Sarah Cattan. 13 lâches doublés de benêts face à Mila

Après un renvoi décrété le jeudi 3 juin en raison de deux questions prioritaires de constitutionnalité déposées par Juan Branco, l’avocat d’un des prévenus, le procès des 13 personnes qui comparaissaient devant la 10e chambre du tribunal judiciaire à Paris pour cyberharcèlement à l’encontre de Mila a repris ce lundi 21 juin, après avoir laissé libre cours à un déchaînement de haine et menaces.  La peur doit changer de camp, avait pourtant déclaré Mila le 3 juin, avant que de s’effondrer comme jamais ces derniers jours.

TJ vous avait conté les profils des Prévenus, présentés comme inédits, bientôt des intellectuels ou quelque ange qui se serait trouvé convoqué par une grossière erreur. Dix hommes et trois femmes âgés de 18 à 30 ans. On nous avait rabâché les oreilles avec leur banalité : Ils étaient athées, musulmans, catholiques, et leur casier était le plus souvent vierge. Ils n’étaient, nous répéta-t-on à l’unisson, ni délinquants, ni fanatiques. Des étudiants en psychologie ou en droit. Un cuisinier. Un sans emploi.. Un Fan de Rimbaud. Un autre qui aime Schopenhauer et Nietzsche. L’astrophysique. Le tricot.

On avait juste oublié de nous dire leur seul point commun : l’indicible bêtise. Lorsqu’elle est faite de mœurs brutes. Le tout teinté de la plus infâme lâcheté.

Ils étaient là ce matin. Et les écouter vous laisse coi.

D’emblée le tribunal dut se prononcer sur la transmission ou non à la Cour de Cassation de deux QPC soulevées par l’un des avocats de la défense. Deux QPC dont les juges diront qu’elles sont dépourvues de caractère sérieux. Elles étaient de l’ineffable … Juan Branco.

Michaël Humbert, le président de la 10e chambre, annonce que toutes les demandes de renvoi sont rejetées, y compris celle de l’avocat qui n’a pas eu le temps de lire les quelque 5000 pages du dossier. 4827 précisément.

Le premier prévenu, Enzo, costume bleu marine, propre de sa personne, comparaît pour avoir écrit Tu mérites de te faire égorger sale grosse pute et enlève ta croix au passage, tu n’en est pas digne sale grosse pute. ( Sic )

Après une petite mise à jour pour le Président du vocabulaire de Twitter, – d’aucuns iront sans rire lui reprocher de ne pas avoir assez potassé puisqu’il confesse ignorer ce qu’est une TL, un RT, un TT et même un … hashtag -,  le jeune homme dit s’être mal exprimé, regretter : Mila elle était dans son droit mais je suis chrétien, ça m’a forcément un peu vexé, ça faisait de la peine pour les autres, qu’il dit.

Son avocat annonce qu’il ne plaidera pas la relaxe.

Le Président, pédagogue, explique à Enzo qui veut s’excuser face à Mila, qu’il convient de demander à la jeune fille si elle veut bien l’écouter. Exécution.

Face à Lauren qui bredouille, le Président rétorque : C’est sûr que si on pouvait écrire sur Twitter comme on parle devant 300 personnes, on réaliserait l’impact de ses mots.

Le voilà face à une étudiante en licence Humanité” engagée dans le service civique. Celle-là n’est pas plus maligne que les autres : Si dans son cursus Y’a beaucoup de mythologie grecque, de la littérature, de l’Histoire, pour le reste,  Elle n’a pas réfléchi. Elle a écrit à chaud. Elle regrette. Elle a juste posté ça comme ça. Sans penser à mal. Son Qu’elle crève signe le  degré zéro de la réflexion.

Au Tribunal qui lui demande si elle fait une différence entre “Qu’elle crève” et “Je veux qu’elle meure, Anissa répondra: Je veux qu’elle meure, c’est une volonté de ma part. Qu’elle crève, c’est par exemple C’est … Elle a une maladie et elle va mourir. C’est pas une volonté de ma part.

Le président se fendra d’un: C’est très dangereux alors de laisser un téléphone portable entre les mains de gens comme vous si de dire “Qu’elle crève” n’est pas une menace…

De toutes façons, Anissa considère que Mila ayant utilisé la liberté d’expression, elle, en retour, avait le droit d’utiliser … la liberté d’expression.

Lui, là ? C’est son p’tit frère qui lui a pris son téléphone.

Voilà Lorraine.  Elle a tweeté Que quelqu’un lui broie le crâne par pitié. Elle n’avait pas le contexte, bredouillera-t-elle.

Jordan, lui, invoque sa liberté d’expression :  Moi je pensais que Twitter c’était un forum pour les débats et moi c’est comme ça que je parle. Il convient que C’est la forme qui est dégueulasse. Il répète qu’il est désolé. Mila est assise à quelques mètres derrière lui : Je suis désolé d’avoir utilisé mes formules. Est-ce- que tu veux bien m’excuser, demande-t-il.

