Pierre Saba – Quand les tueurs s’enrichissent

Le Liban mandataire était une république sous mandat confié à la chute de l’Empire ottoman par la Société des Nations à la France jusqu’à son indépendance effective en 1943. Elle constituait un protectorat français qui comprenait parmi ses communautés constitutives une communauté juive pleine et entière. Les échanges entre Libanais et les valeureux sionistes aspirant à l’indépendance de leur foyer national en Palestine étaient nombreux et fructueux.

Sous la présidence de Bechara el Khury, le Liban nouveau déclara la guerre à Israël dès sa création en 1948, refusa le plan de partage de la Palestine et rejoignit les armées arabes dans l’offensive visant à la destruction d’Israël. Les soldats libanais sont ceux qui ont pénétré le plus le territoire israélien : jusqu’à Akko.

Le Liban s’alignait ainsi aux régimes arabes par la violation des résolutions des Nations Unies portant partage et création de deux Etats sur la Palestine sous mandat britannique et des interdictions d’usage de la guerre comme moyen de résolution des conflits.

Depuis, le Liban n’ a eu de cesse de perdre à l’intérieur son équilibre confessionnel, l’efficacité de ses instituions et à l’extérieur son indépendance. Sa solidarité avec les dictatures arabes hostiles par principe à l’existence d’Israël s’exprime avec une dureté extrême. Même les négociations de frontières terrestres et maritimes avec Israël ne bénéficient pas de la présence d’officiels libanais…à de rarissimes et éphémères exceptions près.

Le résultat de la méprise libanaise dans ses choix stratégiques et diplomatiques constituent le refus essentiel de l’existence d’Israël et de toute reconnaissance à quelque niveau que ce soit de l’Etat hébreu. Les conséquences nuisent aux Libanais et aux Israéliens. Elles marquent la béance entre l’institution et le peuple libanais.

La prévarication des élites politiques ne bénéficient plus de la canalisation du mécontentement populaire contre Israël. Désormais, la majorité de moins en moins silencieuse des Libanais réclame la fin des profits illégaux commis par ses dirigeants, la fin de la terreur imposée par l’Iran au travers du Hezbollah et la paix avec Israël.

Les échecs militaires libanais contre Israël, la main mise de l’Iran sur le pays, la dation du sud Liban au Hezbollah, la misère populaire, la chute financière, commerciale, institutionnelle sont des éléments attachés par la volonté de dilapider les richesses et l’intérêt du pays aux fins de se maintenir au pouvoir.

Si les dirigeants libanais préféraient l’intérêt de leur nation aux vols dénoncés par tous et attesté partout, ils casseraient l’omnipotence du Hezbollah sur leur pays et signeraient un traité de paix avec Israël.

Les touristes israéliens pourraient ainsi contribuer à la relance économique du Liban, les libanais pourraient travailler en Israël au lieu de mourir de faim dans leur pays, etc.

Bien sûr, c’est sans compter sur la rapacité de l’Iran, de ses séides institutionnels et militaires du Hezbollah et de l’inanité de la « communauté des nations »

Dommage !

Pierre Saba

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1 Comment

  1. Question : Avant la guerre de 1939-4O, les chrétiens (maronites) du Liban n’étaient-ils pas antisémites comme tant et tant d’autres chrétiens de par le monde ?
    Si oui, cela explique pourquoi ils ont eu la même attitude que la Ligue Arabe à l’égard d’Israël. D’autant que les maronites sont issus d’un rite syrien de l’Eglise catholique.
    Il est de fait, d’ailleurs, que le prélat palestinien Michel Sabah, un ecclésiastique revêtu d’une haute dignité dans l’Eglise, avait tout fait pour retarder la reconnaissance d’Israël par le Vatican, et ce n’est qu’à l’arrivée du Pape Jean-Paul II, très proche du Cardinal Lustiger, (juif converti au christianisme à son adolescence), que cette reconnaissance a bien eu lieu.

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