce sont des militants fascistes pro-islamistes, antisémites, anti-blancs, antichrétiens et antilaïcs. Ils sont donc directement de connivence avec les islamistes. L’UNEF est organisation fasciste qu’aucun gouvernement n’a eu le courage de dissoudre. Pourtant la loi les y oblige. La loi de République. Celle que nous dirigeants ont décidé de ne pas faire appliquer.

  2. Accouplement avec le diable???

    Mais qui donc depuis des annees s ‘accouple avec le diable pour l abattage confessionnel???

    N est ce pas

    le grand rabbin de france

    Le crif

    Le bnvca

    Le depute meyer habib

    Le patron du consistoire

    Le veterinaire monsieur frizon

    Qui a menace de mort la senatrice goy chaven

    Qui c’est allie et demande l aide du ccif

    Qui qui qui

    Qui donc s accouple avec le diable pour faire souffrir les animaux

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