Celui-là, Manfred, Etudiant en droit, invoque un désir de notoriété, une soif d’attention. Oui il a 3 comptes Twitter. Oui l’un d’eux s’appelle “Que de la haine“. Seulement voilà : Manfred dit n’être pas l’auteur des tweets. Dis moi où t’habites , je vais te faire une Samuel Paty, C’est pas lui qui a écrit ça.  A quoi le Président lâchera : Il y a un proverbe qui dit : On peut aller loin avec un mensonge mais sans espoir de retour.

Manfred saisira-t-il, lui qui appelle Mila … la prévenue.

On a droit au Show Branco, qui tente de nous apitoyer en laissant son deuxième client, Jordan, narrer sa perquisition de son client à 6 h du matin : Ma mère elle était stressée, paniquée, aujourd’hui encore elle est pas bien. Tout mon village m’a vu traverser le village avec les gendarmes.

Et de poursuivre, aidé par son Conseil qui lui demanda si les effectifs de Forces de l’Ordre déployés pour le procès étaient trop conséquents : C’est un spectacle, une supercherie. Moi je pense que c’est une instrumentalisation.  Histoire de faire la chasse à l’islam.

Bref Vous l’aurez compris : Ils n’ont pas réfléchi. Ils ont tweeté ça comme ça.

Et l’agacement qui se lit sur le visage de Mila va de pair avec la consternation qui est la nôtre : Que diable va-t-on faire de cette engeance.

Face à ce spectacle révoltant, le Président demandera si l’on est moins responsable d’une chose qu’on fait sans réfléchir…

Mila sera entendue en fin de journée. Le procès se poursuivra demain mardi. Gageons que Maître Malka parlera du Droit au Blasphème, et du fait que ce Droit doit s’exercer aussi à l’Islam.

Quelque chose nous dit que les peines seront à la hauteur du délit.

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6 Comments

  1. Comment ne pas remarquer que les prévenus n’ont RIEN fait sauf PARLER (ou plutôt écrire) ?
    AUCUN n’a dépassé le stade de l’invective, au pire de la menace ; et encore, à distance : par clavier interposé.
    AUCUN n’a donné un signe préalable d’une velléité de passage à l’acte.
    AUCUN ne s’est approché physiquement de Mila.

    « …leur seul point commun : l’indicible bêtise », nous dit l’article.
    Effectivement. MAIS depuis quand on se trouve en France devant un tribunal pour cause de bêtise ?

    Pour cause de menace, oui ; c’est la loi.
    Mais relativisons : ceux qui veulent vraiment passer à l’acte évitent soigneusement de menacer au préalable et surtout de manière à se laisser identifier.
    On a donc affaire à des malabars de cour de récrée et le procès sera pour l’exemple et médiatisé en conséquence.

    Et Mila elle-même, est-elle innocente de « l’indicible bêtise » ?
    Son addiction maladive aux réseaux sociaux, sa propagande lesbienne tonitruante,
    et finalement son langage ordurier (pourquoi d’ailleurs ?) à l’égard de l’Islam…

    L’article pose la question « que diable va-t-on faire de cette engeance ? »
    Mila en fait bien partie… Au tribunal, elle est parmi les siens.

    • Vous semblez bien mal connaître l’affaire. Qui a harcelé ? Pour rappel, dès le début Mila ne faisait que répondre à des agressions homophobes, le harcèlement précédait déjà sa réaction. Confondre auteurs des agressions et victime, c’est bien mal partie en effet

    • Tout à fait; il n’y a pas lieu à faire une héroïne de cette Mila.
      Elle n’est pas meilleure que les accusés de ce procès.
      Le droit au blasphème est une chose, le droit d’injurier en est une autre.
      On ne lui a rien demandé, pourtant elle nous présente la facture de sa protection rapprochée.
      Contrairement à ses prétentions elle n’est pas “le prix de notre liberté”; elle paie le prix de son immaturité pour ne pas dire davantage.

      • Voilà un commentaire débile. La personne attaquée est fautive, car elle a fait quelque chose qui n’est pas interdit.
        Elle n’a injurié que les gens qui l’attaquaient et qui souhaitaient sa mort, parce qu’elle a dit quelque chose qui leur déplaisait.

      • Pardonnez-moi mais vous écrivez des niaiseries. Il est navrant de lire de telles fadaises. Heureusement qu’une énorme majorité de nos lecteurs à compris les enjeux de cette affaire. Révisez la définition du blasphème. Relisez l’histoire du chevalier de La Barre

  2. Un element majeur semble être oublié : ces personnes ont ecrit, sans vouloir «  a mal «  , Ce ne sont que des «  idioties « ….
    C est une façon d analyser la situation.
    Cependant, cette jeune fille est, depuis lors, empêchée d avoir une vie « normale « …ecole, sortie, partage.

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