Freddy Eytan – Premier bilan du règne de Nétanyahou

Avec le départ de Nétanyahou du pouvoir une page est tournée dans l’Histoire de l’Etat d’Israël. Cependant, Nétanyahou ne quitte pas la scène politique. Chef de l’opposition, il pense poursuivre ses combats avec acharnement pour revenir au pouvoir le plus tôt possible. Son dernier discours à la Knesset illustre bien sa détermination de faire tomber le gouvernement Bennet puisque cette coalition a été formée de toutes pièces grâce au soutien du parti islamiste, et elle est dirigée par un représentant d’un parti de 6 députés et une fragile majorité.

Dans quelques années, avec le regard éloigné, historiens et chercheurs pourront juger honnêtement le bilan des années Nétanyahou au pouvoir. On étudiera minutieusement son véritable caractère, sa vie familiale, ses relations humaines, ses triomphes, ses échecs politiques, sa conduite dans la gestion des affaires gouvernementales, son procès, ses relations avec les dirigeants de la planète, ainsi que les efforts employés pour aboutir à une paix viable avec les Arabes. Tout passera au crible.

Nul doute que Nétanyahou tranche avec tous ses prédécesseurs et ses successeurs, Bennet et Lapid. Il représente un véritable phénomène dans la politique israélienne. Sa vie est passionnante et sa carrière est passée comme un météore.

Depuis 1948 à ce jour aucun homme politique israélien n’a été tant admiré et populaire mais également si détesté. De ce fait, l’idéologie s’est effacée devant la personne et le dilemme est focalisé toujours sur un seul choix : être ou ne pas être avec Bibi. D’ailleurs, le départ de Nétanyahou était le seul but commun des opposants. Les manifestations de joie à Tel-Aviv comme les prières devant le Kotel à Jérusalem contre le nouveau gouvernement démontrent que la société israélienne est tragiquement divisée, déchirée.

(Chaîne de la Knesset)

Durant toutes les années au pouvoir, Nétanyahou a réussi dans plusieurs plans et domaines mais a échoué ces dernières années dans les relations humaines et dans sa conduite avec ses adversaires. Certes, le pouvoir est l’aphrodisiaque absolu mais Nétanyahou a préféré diviser pour régner tout en écartant les dauphins, les amis et ses militants. Il a permis aux extrémistes des débats houleux et une violence verbale dangereuse en affaiblissant le pouvoir juridique. Il n’a pas non plus tenu plusieurs promesses, certaines décisions ont mal évalué les scénarios et les risques possibles. Sans ses erreurs il aurait pu se maintenir au pouvoir plusieurs années encore…

Malgré toutes les bévues et en dépit d’un comportement orgueilleux et parfois peu honorable, les réussites et les succès de Nétanyahou sont sans doute plus importantes et prévalent sur ses échecs.

Il a transformé Israël en un Etat puissant militairement et économiquement. Il a combattu contre le terrorisme et a assuré la sécurité des Israéliens en stoppant la vague des attentats dans le pays. Il a mis un terme à un afflux incontrôlé de réfugiés en provenance du Sinaï et des pays africains en construisant une barrière dans le Néguev le long de la frontière égyptienne.

Le nouveau gouvernement Bennett-Lapid (Danny Shem Tov, porte-parole de la Knesset)

Il a encouragé la technologie de pointe, développé les moyens de communication, les investissements étrangers et la compétition des marchés. Certes, tout n’est pas parfait et un fossé se creuse entre riches et pauvres. Des réformes sont à faire, mais il faut reconnaître qu’Israël est sorti vainqueur de la dernière crise mondiale grâce à la vaccination exemplaire de la population.

Sur le plan social, Nétanyahou a suivi les pas de Menahem Begin en effaçant toute discrimination et en offrant aux « orientaux » une place honorable dans la direction du pays. Ainsi, il a pu obtenir leur sympathie et leur confiance dans les campagnes électorales… Nétanyahou, l’ashkénaze devient le leader, l’idole des couches populaires séfarades.

Dans la gestion des affaires diplomatiques et militaires, Nétanyahou s’est montré très prudent en avançant à tâtons. Ses prédécesseurs se sont aventurés dans des guerres et ont pris sans succès des décisions unilatérales. En revanche, Nétanyahou a été pionnier dans le combat contre le projet nucléaire iranien et a permis au Mossad des opérations spectaculaires. Il a également œuvré discrètement pour la normalisation avec les Emirats du golfe, le Maroc et le Soudan tout en négligeant une solution avec les Palestiniens.

Aujourd’hui tous les efforts diplomatiques portent leurs fruits. Désormais, le « minuscule » Etat d’Israël se range dans le peloton des Grands de la planète. Il n’est plus isolé. On suit sa diplomatie, on admire son économie et ses inventions et on respecte son armée et ses services secrets.

Fidèle à maintenir la souveraineté d’Israël sur la vallée du Jourdain en garantissant des frontières sûres et défendables, Nétanyahou ne s’est pas retiré d’une seule parcelle de la Judée et de la Samarie et a résisté aux fortes pressions de la communauté internationale.

L’avenir du nouveau gouvernement Bennet dépendra de ses capacités à préserver son unité, à résoudre les problèmes socio-économiques et à relever les grands défis en cours. Espérons que Bennet maintiendra le cap, rectifiera les erreurs du passé et poursuivra les diverses actions de Nétanyahou en faveur de l’Etat Juif.

Le CAPE de Jérusalem   jcpa-lecape.org

Voir l’ouvrage de Freddy Eytan Bibi le réveil du faucon paru aux Editions Alphée. . https://jcpa-lecape.org/bibi-le-reveil-du-faucon-portrait-biographique-de-benjamin-netanyahou/

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3 Comments

  1. Combien d’hommes d’Etat peuvent s’enorgueillir d’un bilan aussi extraordinaire ? Respect et reconnaissance
    sont amplement mérités !Kol Hakavod Bibi !

  2. Un élément supplémentaire : Bibi voyait un lien fusionnel entre les juifs de diaspora et Israel. C’est moins vrai côté Benett et ses associés qui ont une approche désuète du sionisme, pour eux les israeliens sont un nouveau peuple différent des juifs du monde et pire, le sionisme est une nouvelle religion différente du judaïsme, ce qui était d’ailleurs la position de Herzl au départ, quand il avait soutenu la solution Ouganda, mais il s’est ravisé très rapidement parce qu’il avait compris qu’il fallait créer une communauté de destin et c’était le seul moyen de faire converger les juifs du monde vers Erets Israel et Jérusalem.

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