La Chronique de Michèle Chabelski. “Parler djeune!”

Bon

 Mercredi

 On va arrêter de parler vieux.

 On va jacter jeune.

  Et penser jeune, surtout…

   On va se montrer woke.

    Quoi?

   Vous ignorez ce qu’est être woke?

 Je n’en reviens pas…

    Et la cancel culture, vous ne connaissez pas non plus?

  Et l’intersectionnalité, ça vous parle?

  Et racisé, ça fait tinter une petite clochette à vos oreilles attentives?

   Attention, hein!

    Y a du boulot…

   Bon

     Tout d’abord woke.

   Qui vient du verbe to wake en anglais.

 Qui signifie éveiller …

   Woke en est le prétérit utilisé comme participe passé…

   Qui en gros signifie donc éveillé…

   Mais pas éveillé parce que Morphée s’est fait la malle et que le réveil tonitrue sur la table de nuit…

  Non.

   Eveillé au monde, à ses injustices, ses discriminations, son racisme, son sexisme, éveillé au sens où une conscience a enfin poussé sur le terreau de l’incurie mentale, arrosée par des slogans qui abattent à la machette les préjugés et la méconnaissance du monde…

  Et les gens infusés à l’esprit woke ne rigolent pas avec le racisme.

   Ce qu’on comprend quand on possède deux sous de bon sens…

  Mais quand il s’agit de pousser le dogme à l’extrême de son projet initial, on obtient une théorie qui ne combat plus le racisme, mais qui attaque et sape la raison elle-même .

  Exemple : le mot « blanc » doit être éradiqué du vocabulaire, puisqu’il outrage les Noirs…

  Qui ne sont pas blancs, ce que vous aviez subodoré, et souffrent d’entendre ce mot qui les confronte à leur couleur…

 Et l’Oréal a déjà souscrit à cette exigence en supprimant les mots blanc, blanchissant, blanchiment de son glossaire de communication sur ses crèmes…

   Ben voyons…

   Faudrait pas ostraciser une frange de la population en lui faisant miroiter un effet cosmétique dont elle serait irrémédiablement exclue…

  Nous voilà aujourd’hui confrontés à l’insoutenable racisme de la gastronomie française…

  Vous y aviez pensé avant de lire cet informatif billet destiné à dessiller vos yeux à demi fermés sur le monde environnant ?

  Je ne le crois pas.

    Car les aficionados de la culture woke s’insurgent violemment contre un vocabulaire culinaire qui ostracise impitoyablement ceux que le ciel a pourvus d’une peau foncée…

  Les nouveaux interdits fleurissent sur la terre de nos wokers…

  Il faut éradiquer l’ennemi, le blanc, si toxique…

  Il est devenu pratiquement criminel de citer:

   Le fromage blanc. Aie

   Le blanc de poulet. Ouille

   La sauce blanche. Sacrebleu!!

   Blanchir des légumes. Sapristi!!

   Battre des blancs en neige. Morbleu !!

   Préparer un beurre blanc. Oupsss( plus moderne en fait)

  Ce vocabulaire d’ancien régime exhibait d’infâmes préjugés en valorisant un concept inacceptable aujourd’hui…

  Et pourquoi pas une lessive qui lave plus blanc, tant qu’on y est?

 Ou- j’ose à peine l’écrire- un mariage blanc?

  Une opération blanche?

  Un blanchiment d’argent ?

  Blanc bonnet et bonnet blanc?

   Là je frôle la délinquance…

     Les tenants de la culture woke vilipendent également l’intersectionnalité…

  C’est quoi?

 C’est une situation apocalyptique…

  Qui cumule deux infirmités…

   Genre être une femme.

   Etre noir…

    Etre une femme noire, quoi…

    Genre Audrey Pulvar qui veut interdire certaines réunions aux blancs…

Ou les accepter s’ils restent muets…

  Et l’intersectionnalité d’être à la fois une journaliste et une nigaude, on en parle ?

  Entendons-nous bien.

   Je ne ferraille pas contre les positions anti racistes ou féministes bien évidemment…

  J’en raille juste les excès, les débordements, le ridicule, qui en disqualifient le bien- fondé …

  Cette importation de la lutte des Noirs aux Etats Unis dans notre pays est grotesque…

  Elle me rappelle cette coutume victorienne qui consistait à emmailloter les pieds des pianos qui pouvaient évoquer des jambes de femmes et faire monter un révoltant désir chez des hommes devenus de libidineux citoyens…

  Ces excès sont un outrage au bon sens et provoquent l’inverse de l’effet escompté…

  Sans compter qu’on ne peut esquiver la rencontre avec des femmes noires qui sont des oies blanches et là…

  Que cette journée signe la patience nécessaire à endiguer l’excitation des enfants qui voient avec délices se profiler la quille…

   Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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